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Critique de Esorlecram


J'ai constaté avec étonnement que ce livre était catalogué "polar". Je n'en vois pas la raison. Il s'agit du récit poignant d'une histoire qui pourrait être vraie, qui l'est sans doute en partie pour beaucoup de migrants et de policiers. Car cela se passe dans ce que l'on a appelé la "jungle" de Calais. Au centre, des centaines de migrants qui ont déjà eu la chance de ne pas avoir été jetés à la mer lors de leur périlleuse traversée. Tout autour, de nombreux services de police. Deux camps qui s'affrontent? Pas vraiment. Les policiers n'interviennent en principe pas dans la jungle, ils tentent d'éviter les gros débordements et de protéger les riverains.
Et voilà que le lieutenant Bastien se lie d'amitié avec Adam, policier lui aussi dans la Syrie qu'il a fuie.
J'ai rarement lu un bouquin au ton aussi juste. Norek - lié à la police judiciaire dans sa vie réelle- se glisse dans la peau de ses personnages sans jamais prendre parti pour l'un ou pour l'autre. Il relate leurs sentiments, leurs réactions d'êtres humains, tout simplement.
L'histoire en elle-même est passionnante et le suspense permanent. Mais ce n'est pas le suspense d'une intrigue policière. Il s'agit de découvrir comment quelques personnes auxquelles on s'attache vont parvenir à trouver une solution à un problème à priori insoluble, comment elles vont tenter de garder leur dignité humaine.
le style est sobre, direct, parfaitement adapté au récit. On pourrait reprocher à Norek une certaine naïveté tant les personnages principaux font preuve d'humanité. Mais non, cela fait du bien de se dire qu'il existe encore des idéalistes.
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