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Critique de Butterflies


« Entre deux mondes » est un livre qui vous transporte dans une autre dimension, celle de ceux qui ne sont pas nés au bon endroit, qui n'ont pas eu la chance de naître dans une démocratie. Pour nous, européens, c'est acquis, on n'y songe que rarement et on n'hésite pas à monter au flambeau dès que nos droits sont bafoués tandis que de l'autre côté du globe, d'autres, sont privés du minimum, de dignité, de liberté, de droit de penser librement, enfermés, tués, torturés,enterrés dans l'anonymat, s'ils osent exprimer leur opinion contraire au gouvernement autoritaire et répressif mis en place.

« La violence est partout puisque la pauvreté est immense. »

Olivier Norek nous parle de la Syrie, d'un homme qui a choisi de se rebeller contre l'homme au pouvoir mais de l'intérieur, de prendre tous les risques. Mais quand il sent sa famille en danger, il n'hésite pas à faire partir sa femme et sa fille, les choses les plus importantes au monde, loin de lui pour leur sauver la vie. Nora et Maya devront traverser la Méditerranée sans lui. Il devra rester pour les protéger et les rejoindra plus tard. Adam est un homme comme il en existe peu. Courageux et prêt à tout pour ceux qu'il aime. Il arrange tout pour les femmes de sa vie. Puis part les retrouver à Calais, la jungle de Calais, lieu de rendez-vous, qu'ils se sont fixés.

« Adam avait été jusqu'ici un policier exemplaire, formaté, confiant en son pays et en son dirigeant.
Et plein d'espoir quand, avec les révolutions arabes, un vent de démocratie avait soufflé sur la Syrie.
Comme en Tunisie ou en Égypte, le peuple réalisait soudain que le combat pour ses libertés était possible.
Mais ce mouvement, aussi noble qu'en soient les causes, fut rapidement réprimé dans le sang de milliers de manifestants, menant le pays dans une guerre civile.
Et profitant de cette faiblesse, comme un virus dans un corps exténué, l'État islamique enfonça encore un peu plus profondément les griffes de sa violence et de son obscurantisme.
Il y eut dès lors, pour deux bourreaux, une seule et même victime. La dictature de Bachar el-Assad et la folie de Daesh, contre le peuple syrien désarmé.
C'est à la suite de cette révolte pacifique, assassinée par l'armée, qu'Adam avait décidé de s'impliquer. Refusant de n'être qu'un simple témoin de l'agonie de son pays, il fit allégeance à une cellule rebelle de l‘Armée syrienne libre et devint un opposant du gouvernement de la manière la plus risquée. En l'infiltrant, via la police militaire. »

La Jungle de Calais, PHOTO cf BLOG

Le lecteur va découvrir l'enfer des migrants qui fuient des pays en guerre où ils ont perdu des proches dans des conditions juste inimaginables. Des hommes, des femmes et des enfants qui ont tout quitté, emportant leur vie dans une minuscule valise, accrochés à l'espoir d'une vie meilleure, volés, malmenés, arnaqués par les passeurs. Beaucoup restent sur le bas-côté. Et pour ceux, les rares chanceux, qui parviennent sains et saufs de l'autre côté de la Méditerranée le calvaire n'est pas terminé. Personne ne veut d'eux. Ils sont accueillis dans des conditions déplorables. Alors beaucoup tentent le passage vers l'Angleterre à Calais. Mais les contrôles policiers et douaniers sont importants et peu d'élus. Quand ils ne se font pas attrapés dans les camions, ils se sont font écraser, mordre par les chiens, frapper par les CRS… Mais chaque nuit, ils repartent à l'assaut, construisent de nouveaux barrages. Et la vie dans la jungle de Calais, n'est pas une sinécure, il faut survivre. Les hommes sont des bêtes car vivent dans des conditions inhumaines. Ils s'attaquent aux plus faibles. Il est mauvais d'être seul. Un enfant seul devient vite esclave.
La Jungle de Calais, extrait de Mr Mondialisation

On découvre une économie parallèle dans ce camp et aussi des divisions entre afghans, soudanais et ethnies. Les plus nombreux dominent le camps. La nuit des drames ont lieu et on laisse faire de peur des représailles.

« Partout dans le monde, tu trouveras toujours un homme pour profiter de la détresse des autres. »

Adam, être épris de justice, flic de profession comme notre auteur. Olivier Norek était engagé dans l'humanitaire pendant la guerre d'Ex-Yougoslavie puis lieutenant -comme Bastien un personnage central du roman -de la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93 pendant dix-huit ans. Un homme qui connait son sujet. Notre syrien arrive donc à Calais et découvre ces ignominies et malgré son idée fixe de retrouver Nora et Maya, il ne parvient pas à rester indifférent. Et une nuit, il réagit à la violence perpétuée, aux cris qui déchirent la nuit, ceux d'un enfant. Il va affronter plusieurs afghans armés et le tirer des griffes de ses bourreaux. Il aurait aussi bien pu se dessiner une cible sur le coeur...[SUITE sur https://blogapostrophe.wordpress.com/2022/01/08/entre-deux-mondes-dolivier-norek/ en COULEUR avec PHOTOS et CITATIONS ]
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