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Critique de Ashlie


Attention, ÉNORME coup de coeur qui a largement dépassé toutes mes lectures jusqu'à présent.

Deuxième roman que je découvre de cet auteur après "surface" que j'avais beaucoup aimé.

Ici, nous commençons sans être préparé par un épilogue qui nous retourne le coeur.
Le récit commence en présentant une famille souhaitant fuir la Syrie, ou le père de famille est contraint de rester pendant que la mère et la fille partent vers l'Angleterre.
Ensuite, la majorité du récit se passe à Calais, la porte vers le Youké (UK - mot utilisé dans le roman)

C'est dur, très dur... et la première partie du roman ne nous laisse aucun répit avec le coeur serré.
J'y pensais même durant ma journée de travail et avais hâte de me remettre dans le récit pour retrouver les personnages et connaître la suite.

Olivier Norek sait décrire le décor et l'ambiance.
"Il pensa à Alep, à seulement trois cent cinquante kilomètres plus au nord. Ses demeures écoulées, laissant apparaître l'intérieur des pièces comme dans les maisons de poupées. Des immeubles en ruine à perte de vue, aucun ne dépassant plus deux étages. Ses avenues bordées de voitures brûlées ou explorées et dans ce chaos, parmi la police, les militaires, dans le bruit des véhicules tout-terrain de l'armée et des chars, une population terrifiée et résignée qui continuait de vivre comme on joue à la roulette russe."

Que signifie le titre ? le lieutenant Bastien cite que les migrants sont comme les esprits, des âmes bloquées entre deux mondes. Ils fuient un pays en guerre vers lequel ils ne peuvent décemment pas les renvoyer, et de l'autre côté, ils sont empêchés d'aller là où ils veulent.

"Tu dois faire attention aux Afghans. Ils ne sont pas pires que les autres, mais comme ce sont les plus nombreux, ils essaient de faire la loi. C'est naturel. C'est la survie. Nous devenons tous des monstres quand L Histoire nous le propose. Nous réussissons même à trouver des ennemis parmi nos propres frères. Tu as Alep, dans ta Syrie, j'ai Bentiu et le Darfour, dans mon Soudan."

On ne peut pas dire que c'est un "simple" polar ou thriller. C'est bien plus que ça. C'est sensiblement humain.
Vous allez dire que ça ne match pas avec le thème du roman, mais celles et ceux qui l'ont lu comprendront et affirmeront...

Malgré la noirceur et la difficulté de cette lecture, en ressort finalement quelque chose qui réchauffe quand même un peu le coeur.

Pour ce qui est de cet auteur, je vais bien entendu continuer d'explorer ses ouvrages en attaquant bientôt la série du Capitaine Coste ! Ou peut-être bien le one-shot "Impact".
Je verrais bien d'ici là !

Olivier Norek est rapidement devenu un auteur coup de coeur.
Il a quelque chose d'extrêmement humain qui fait que je n'avais envie que d'une chose en refermant le livre, c'est de le serrer fort dans mes bras...

Dans l'une de ses interviews, il cite que c'est un roman plus fort que lui, une histoire qui le dépasse complètement.

À savoir, l'auteur, petit-fils de migrant, a été sur le terrain en se posant dans "la jungle", pour être au plus près des migrants, en allant au commissariat pour écouter les policiers, et en se rendant en ville pour écouter les habitants. Son but, faire un état des lieux pour être au plus juste dans son récit. C'est un roman témoignage dont l'auteur laisse son lecteur développer ses propres réflexions.

Un tout grand MERCI à Olivier Norek d'avoir écrit ce livre coup de poing, que je juge plus que nécessaire.
Je regrette d'avoir vu de loin ce roman en pensant innocemment que c'était simplement un polar... j'avais tout faux.

Si vous vous sentez réticent(e)s à cause du sujet du livre, s'il-vous-plaît, passez ce cap et lisez-le. Vraiment...

Je serais heureuse de voir une pluie d'avis pour ce roman ici sur Babelio.

Ce roman mérite bien plus que 5 étoiles !

N'oublions pas une chose essentielle... la mixité est une richesse !

"Nous sommes tous immigrés,
il n'y a que le lieu de naissance qui change."
~ Citation Anonyme
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