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Critique de Eric75


Ce court roman est bien entendu un pamphlet critiquant les dérives et les excès de la téléréalité : le loft est ici métaphoriquement remplacé par un camp de concentration. Allant jusqu'au bout de son raisonnement, Amélie Nothomb transforme le plateau des émissions de téléréalité en camp de la mort, avec son lot de tortures mentales et physiques, la mise en scène des sévices, la destruction des personnalités et les exécutions de masse organisées au gré des votes du public (tout ceci est quand même un peu excessif, mais c'est le parti pris du livre).
Sont bien sûr dénoncés la dictature de l'audimat, le voyeurisme, les bas instincts des organisateurs et des téléspectateurs, mais les mécanismes décrits ne vont jamais beaucoup plus loin que ces simples constats. La démonstration occulte en particulier le principe du volontariat et le fait que les joueurs, tous volontaires, sont motivés par l'envie d'exister aux yeux du public (de se faire connaître, de se stariser, de se forger a minima une identité médiatique, même si elle frise le ridicule) donc de se construire plutôt que de se détruire.
Les vrais joueurs de la téléréalité sont sans doute impudiques, égocentriques et mégalomanes, et peut-être ne méritent-ils pas leur célébrité, mais ces travers ne sont pas exploités. Les victimes du jeu sont ici tirées au sort, vouées à l'anonymat, condamnées à une mort certaine et supposées se résigner. C'est donc un total contresens.
Par ailleurs, même en acceptant la démonstration, les situations imaginées par Amélie Nothomb ne sont pas exploitées au mieux (comment faire autrement dans un roman aussi court ?) : les petits trafics et arrangements organisés sont invraisemblables sous le regard des caméras, la relation insolite qui se crée entre le bourreau et sa victime se cantonne au niveau d'une aimable discussion de salon.
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