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Critique de Colchik


Amélie recherche une compagne capable d'apprécier le nectar qu'elle préfère entre tous : le champagne. Elle découvre la « convigne idéale » au cours d'une séance de dédicace : Pétronille Fanto, une jeune fille qui étudie la littérature anglaise, plus exactement Shakespeare. Mais cette rencontre tourne court ; il lui faut attendre 2001 et la publication d'un roman de Pétronille pour reprendre cette amitié à peine ébauchée.
Pétronille a de la personnalité. Fille de prolétaires, elle ne dédaigne pas la provocation dans les soirées germanopratines et ses rapports avec Amélie sont aussi parfois un peu bousculés par son caractère ombrageux et fantasque. Cependant, leur amitié l'emporte toujours sur les sautes d'humeur de Pétronille. Lorsque cette dernière décide de s'éloigner pour un long séjour dans le désert, elle confie à Amélie le soin de trouver un éditeur pour son dernier manuscrit, ce dont elle s'acquittera non sans difficultés. L'aventurière de retour la remercie à peine, retrouve ses habitudes de feu follet avant de disparaître à nouveau. En 2010, elle échoue à l'hôpital Cochin d'où la sort Amélie pour l'installer chez elle. La cohabitation est parfois difficile et Pétronille s'enfuit à nouveau après une dispute et reprend sa vie errante à l'étranger. En 2014, Amélie apprend qu'elle s'adonne à la roulette russe dans une boîte de nuit. Elle s'y rend, revoit la jeune femme et après une soirée bien arrosée et une ultime dispute, celle-ci appuie son pistolet sur la tempe d'Amélie et la tue.
Notre célèbre écrivain belge nous livre une farce à sa mesure où – mine de rien – elle tient le beau rôle. Cela suffit-il à faire un livre ? On peut en douter, comme les bulles du champagne, les anecdotes d'Amélie pétillent (ah, la visite à Vivienne Westwood!) avant de se dissiper aussitôt avalées. Amélie et son affreux pyjama orange, Amélie et ses crus champenois, Amélie chez les communistes, Amélie et ses fans... difficile de supporter un récit où elle est omniprésente, ombre bienveillante de Pétronille qui envahit chacune des pages. Elle finit par nous saouler de ses attentions égocentristes et termine en beauté, par sa propre mort. Stéphanie Hochet serait Pétronille (avec toutes les libertés que se donne un écrivain pour parler de son entourage), mais phagocytée par la plume de Nothomb, elle devient un personnage secondaire au lieu d'un alter ego. Dommage, une amitié entre deux écrivains, voilà qui aurait fait un beau sujet !
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