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Critique de sandrine57


Originale quant à ses goûts alimentaires, Amélie Nothomb est plus conventionnelle lorsqu'il s'agit de s'enivrer : elle aime le champagne. le bon champagne, cela va de soi. Elle apprécie les bulles à tout moment et de préférence après 36 heures de jeun lorsqu'elle est plus à même de ressentir tout le pouvoir de l'alcool sur ses sens. Mais boire seule ne lui convient pas. Tel l'affamé qui cherche un compagnon pour rompre la pain, Amélie cherche une ''covigne'' pour partager le vin. La chance lui sourit lors d'une dédicace dans une librairie parisienne en la personne de Pétronille Fanto, une fan avec qui elle échange des lettres depuis un moment et qu'elle rencontre pour la première fois. Un physique d'adolescent rebelle, une originale ascendance prolétarienne, un caractère bien trempé et un goût prononcé pour le nectar champenois : Pétronille remplit tous les critères pour devenir la compagne de beuverie d'Amélie. Leur amitié naît donc autour d'une bouteille, la première de toutes celles qu'elles partageront, dans des endroits aussi improbables qu'une piste alpine, une suite londonienne ou les salons du Ritz. Inspirée par Amélie, Pétronille se met à l'écriture, ce qui rapproche encore les deux femmes. Mais Pétronille est difficile à comprendre, à suivre, à vivre. Leur amitié connaît des hauts et des bas, malmenée par la fougue et le jusqu'au boutisme de la prolétaire éprise de lettres anglaises.

Encore une fois Amélie Nothomb se met en scène dans ce qui pourrait apparaître comme une comédie teintée de lutte des classes. Quand une fille de diplomate rencontre une fille de militant communiste, qu'est-ce qu'elles se disent ? Et bien tout dépend de leur degré d'ébriété...La première est tout en rondeur, en gentillesse, en politesse exacerbée, la deuxième n'a pas de filtres, partagée entre sa grande culture et ses origines modeste, elle est volontiers revêche et peut, à l'occasion, devenir une sorte d'Arlette Laguillier, mais en pire. Cette amitié improbable donne lieu à des moments drôles, d'autres plus dramatiques mais garde toujours un ton décalé, voire loufoque. Les amateurs de la gothique belge y trouveront leur compte et reconnaîtront bien leur idole en fille serviable, attentionnée, empathique et grande amatrice de fines bulles. Les autres aussi d'ailleurs puisqu'il s'agit là de se divertir sans prise de tête et pourquoi pas de découvrir la plume de Pétronille qui n'est autre que Stéphanie Hochet, excellente auteure par ailleurs.
On pourra déplorer une fin abrupte et bâclée mais dans l'ensemble Pétronille est un sympathique amusement.

Merci Gwen pour ce cadeau.
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