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Critique de Bookycooky


« ……tous les Afghans savent coudre : il était temps que je m'y mette aussi, si je voulais devenir un homme ! »
C'est Sami Nouri célèbre styliste français d'origine afghane, parti à 6 ans de son pays et sa ville Mazhar-Shérif après que les talibans eussent assassiné son frère aîné, qui nous raconte ici son itinéraire rocambolesque . À 8-9 ans émigré clandestin en Iran, tailleur enfant travaillant 12 heures d'affilée , puis à 10 ans conditions obligent 6 mois souffleur de verre pour ramener l'unique salaire à ses parents, et à nouveau tailleur, pour finalement fuir vers l'Europe à travers La Turquie, seul à seulement quatorze ans….. Une épopée terrible , surhumain .« ….je ne parlais pas un mot de français mais je savais coudre », c'est ce qui sauvera Sami et lui ouvrira les portes de son conte de fées , « Mes parents me manquaient, ma soeur n'était plus là, mais coudre allait combler ce manque d'amour et de douceur qui transperçait chaque jour mon coeur et que je ne pouvais exprimer. »
Faut dire aussi que la Chance a été de son côté, il tombera toujours sur ses quatre pattes 😊, bien qu'il semble quand même qu'il a tout fait pour qu'elle y soit 😊. le petit tailleur afghan se construira accédant au monde de la Haute Couture, malgré le manque de la sécurité et la chaleur d'un foyer et la candeur de l'enfance et de sa légèreté . Son amulette 🧿est la machine à coudre du Père, perdu dans la fuite vers la Turquie, à laquelle il consacre un petit paragraphe de soliloques d'amour à la fin de chaque chapitre.


Un livre à lire pour se rendre compte encore une fois ce que la volonté est capable de réaliser même dans les pires circonstances . Un livre aussi flatteur pour la France, qui malgré le racisme latent, l'accueil et le traitement humain que les autorités ont réservé à ce garçon arrivé de nul part seul à Tours, sans papiers, sans langues pour communiquer, ne sachant , ni lire , ni écrire, ni même s'exprimer , n'ayant jamais été scolarisé , « De manière générale, depuis que je suis en France, je suis gâté par la vie ». Un grand hommage aussi aux éducateurs, aux maîtresses de maison des foyers d'accueil, chefs de secteurs ou référents du bureau d'aide social à l'enfance, ces personnes rarement mises en lumière et qui pourtant méritent tant de reconnaissances, travaillant avec patience, empathie et humanité, dans un contexte extrêmement difficile.

Un livre à mettre en toutes les mains par ces temps où les émigrés , immigrés sont de plus en plus considérés La Bête noire, le Fléau pour les sociétés occidentales. En plus soutenu par l'écriture d'Olivia Karam un texte qui malgré quelques coquilles , se lit avec grand plaisir. Une histoire et un personnage qui m'ont beaucoup touchée, Sami Nouri,un caractère que j'aurais aimé rencontrer, «  Mon passé m'a construit , et c'est aujourd'hui ma fierté . »



« Le respect et la bienveillance sont inscrits dans mon ADN : comme mes parents, j'ai compris qu'aider l'autre c'est aussi s'aider soi-même, et je crois profondément à cet échange vertueux ; le bien que l'on fait autour de soi nous est rendu au centuple. ….Donner, c'est recevoir ».

« J'ai tellement vu, enfant, des femmes dissimulées sous un long voile noir ou bleu jusqu'aux pieds… Les robes que j'imagine aujourd'hui dans mes collections sont toutes marquées par ce désir de liberté qui pointait déjà dans mon esprit à l'époque. »
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