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EAN : 9782221254103
324 pages
Robert Laffont (15/09/2022)
4.06/5   39 notes
Résumé :
« À la minute où la machine a repris du service à la maison, elle est devenue l’objet de ma convoitise. Du matin au soir, je ne voyais qu’elle, je ne pensais qu’à elle. Elle m’attirait comme un aimant. Je n’avais qu’une envie : faire comme papa. »

Sami Nouri a cinq ans lorsqu’il doit fuir avec sa famille l’Afghanistan et le régime des talibans. D’abord pour l’Iran, ensuite pour l’Europe et la France, dans des conditions effroyables. Derrière lui, il l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« ……tous les Afghans savent coudre : il était temps que je m'y mette aussi, si je voulais devenir un homme ! »
C'est Sami Nouri célèbre styliste français d'origine afghane, parti à 6 ans de son pays et sa ville Mazhar-Shérif après que les talibans eussent assassiné son frère aîné, qui nous raconte ici son itinéraire rocambolesque . À 8-9 ans émigré clandestin en Iran, tailleur enfant travaillant 12 heures d'affilée , puis à 10 ans conditions obligent 6 mois souffleur de verre pour ramener l'unique salaire à ses parents, et à nouveau tailleur, pour finalement fuir vers l'Europe à travers La Turquie, seul à seulement quatorze ans….. Une épopée terrible , surhumain .« ….je ne parlais pas un mot de français mais je savais coudre », c'est ce qui sauvera Sami et lui ouvrira les portes de son conte de fées , « Mes parents me manquaient, ma soeur n'était plus là, mais coudre allait combler ce manque d'amour et de douceur qui transperçait chaque jour mon coeur et que je ne pouvais exprimer. »
Faut dire aussi que la Chance a été de son côté, il tombera toujours sur ses quatre pattes 😊, bien qu'il semble quand même qu'il a tout fait pour qu'elle y soit 😊. le petit tailleur afghan se construira accédant au monde de la Haute Couture, malgré le manque de la sécurité et la chaleur d'un foyer et la candeur de l'enfance et de sa légèreté . Son amulette 🧿est la machine à coudre du Père, perdu dans la fuite vers la Turquie, à laquelle il consacre un petit paragraphe de soliloques d'amour à la fin de chaque chapitre.


Un livre à lire pour se rendre compte encore une fois ce que la volonté est capable de réaliser même dans les pires circonstances . Un livre aussi flatteur pour la France, qui malgré le racisme latent, l'accueil et le traitement humain que les autorités ont réservé à ce garçon arrivé de nul part seul à Tours, sans papiers, sans langues pour communiquer, ne sachant , ni lire , ni écrire, ni même s'exprimer , n'ayant jamais été scolarisé , « De manière générale, depuis que je suis en France, je suis gâté par la vie ». Un grand hommage aussi aux éducateurs, aux maîtresses de maison des foyers d'accueil, chefs de secteurs ou référents du bureau d'aide social à l'enfance, ces personnes rarement mises en lumière et qui pourtant méritent tant de reconnaissances, travaillant avec patience, empathie et humanité, dans un contexte extrêmement difficile.

Un livre à mettre en toutes les mains par ces temps où les émigrés , immigrés sont de plus en plus considérés La Bête noire, le Fléau pour les sociétés occidentales. En plus soutenu par l'écriture d'Olivia Karam un texte qui malgré quelques coquilles , se lit avec grand plaisir. Une histoire et un personnage qui m'ont beaucoup touchée, Sami Nouri,un caractère que j'aurais aimé rencontrer, «  Mon passé m'a construit , et c'est aujourd'hui ma fierté . »



« Le respect et la bienveillance sont inscrits dans mon ADN : comme mes parents, j'ai compris qu'aider l'autre c'est aussi s'aider soi-même, et je crois profondément à cet échange vertueux ; le bien que l'on fait autour de soi nous est rendu au centuple. ….Donner, c'est recevoir ».

« J'ai tellement vu, enfant, des femmes dissimulées sous un long voile noir ou bleu jusqu'aux pieds… Les robes que j'imagine aujourd'hui dans mes collections sont toutes marquées par ce désir de liberté qui pointait déjà dans mon esprit à l'époque. »
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Voici une autobiographie dont je me souviendrai ! Histoire aussi d'une machine à coudre permettant à une famille de survivre en Iran et à un père de transmettre très tôt, à son plus jeune fils, un savoir faire précieux qui le fera remarquer rapidement en France et le propulsera, en quelques années, créateur de mode, domaine élitiste s'il en est...

Sami Nouri est né en 1996, l'année de la prise du pouvoir des talibans. Il a vécu en Afghanistan avec sa famille, jusqu'à ses cinq ans, dans une seule pièce servant aussi bien de logement que d'atelier de couture. Comment ne pas avoir le coeur serré au récit de l'enlèvement du frère de Sami, martyr des talibans à dix-sept ans – en représailles au refus du père de leur donner toutes les économies tirées de sa petite épicerie –, puis de la fuite de la famille après le drame, vers l'Iran, à peine plus accueillante. En tant que réfugiés, ils n'ont pas de papiers, les enfants ne peuvent pas être scolarisés et Abbas, son père, se ferait arrêter s'il cherchait à travailler à l'extérieur. La machine à coudre a fait le voyage, permettant de reprendre une activité de tailleur au nouveau domicile – en Afghanistan ou en Iran beaucoup d'hommes exercent cette profession. En 2009, face à l'absence d'avenir, un nouvel exil est décidé. Début d'un voyage en camion, ensuite à pied, en ne buvant et mangeant que rarement, aux bons vouloirs des passeurs, vers la Turquie. Mais ensuite le voyage vers l'Europe n'est pas possible pour les quatre membres de la famille. Sami doit partir en avion avec un passeur, ses parents et sa soeur devant le rejoindre sous une semaine. Ce sera plus compliqué… Fin de cette première partie : Sami est abandonné seul, à quatorze ans, devant la gare de Tours, sans aucun repère.

Sami Nouri a actuellement 26 ans et sa propre marque de haute couture « Sami Nouri Paris ». Seulement douze années pour réussir cette incroyable intégration ! Je ne doute pas qu'il soit tombé sur les bonnes personnes pour faire ce chemin dont les étapes sont passionnantes à découvrir dans le livre. Il le doit certainement à sa personnalité hors du commun, à sa créativité et à des professeurs, des familles d'accueil au grand coeur. Arrivé à quatorze ans à Tours dans un pays dont il ne connaissait ni le nom ni la langue, il a pu être admis au collège Jules Ferry – dont le nom est le symbole d'une école ouverte à tous – dans une classe réservée à une quinzaine d'élèves « non scolarisés antérieurement » et dont le français n'est pas la langue maternelle, puis au Lycée François Clouet en bac pro couture… Motivé et soutenu par des professeurs exemplaires, il va obtenir des stages chez John Galliano et Jean-Paul Gaultier qui lui ouvrent de nouvelles portes.

Le style est simple et on est vite happé par le parcours de ce jeune hors norme. L'originalité se présente entre chaque chapitre, sous la forme d'un paragraphe personnifiant la machine à coudre, à la fois amie, souvenir des temps heureux, lien avec la famille – surtout ce père aimant qui a transmis une grande force à son fils –, lien avec le pays natal, moyen de survie et espoir d'une nouvelle vie dans le pays d'exil.

Une expérience heureuse, celle de quelques miraculés qui ne doit pas cacher bien d'autres parcours tragiques… de ceux qui n'arriveront jamais, de tous ceux qui ne cochent pas les bonnes cases. L'ascension de Sami a été unique. Il est de plus en plus visible dans les médias – l'entendre s'exprimer dans un bon français, avec gentillesse et retenue, lors des interviews parachève heureusement le récit ainsi que ses merveilleuses créations. J'espère vraiment qu'il saura se préserver des écueils liés à cette célébrité naissante.

C'est pour moi un livre utile rappelant que de nombreux exilés participent à construire l'image d'une France des arts, de la liberté et des droits de l'homme. Si l'expérience de Sami Nouri est extraordinaire, si on a besoin de ces récits « contes de fées », cela ne doit pas servir à faire circuler des clichés faciles, du genre si on veut vraiment, on peut y arriver. Je l'ai lu comme un témoignage d'un parcours singulier et d'une solidarité exemplaire pouvant exister malgré des services sociaux et des écoles de la République manquant souvent de moyens – lire à ce sujet le livre édifiant de Léonora Miano « Stardust » –. Je suis reconnaissant et fier de tous les agents des services sociaux, professeurs et familles d'accueil ayant permis qu'un tel rêve se réalise, quand une machine à coudre parvient à recoudre une vie...
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Chronique avec illustration (composition photo personnelle avec le livre et un modèle présenté dans un de ses défilés) sur Bibliofeel. Lien direct ci-dessous
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Un exil particulièrement difficile; d'abord d'Afghanistan en Iran puis en France, séparé cette fois de ses parents et sa petite soeur par un passeur véreux.
Seul ne sachant ni lire ni écrire et ne parlant pas français, il erre comme mineur isolé de foyer en foyer et en famille d'accueil. Apprécié des adultes, méprisé par ses pairs, il s'investit à fond dans sa scolarité. Son amour pour la machine à coudre paternelle sur laquelle il a fait ses premières armes vers ses dix ans apparaît dans des paragraphes entre les chapitres.
Son talent pour la couture va être reconnu, il a enfin un objectif précis et incroyablement audacieux: travailler dans la Haute couture. Il est très reconnaissant envers tous ceux qui l'ont aidés, y compris l'état français et ses structures d'aide: il ne semble pas avoir eu trop de mal à obtenir une carte de séjour puis la nationalité française.
Un sacré parcours! Ce livre me fait penser à l'Exil et la Lumière où la jeune fille parvient à atteindre son objectif: devenir comédienne et jouer Phèdre après avoir connu l'exil et les pires conditions d'accueil en France...mais un enseignant a remarqué son don d'éloquence.
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Je suis tourangelle, directrice retraitée d'un établissement d'accueil de demandeurs d'asile- dont une grosse communauté d'afghans- et Sami Nouri a fait la une de la presse locale il y a déjà quelques années. Je n'ai donc pas été réellement surprise par cette biographie. Les élèves afghans que j'ai accueillis avaient tous la "rage" et ils sont souvent sortis les premiers du rang. Sami s'est accroché à son fétiche, la machine à coudre, qui lui a permis de se faire ouvrir des portes dont il n'avait sûrement osé rêvé.
Tous sont arrivés chez nous, fuyant la violence et l'horreur. Même si je le sais, ces passages relatés, dans la vie de ce génial créateur de mode, m'ont fait frémir de rage. Il mérite de continuer à évoluer avec succès dans ce monde qui lui permet d'assouvir sa passion.
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J'ai beaucoup aimé ce témoignage, qui se lit d'une traite.De ses années talibanes, il n'a gardé aucun souvenir. Juste une atmosphère triste et oppressante. Sami Nouri n'avait que 5 ans en 2001 quand, avec ses parents et sa petite soeur, il a fui l'Afghanistan. Pendant quelques années, la famille se réfugie en Iran/Mais là encore la vie est difficile. Impossible d'obtenir des papiers. Et, sans papiers, pas d'existence légale. Pas d'école pour Sami et sa soeur. Sami a 9 ans, aucun loisir, pas de copains. La famille vit « cachée » de façon à se faire remarquer le moins possible. pour Pour tuer l'ennui, et le silence Sami commence à travailler avec son père qui a monté un atelier à domicile et travaille sans relâche dans la confection de manteaux, de robes et autres tenues iraniennes. La pugnacité et la volonté m'a beaucoup touché. Quand je repense à la violence de certains passages ça me glace le sang..........
La couture sauvera cet enfant devenu grand.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À l’intérieur de ce palace, un feu crépitait dans la cheminée du salon et enveloppait la pièce d’un halo orangé et d’une douce chaleur. L’odeur de feu de bois qui se dégageait de l’âtre se mélangeait à celle du dîner qui nous attendait dans la cuisine. On me guida dans les couloirs et les étages, où les pièces étaient immenses, sans doute assez spacieuses pour accueillir tous les ados du foyer ! Chaque enfant possédait sa propre chambre et sa salle de bains, tout était luxueux, chaleureux et décoré avec goût. Intimidé par tout ce faste auquel je n’étais pas préparé, j’étais fou de bonheur et impatient de me familiariser avec ce lieu et ses occupants.
La seule ombre au tableau était le gros chien et les cinq chats qui me suivaient partout et me fichaient une trouille bleue. Chez moi*, les chats et les chiens ne sont pas des animaux de compagnie mais des bêtes errantes qui rôdent dans les rues et fouillent les poubelles. Ils sont sales, malades et souvent dangereux.
( * L’Afghanistan)
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Lorsque j’ai fait avec toi mes premiers pas de tailleur, en Iran, alors qu’avant moi mon père t’avait faite à sa main et utilisée des heures et des heures, j’ai eu du mal à trouver mon rythme et ma posture, mes repères et mes habitudes sur le métal froid de ta carapace. Mais j’ai appris à te faire ronronner comme un gros chat et à te rendre souple et douce.
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Tous nous étions des réfugiés issus de différents pays : Tchétchènes, Indiens, Iraniens, Arméniens, Syriens, Algériens… Aucun d’entre nous n’avait jamais mis les pieds à l’école et pas un ne s’exprimait en français. Pourtant nous formions un groupe génial parce que nous voulions tous progresser et réussir à nous faire comprendre pour nous intégrer.
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