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Critique de JMLire17


François Nourissier disparut en 2011 avait publié en 2007 un récit très émouvant sur l'alcoolisme de son épouse, " L'eau de feu " et en 2005 ce recueil de souvenirs également touchant sur les maisons de sa vie. Il vouait une passion pour les maisons au point dit-il d'en avoir visitée prés de cinq cent. Il dresse un bel inventaire des pensées qu'elles lui ont inspirées. C'est sa propre mélancolie d'homme malade qui se sait au crépuscule de son existence qui est le fil rouge de ces textes. Au delà des maisons, c'est sa vie qu'il égraine page après page. Il parle de ses amours, de son travail, de ses amis, des livres qui envahissent son univers. C'était un chasseur de maisons de caractères, des fermettes, des presbytères, des manoirs, qu'il achetait souvent sur un coup de tête, par exemple à une chanteuse et revendait aussi vite à un ami écrivain. Dans ces maisons il a écrit, entassé des secrets, vécu des amours, fait des rencontres, reçu des amis. Il n'oublie pas les maisons prêtées, les maisons à problèmes, qu'il faut protéger de la dégradation, celles dont " les murs ont été achetés avec l'argent gagné en noircissant du papier ". Il aborde sa désinvolture au rangement, ses entassements de courriers, le mobilier, les lits, les fauteuils qui encombrent, qu'il faut éliminer pour lui épargner les chutes, lorsque la maladie le rend instable. Il accorde un chapitre à la " benne " dans laquelle il jette des pans entiers de sa vie avant un déménagement. Mais la fin de vie est là qui rode dans son esprit, sans en avoir peur " On sera mort depuis longtemps quand on se décidera à craindre la mort ", au point qu'il consacre quelques pages à la " dernière demeure " jusqu'à évoquer le " bruit des cailloux sur le chêne du cercueil ". Heureusement, l'humour vient mettre un rayon de soleil dans cette nostalgie, notamment lorsqu'il taille un costume aimable, mais bien senti aux agent immobiliers, et aux notaires " qui vous font payer vos rêves "et réussissent souvent à nous " bluffer, nous rouler. " L'humour également lorsqu'il traite des résidences secondaires, qui au delà de servir au bonheur, servent aux " images du bonheur ". La poésie est omniprésente, agrémentée de bons jeux mots, de tournures de phrases subtiles, plaisantes, de nombreuses références littéraires. Dans le titre, Mélancolie est écrit avec une majuscule, mais c'est une Mélancolie assez jubilatoire dans laquelle j'ai eu plaisir à me plonger.
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