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EAN : 9782070775682
256 pages
Gallimard (06/10/2005)
2.79/5   12 notes
Résumé :

Je voudrais exprimer, et si possible illustrer cette affirmation : les maisons sont les lieux du monde (de notre petit monde) où prospèrent le plus somptueusement les nourritures et les poisons de l'amour. Sa pompe et ses indignités. Les maisons sont des couveuses à regrets, remords, amertumes, autant que des refuges pour les passions de l'amour. (J'appelle passions de l'amour les flambées aussi bien que les braises, les flammes claires, la cendre.) Les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
François Nourissier disparut en 2011 avait publié en 2007 un récit très émouvant sur l'alcoolisme de son épouse, " L'eau de feu " et en 2005 ce recueil de souvenirs également touchant sur les maisons de sa vie. Il vouait une passion pour les maisons au point dit-il d'en avoir visitée prés de cinq cent. Il dresse un bel inventaire des pensées qu'elles lui ont inspirées. C'est sa propre mélancolie d'homme malade qui se sait au crépuscule de son existence qui est le fil rouge de ces textes. Au delà des maisons, c'est sa vie qu'il égraine page après page. Il parle de ses amours, de son travail, de ses amis, des livres qui envahissent son univers. C'était un chasseur de maisons de caractères, des fermettes, des presbytères, des manoirs, qu'il achetait souvent sur un coup de tête, par exemple à une chanteuse et revendait aussi vite à un ami écrivain. Dans ces maisons il a écrit, entassé des secrets, vécu des amours, fait des rencontres, reçu des amis. Il n'oublie pas les maisons prêtées, les maisons à problèmes, qu'il faut protéger de la dégradation, celles dont " les murs ont été achetés avec l'argent gagné en noircissant du papier ". Il aborde sa désinvolture au rangement, ses entassements de courriers, le mobilier, les lits, les fauteuils qui encombrent, qu'il faut éliminer pour lui épargner les chutes, lorsque la maladie le rend instable. Il accorde un chapitre à la " benne " dans laquelle il jette des pans entiers de sa vie avant un déménagement. Mais la fin de vie est là qui rode dans son esprit, sans en avoir peur " On sera mort depuis longtemps quand on se décidera à craindre la mort ", au point qu'il consacre quelques pages à la " dernière demeure " jusqu'à évoquer le " bruit des cailloux sur le chêne du cercueil ". Heureusement, l'humour vient mettre un rayon de soleil dans cette nostalgie, notamment lorsqu'il taille un costume aimable, mais bien senti aux agent immobiliers, et aux notaires " qui vous font payer vos rêves "et réussissent souvent à nous " bluffer, nous rouler. " L'humour également lorsqu'il traite des résidences secondaires, qui au delà de servir au bonheur, servent aux " images du bonheur ". La poésie est omniprésente, agrémentée de bons jeux mots, de tournures de phrases subtiles, plaisantes, de nombreuses références littéraires. Dans le titre, Mélancolie est écrit avec une majuscule, mais c'est une Mélancolie assez jubilatoire dans laquelle j'ai eu plaisir à me plonger.
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Ce livre est un livre d'écrivain. C'est un style. C'est des morceaux de vie racontés par l'auteur comme un écrivain qu'il est.
Mais, je trouve ça décousu, pas pénétrable facilement : comme beaucoup des maisons dont on n'ose pas visiter les entrailles ou même les extérieurs par peur d'être chassé ou observé d'un mauvais oeil par un propriétaire chagrin ?
Le titre m'a attiré et m'a donc aussi déçu.
Je me demande à qui s'adresse et pour qui est publié ce genre de travail ? Un amoureux de François Nourissier, un proche de François Nourissier ? Un amoureux des (pseudo-presque-)autobiographies ? Un historien de la littérature ? Un écrivaillon qui-voudrait-faire-comme-un-écrivain-reconnu et qui cherche des portes d'entrée... Vaine entreprise... ?
Je ne suis rien de tout ça et me suis donc assez ennuyé à lire ces fragments, je n'y retire rien, probablement que je vais oublier et n'en garder qu'une saveur triste, qu'une idée vague comme une vieille maison qui sent le rance, qui certes a des profondeurs insoupçonnées sans doute, mais qui met de sacrées barrières pour les découvrir...

Je dois finir en disant que ma critique n'est que peu crédible : la maison ne fait plus crédit, le client l'a tué.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il fallait beaucoup pardonner à l'oncle Louis parce qu'il avait, comme tant d'autres gueules cassées, un petit éclat d'obus qui se baladait, comme ça, suivant quels mystérieux chemins ? Mon père m'avait expliqué le phénomène. se rapprochait-il parfois des orifices naturels d'un corps, même blessé ? Essayait-il de jouer la fille de l'air ? Ou bien se faufilait-il, apprenti passe-muraille, par quelque brèche ancienne, par une cicatrice mal refermée, un abcès dentaire, ou bien, perdu au milieu de ces tourbillons, au coeur d'un de ces moments d'oubli, de mémoire, comme ces instants, inoubliés, où, assis à côté de M. pion, je l'observais : accroché aux poignées de porte et dossiers de fauteuil, je l'entendais soudain chanter à tue-tête "La République nous appelle" ou "Fiers Gaulois à têtes rondes".
"Que se passe-t-il ?" criait papa en ouvrant la porte de son bureau - signe d'intense colère.
"C'est l'éclat d'obus, papa...
- Alors ?
- M. pion a se bonne oreille du côté où se balade sa balle perdue...
- Alors ?
- Alors tout va mal..."
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Si ça vous asticote, payez-vous des chimères, visitez-les en songe, inventez-les, mais soyez lucides. Amateur des chaumes, de colombages, d'escaliers à balustres ou à vis , vous ne les trouverez pas. Je connais mon sujet et me vante de n'être plus dupe de rien.... Tout agent immobilier est un flic en planque, un paparazzo, un virtuose du téléobjectif.
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Cette page déchirée, puis recollée avec un scotch jauni, c'est le dernier des papiers disparates entassés dans le vieux carton chinois. Reconstituer ? Quoi ? Une curiosité abstraite avait poussé le curieux, le fouilleur. Chien de chasse sans gibier, il a multiplié les manifestations belliqueuses. Il a l'air finaud, maintenant ! Les maisons sont pleines de ces secrets impénétrables, depuis longtemps violés, contés, moqués, depuis longtemps oubliés. Et les mots, déjà, s'effacent.
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Cette page déchirée, puis recollée avec un scotch jauni, c'est le dernier des papiers disparates entassés dans le vieux carton chinois. Reconstituer ? Quoi ? Une curiosité abstraite avait poussé le curieux, le fouilleur. Chien de chasse sans gibier, il a multiplié les manifestations belliqueuses. Il a l'air finaud, maintenant ! Les maisons sont pleines de ces secrets impénétrables, depuis longtemps violés, contés, moqués, depuis longtemps oubliés. Et les mots, déjà, s'effacent.
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Chacun est à soi-même la meilleure cachette. Mes fugues, je n'en ai jamais caché la nature, banale, ni les bénéfices que j'en tire. J'ai pris l'habitude d'exister un peu plus fortement quand je suis seul, à mi-chemin entre santé et maladie, peur et indifférence, mots qui résistent et mots qui se donnent. On me critiquera, avec amitié j'espère, pour ces mots-là. Autant les absoudre et les passer à l'ordre du jour. Mais quel est-il ?
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