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Critique de Bouteyalamer


Court roman et long poème en prose, « Les disciples à Saïs » est un discours mystique, grandiose et emporté, où Dieu est figuré par la Nature. le narrateur reçoit l'enseignement du Maître, développe ses thèses, puis donne la parole à ses disciples, figures kaléidoscopiques de lui-même — l'enfant, le bel Hyacinthe, « un autre » et « un troisième » —, jusqu'au discours final du Maître.

Novalis développe une philosophie archaïque, proche des thèmes maçonniques, avec des pôles opposés, apollinien et apocalyptique : « Il contemplait les étoiles et reproduisait sur le sable leur position et leur course. Sans repos, il plongeait son regard dans l'océan des airs, admirant sa transparence, ses mouvements, ses nuages, ses lumières ; et sa contemplation ne connaissait pas de fatigue » (p 38). « Entrer en relation avec les forces de la Nature, avec les bêtes, les plantes, les pierres, les tourmentes et les vagues, pour les hommes, c'est devoir nécessairement être assimilés par elles ; et cette assimilation, cette transformation et cette résolution du divin et de l'humain en des forces incontrôlables, cela, c'est l'esprit même de la Nature, cette puissance épouvantable de dévastation et d'engloutissement : - et ce qu'on voit, tout cela n'est-il pas, déjà, un butin pris au ciel, la ruine immense des magnificences passées, les reliefs d'un repas effroyable ? » (p 52).

Le traducteur-préfacier, Armel Guerne, compare Novalis à Rimbaud. Novalis n'a pas la fulgurance et la radicalité de Rimbaud, et encore moins sa révolte. Il pratique l'obscurité allusive du gnostique, non pas celle, frontale, du Voyant. Pour rester dans l'anachronisme, il m'évoque plutôt les discours contournés de Borges, mais sans l'ironie.
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