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Critique de latina


Il existe des personnes qui ont de la chance de survivre face à tout ce qu'elles ont connu.
Maggie O'Farrell est de celles-là.

Je la connaissais à travers deux romans, « L'étrange disparition d'Esme Lennox » et « Assez de bleu dans le ciel », et déjà, je l'appréciais. J'aimais son humanité, son empathie, sa façon de raconter, vive et alerte.

Mais maintenant, elle fait partie de mes intimes.
Car je viens de lire son autobiographie présentée de manière originale : chaque chapitre fait référence à un moment de sa vie où elle a frôlé la mort, que ce soit lors d'une rencontre avec un homme pas net du tout qui cherche à lui mettre la courroie de son appareil photo autour du cou, ou lorsqu'elle a failli se noyer, ou encore en avion, lorsque celui-ci a amorcé une descente en piqué, mais surtout à 8 ans, lorsqu'elle a souffert d'une encéphalite qui l'a laissée handicapée pendant un an et avec des séquelles à vie, et j'en passe ! Son premier accouchement a été presqu'une catastrophe, suite à cela.
Malgré tout, malgré la souffrance, le sang, l'angoisse, les tremblements incontrôlés, la diarrhée, les vomissements, et encore une multitude de symptômes plus délirants les uns que les autres, malgré cela, malgré la mort, même, sl'humour demeure, la vie gagne. La volonté, la ténacité, la force au-delà du commun animent cette femme.

Mais lorsqu'arrive le dernier chapitre et que là, là, elle parle de sa fille, sa toute petite fille atteinte d'eczéma très dangereux, c'est l'émotion qui me noie.
Je me dis que cette femme a connu et connait encore, connaitra toujours des problèmes colossaux, mais que rien ne pourra l'empêcher de transcender sa souffrance et d'écrire.
Quel pouvoir a-t-elle donc pour survivre à cette agonie mentale ?

Tout ceci, elle n'en a jamais parlé dans ses romans, sauf à un tout petit moment.
L'écriture de son autobiographie lui a permis de lâcher un peu la soupape, et de proclamer que la vie est tellement proche de la mort, oui, mais qu'elle explose en chaque être et qu'il faut l'accueillir avec reconnaissance, malgré la douleur, malgré le chagrin, malgré les difficultés.
Formidable leçon !
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