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Critique de franceflamboyant


Je viens de terminer la lecture de "Maudits" de Joyce Carol Oates, auteure prolifique que j'aime beaucoup. Etant habituée à lire des romans d'elle qui sont d'une veine plus sociale, comme le magnifique "Nous étions les Mulvaney", j'ai été surprise par ce livre. Princeton, 1905. La prestigieuse université est présidée par Woodrow Wilson qui craint qu'on ne lui vole son poste prestigieux. Autour de lui vivent plusieurs familles puissantes et bien sûr, des étudiants. Conscients de représenter l'élite d'un pays, les "princetoniens" du livre ont les préjugés de leur temps : les noirs, libérés de l'esclavage, ne sont pas des êtres à part entière, les femmes sont par essence d'une nature faible qui les rend inaptes à la vie politique, l'éducation des jeunes filles de la bonne société est stricte et tout mouvement social reflétant des revendications ouvrières est insalubre. le décor est planté et le Mal peut s'introduire. Il frappe particulièrement la famille du pasteur presbytérien Slope qui perd ses trois enfants. le diable prenant tantôt une apparence masculine tantôt une apparence féminine, personne n'est à l'abri. le mari se retourne contre sa femme, la femme contre son mari, les enfants sont déchirés et, sous forme d'apparitions fantomatiques, de voix intérieures ou d'immondes serpents, le mal pervertit et détruit. En parallèle, le personnage d'Upton Sinclair, qui défend des idées socialistes semble, bien que sa vie soit difficile, exempt de toute attaque du Malin...
Dire que j'ai saisi dans son ampleur le propos de Joyce Carol Oates serait mentir. Je lis souvent ses livres deux fois. Remarquablement construit, le livre alterne les points de vue et les options. Il peut être tantôt réaliste tantôt fantastique. A ce titre, le récit fait des vacances aux Bermudes où des enfants meurent d'être attaqués par des méduses, est époustouflant comme le sont les deux passages sur l'enfer. Celui que rencontre Annabel Slope quand elle est envoûtée et celui dans lequel déambule de son plein gré le jeune Todd Slope. Ne serait-ce que pour ces incursions dans le Fantastique et le Gothique, le roman mérite d'être lu. Mais il existe bien sûr de nombreuses autres raisons de le faire.
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