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Critique de Malahide75


Je serai moins dithyrambique que certains de mes commensaux de Babelio quant au dernier roman de Joyce Carol Oates, tout en reconnaissant à « Sacrifice » un effet coup de poing qui ne peut laisser indifférent.
Ici encore (comme cela m'arrive avec certains titres), je suis arrivée à la limite de ce que je peux lire... Un constat qui ne remet nullement en cause le talent de l'auteure, bien au contraire même, mais qui définit plutôt mes limites personnelles de lecture.
Une situation contradictoire qui vaut aussi sur le fond, car s'il est question ici de racisme, c'est bien pour moi un livre sur le fonctionnement, la « théorie » même du racisme : le racisme comme réponse automatique à la recherche de la vérité, comme argument implacable ne laissant aucune possibilité de répartie.
Comme sans doute beaucoup de lecteurs, j'ai cherché des informations sur la véritable histoire de Tawana Brawley. Ce qui m'a frappée, dans les faits de 1987 et dans le roman, c'est finalement le peu d'importance accordé à la vérité. Suis-je la seule à me poser des questions sur la véracité (totale ou partielle) des propos de Sybilla ? Et, les mettant en doute, cela fait-il de moi automatiquement une raciste ?
Arrivée à ces questionnements, je me sens particulièrement confuse. Confuse et dérangée par l'amalgame, par la généralisation : si vous mettez en doute la parole d'une Noire, vous faites partie de ces salauds de racistes ; si vous êtes un flic blanc, vous êtes forcément un salaud raciste... À quel moment cette logique prend-elle fin ? Est-ce même possible ?
Les personnages présentés par J. C. Oates utilisent tous cet raisonnement implacable pour faire avancer leurs desseins personnels. Peu importe ce qui s'est réellement passé, seuls comptent les résultats que l'on peut en obtenir.
Ce constat particulièrement malsain est brillamment mis en lumière par l'auteure. Trop bien même pour mon petit coeur d'artichaut qui veut encore croire que les hommes (Blancs, Noirs, Bleus ou Verts) ne sont pas tous des calculateurs impitoyables, prêts à toutes les manoeuvres pour s'élever (ou croire qu'ils s'élèvent) en écrabouillant les autres.
« Sacrifice » m'a laissé un goût de pessimisme et d'abattement, le sentiment que rien, jamais, ne pourra effacer les tords du passé, que les reconnaissances, lois et changements de la société vers plus d'égalité ne seront jamais suffisants.
En bref, « Sacrifice » m'a abattue...
je vais donc lire un Barbapapa pour me requinquer...
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