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Critique de Hell_Gring_Goth


Lire un nouvel auteur, c'est pour moi, très souvent le plaisir de la découverte et parfois le début d'un long parcours de l'oeuvre de cet auteur.
Exceptionnellement cette lecture d'un nouvel auteur peut se transformer en calvaire.
Et encore plus rarement, le livre finit par m'agacer ou m'ennuyer au point d'en abandonner sa lecture.

Avant d'entamer "Guérilla", je ne connaissais pas son "auteur" (je reviendrai plus loin sur cette notion d'auteur/écrivain) Laurent Obertone et sa bio sulfureuse.

Des auteurs sulfureux, j'ai déjà eu l'occasion d'en lire, je pense entre autre à L Ron Hubbard (chez Hubbard, plus que son sectarisme,
c'était l'ennui qui se dégageait de ses livres, à l'époque j'ai quand même poussé le masochisme jusqu'à lire intégralement ses cycles
"Terre Champ de Bataille" (3 Tomes) et "Mission Terre" (10 laborieux tomes)) ou Maurice G Dantec (Dantec, on pouvait ne pas aimer l'homme
et les idées, mais il faut lui reconnaitre un certain style qui en fait un écrivain à part entière).

Des livres violents j'en ai lu aussi quelques uns et la violence en littérature ne me dérange pas plus que ça lorsqu'elle est mise au service de l'histoire.

Des livres qui cochent toutes les cases : violence inutile, livre chiant et éprouvant, auteur sulfureux, je n'en ai pas lu des masses.

"Guérilla" fait malheureusement partie de cette catégorie minoritaire.

Le pitch de l'histoire rapidement : "Dans un futur très proche, des policiers en intervention, se retrouvent dans un quartier de banlieue parisienne mal famé en situation périlleuse pour leur sécurité. L'un d'eux tire et tue plusieurs émigrés. Un des policiers est lynché. S'en suit une rapide déliquescence insurrectionnelle de la société française, favorisé par la bienveillance niaise de la population face aux grands méchants émigrés."

Plus qu'un roman, on a l'impression de lire un brûlot sur le mythe du grand remplacement, un banal écrit d'extrême droite.
La caricature est poussée à son paroxysme et le sujet n'en serait pas si sensible, ça en serait risible.
Les situations sont totalement irréalistes.
Les personnages sont tous décrits sans aucune bienveillance, et sont tous plus ridicule les uns que les autres :
On a :
- Les habitants de banlieue ("ce trou"), tour à tour décrit comme "des barbares" ou encore des "itinérants"...
- Des policiers : Et "ce connard de brigadier" qui les a envoyé en intervention.
- Une potentiel victime : "Cette femme, soi-disant au septième, qui avait appelé pour se dire en danger de mort et dont on ne savait rien"... Insidieusement, l'auteur laisse à penser que le délit pour lequel les policiers interviennent est fictif. C'est vrai que des femmes en danger de mort, ça n'arrive jamais...

Evidemment nos policiers en intervention, croisent... "Une femme, voilée"...
Eh bien oui, vous l'aurez compris, on est en banlieue, dans "un quartier redoutable".

- l'Archétype Obertonien de LA Concierge : "elle était, comme tous les concierges, dépressive, et membre d'une association de défense des animaux."
- Une blogueuse "influente", "Elle passait son temps à s'y lamenter du malheur des autres. Ses écrits reflétaient une sorte de naïveté
péremptoire, une bonté simple et grandiloquente..." et évidemment cette jeune naïve soutient des causes "liées au genre [...], les minorités,
les LGBT...". Elle fait la promotion des régimes aux algues, mange avec les doigts, se laisse pousser les poils...
- le président de la république, "Jacques Chalarose" (Jacques Ch... la Rose - wow quelle inspiration !) qui prend son bain en "se malaxant
les testicules"...
- Un premier ministre qui avoue sans complexe aux médias consommer de la cocaïne, "comme tout le monde".
- Un colonel à la retraite, misogyne et extrémiste. "[..] il était allergique à la compassion, 'Connerie de bonne femme, fabrique de
planqués'. [...] 'Génération de lavettes !'"
- La femme du colonel, décrite comme une potiche.
- La relation entretenue par le colonel avec sa femme : "Ils vivaient ensemble depuis quarante ans, avec une écrasante impression
d'inchangé. Il subsistait parfois entre eux une forme de tendresse qui lie les vieux à leur vieille bête. [...] Comme tous les autres, pour
animer leur longue vie commune, ils avaient surmonté leur répulsion pour faire des enfants."
- Un autre policier qui laisse un forcené larder des passants de coups de couteau sans intervenir.
...

Tout est l'avenant, sordide et étriqué. Ennuyant, mal écrit et pas drôle. Lorsque je lis que certains lecteurs ont trouvé ça drôle, je me dis que je n'ai aucun sens de l'humour.

Laurent Obertone est certainement un essayiste réputé dans certains milieu d'extrême droite, mais, j'aurai du mal à le qualifier d'écrivain
à l'aune des quelques pages que j'ai pu lire de "Guérilla" avant de déclarer forfait face à tant de médiocrité littéraire et humaine.

Je m'étonne que l'éditeur puisse indiquer en quatrième de couverture que "Guérilla" est un Best Seller. Soit c'est purement marketing et relativement mensonger, soit c'est une réalité, ce livre a remporté un franc succès et tant pis, en stoppant là ma lecture, je passe à côté d'un chef d'oeuvre du XXIème siècle. Amen.
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