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Critique de Myriam3


Sans que ça n'ait été un choix prémédité, je me rends compte que je découvre l'oeuvre de Kenzaburo Oé, depuis des années, à rebours: me voilà arrivée au but, à la naissance de l'auteur en tant qu'auteur, c'est-à-dire à ces trois nouvelles, écrites alors qu'il avait 21 ans seulement, et parfaitement maitrisées.

Comme tous ses romans de jeunesse, son écrit est violent, glauque et sans concession; et pourtant magnifique, bouleversant et sensible.
Les protagonistes de ces trois récits semblent jetés dans un monde comme on le serait dans le tambour d'une machine à laver en marche: tributaire du cours de la vie, dans l'incapacité de décider de leurs actes et destins, soumis à une violence absurde. La première nouvelle qui donne aussi son titre au recueil sa passe dans la morgue d'un hôpital: deux jeunes étudiants y sont engagés pour transférer sur une journée des dizaines de cadavres flottant dans une cuve de conservation dans une autre. le jeune narrateur se voit confronté à ce monde inversé des morts et semble un instant perdre pied face au monde des vivants. le deuxième récit, mon préféré, se passe dans l'un de ces centres de redressement pour jeunes ados délinquants (ça m'a fait penser aux Quatre cents Coups mais aussi à Genet) coupés du monde et de ses règles.
Le troisième, je l'avais lu il y a quelques années et s'avère incroyablement contemporain par rapport à ces fusillades qui ont lieu un peu partout dans nos sociétés avancées.
C'est un peu comme boire cul sec un shot d'alcool fort qui reste là à brûler la gorge encore longtemps après, violent et puissant.

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