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Critique de Isacom


Oé a reçu le Nobel pour son "tableau déroutant de la fragile situation humaine actuelle".
Ah ça oui, c'est bien, bien, bien... déroutant.
Pendant trois jours de chaos, le héros attend des nouvelles de l'accouchement de sa femme, reçoit l'annonce d'un enfant "anormal", espère sa mort rapide, quitte à aider la Nature... puis finit par accepter sa paternité. (Non je ne divulgâche pas : la moitié de ses livres parlent de son fils handicapé.)
Trois jours de chaos pendant lesquels sa honte le fait passer d'ado attardé à père de famille. le renoncement, le dilemme moral, la difficulté à prendre une décision sont explorés par le biais de ses actes incohérents, davantage que par ses pensées.
Au stade ado, il s'achète des cartes routières pour un voyage en Afrique, va tester sa force dans un jeu de fête foraine et se prend une murge colossale (ce qui lui fait perdre son boulot).
Première prise de conscience : des ados, des vrais, lui mettent la misère. Mais bon, il parvient à les chasser ce qui restaure un peu son estime de lui-même.
Apprenant dans la foulée la naissance du bébé et sa malformation, il a une conversation des plus ambiguës avec un médecin, et donne alors le sentiment de n'entendre que ce qu'il veut entendre, en toute irresponsabilité.
Puis tant qu'à faire, il va passer une partie de ces trois jours avec une fille qu'il a violée 10 ans avant - mais qui ne semble ni rancunière ni traumatisée.
Deuxième prise de conscience : au lit, elle lui fait des trucs qu'il ne connaissait même pas encore.
Un roman d'apprentissage, donc, ça se confirme.
La rencontre avec un ancien camarade qu'il avait lâchement abandonné, petit, dans la forêt, est le point final de cette prise de conscience : allez papa, on arrête de se battre pour fuir ses responsabilités, on grandit et on sort le berceau de son emballage. Adieu les rêves d'Afrique, bienvenue dans la vraie vie de grande personne.
Voilà ce que, pour ma part, il me semble avoir compris de ce roman déconcertant, au demeurant très bien écrit et captivant à lire.
Par contre, si quelqu'un a un indice sur la présence du Russe, je suis preneuse.
Il m'a aussi paru étrange que ce roman soit traduit de l'anglais, par Claude Elsen, mais d'après Wikipedia, c'est curieusement Oé lui-même qui demande à ce que la version anglaise serve de base aux traductions, de préférence à la version japonaise originale.
Challenge Nobel
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