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Critique de Bazart


C'était un vrai événement que d'avoir pû voir il y a désormais la dizaine de jours Chris Offutt à quais du polar, car il est considéré à juste titre comme un auteur culte et cela faisait près de vingt ans qu'on n'avait eu de nouvelles de lui en France.

Après deux décennies de silence littéraire, Offut, dont le visage buriné est bien fidèle à ce qu'on imagine de ce genre de romanciers américain, est revenu en cette année 2019 avec Nuits Appalaches.

L'intrigue est simple: on est en 1954, et on suit Tucker, dix-huit ans à peine, qui revient de la guerre de Corée. Il s'est engagé à seize ans, afin de s'éloigner de la pauvreté et la misère de sa famille perdue dans un vallon des monts Appalaches qu'il va prendre de plein fouet à son retour.

Comme pour Ron Rash également présent à Lyon, Chris Offut possède, bien ancré en lui, ce talent incroyable de raconter les histoires de gens dont on ne parle jamais, des sortes d'invisibles, et de les rendre passionnantes et émouvantes

Et comme pour Ron Rash il trouve les mots pour décrire cette Amérique provinciale et archaïque qui semble être à des années lumières des grandes mégalopoles, on se dit que cette amérique rurale telle que nous le décrit Offut se déroule certes dans les années 60, à l'époque des Kennedy et de Martin Luther King , mais risque bien d'être totalement immuable si on la peignait aujourd'hui, soit 50 ans plus tard.

Pour (ra)conter son histoire de souffrance et de résilience, Offutt va à l'à l'épure, condense ce qu'il faut condenser, afin de ne jamais extrapoler sur ses personnages ( la fin est édifiante à ce propos), et son récit ne souffre ainsi d'aucune longueur et langueur, tout va à l'essentiel pour cette histoire de survie dans des rivages hospitaliers.



Nuits appalaches est une histoire âpre, mais dont le souffle poétique est prégnant, qui exhume son lot de violences tant Offut sait parler de ces des écorchés qui n'ont que les poings pour s'exprimer, ces hommes accrochés à leur terre autant qu' à leurs proches, qui restent en marge de la société.

Un roman aussi court qu'intense à dévorer toutes affaires cessantes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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