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Critique de Biblioroz


Quel regret de quitter cette maison d'Ashiya qui gardera éternellement le charme de l'enfance aux yeux de Tomoko.
On s'y installe si aisément, si confortablement, qu'une petite pointe de tristesse vient étendre son voile lorsqu'on referme définitivement sa porte.
Trente ans après y avoir séjourné, alors que la maison n'existe plus, les souvenirs de Tomoko sont vifs et précieux. Elle sent revivre en elle tous ces petits instants et les habitants sont tous là, en elle, pour l'éternité, si intensément présents.

C'est une maison de style hispanique, un univers fascinant qui a émerveillé la petite Tomoko de douze ans. Elle y a passé une année auprès de sa cousine Mina.
La jeune Mina qui souffre d'asthme, lectrice précoce et perspicace, et qui a une passion pour… les boîtes d'allumettes dont les étiquettes inspirent son imaginaire pour en sortir des histoires surprenantes. La fragilité de son corps est délicatement décrite.
L'oncle, à l'élégance semi-occidentale, qui s'absente sans prévenir durant de longs jours. La tante dans son fumoir, whisky à la main, qui cherche les coquilles dans les écrits qui tombent entre ses mains.
Grand-mère Rosa, dont la chambre, à l'univers allemand, est remplie de flacons et de pots de crème de beauté.
L'énergique madame Yoneda qui s'active en cuisine et ailleurs, indissociable de cette maison occidentale, gourmande de lait concentré. le jardinier, très, très posé et serviable, qui s'occupe fidèlement de Pochiko.
Car Pochiko est un personnage phare de cette demeure, ou plus précisément de son jardin. Pochiko, toujours nonchalante, dont Tomoko fait la connaissance par son derrière imposant ! Pochiko, l'hippopotame nain, ramenée du Libéria.

Pendant quatre saisons partagées avec cette famille si particulière, Tomoko s'éveille à une vie bien différente de la sienne. Empathie et tendresse lui viennent naturellement envers Mina. Elle désire avant tout le bonheur de sa cousine. Un bel attachement réciproque cher à l'enfance les unit.
Il ne se passe absolument rien d'extraordinaire, juste la vie qui s'écoule. Et pourtant, j'aurais voulu rester encore quelques moments à boire du Fressy, manger des Bolo et me prélasser dans la salle de bain de lumière avec Tomoko et Mina, sereinement, indéfiniment.

Yôko Ogawa, avec sa plume tout en douceur, enchante tout ce petit quotidien banal.
J'ai succombé doucement au charme qui nous enveloppe lors de cette lecture. du pur bonheur dans toute sa simplicité.
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