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Rose-Marie Makino-Fayolle (Traducteur)
EAN : 9782742769100
317 pages
Actes Sud (11/01/2008)
3.94/5   321 notes
Résumé :
Après le décès de son père, alors que sa mère doit s'éloigner pour parfaire sa formation professionnelle, la petite Tomoko est revue pour un an chez son oncle et sa tante.
Tomoko a douze ans ; à Kobe, son oncle l'attend sur le quai de la gare. Il la serre dans ses bras et la conduit jusqu'à la très belle demeure familiale. Pour Tomoko, tout est ici singulièrement différent. Sa cousine Mina passe ses journées dans les livres, collectionne les boîtes d'allumett... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
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Au Japon comme ailleurs, les événements tragiques survenus lors des Jeux olympique de Munich ont frappé les esprits. La médaille d'or de l'équipe masculine de volley-ball a heureusement apporté un peu de baume au coeur des supporters nippons.
Cette prouesse sportive de haut vol, la pluie d'étoiles filantes de la comète Giacobini, ainsi que le suicide du Nobel de littérature, le grand Yasunari Kawabata, resteront au pays du Soleil-Levant les faits marquants de cette année 1972.

Si trente ans plus tard Tomoko se souvient dans le détail de tout cela, c'est bien parce que l'année de ses douze ans ses sens ont été stimulés comme jamais auparavant mais aussi parce qu'elle a vécu un peu comme dans un rêve.
Être hébergée dans une maison de type occidental au milieu d'un ancien jardin zoologique où se prélasse un vieil hippopotame nain, aide à chasser les idées noires : la mort de son papa et l'absence de sa maman contrainte de s'en aller momentanément à Tokyo pour des raisons professionnelles.
Quel bonheur de côtoyer au quotidien Mina, son adorable cousine, jamais à court d'idées ! Son côté maladif donne parfois quelques frayeurs à son entourage mais n'est-il pas le catalyseur de son étonnante maturité ?

Yôko Ogawa a écrit “La marche de Mina” en 2006. L'osmose entre les différents personnages est particulièrement réussie, trois générations cohabitent avec bonheur dans cette grande bâtisse. La personnalité des uns et des autres émerge au fil des jours, leurs petits travers étonnent parfois mais leur gentillesse est sincère.

Voici assurément un roman initiatique empreint d'une belle générosité ! Son écriture est cristalline et son thème susceptible de plaire également aux plus jeunes.





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Frais et lumineux comme un jardin après la pluie, voici un petit roman qui fait du bien, touchant, amusant mais avec ses zones d'ombre et la fugacité de l'enfance.
Orpheline de père, sa mère reprenant ses études, Tomoko va passer un an dans la famille de sa tante à Ashiya. Elle va y découvrir un univers excentrique et affectueux, entre la grand-mère allemande, la cuisinière qui dirige la maisonnée, le père dandy et Pochiko, l'hippopotame nain qui vit dans le jardin! Mais il y a surtout Mina, cette cousine fragile, asthmatique et précoce dont elle devient aussitôt inséparable.
Une année passe au rythme des saisons et on se prend à aimer cette famille, à se sentir bien dans cette maison occidentale, vivant selon les absences mystérieuses de ce père chaleureux et les crises d'asthme de Mina, surprotégée par son entourage. On y mange de délicieux plats, on y pioche dans l'immense bibliothèque de grands classiques contemporains, on s'y fait dorloter. Mais, il y a aussi la solitude et l'ennui de la mère, délaissée, et les hospitalisations de Mina.
Le style simple, limpide de Yoko Ogawa, que je découvre, me fait beaucoup penser à celui de Banana Yoshimoto, et je suis admirative de ces descriptions si fragiles et fugaces des émotions ou des reflets qui peuvent danser dans une tasse, dans un rideau.
Une jolie découverte (et ma 500ième critique!)
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Quel regret de quitter cette maison d'Ashiya qui gardera éternellement le charme de l'enfance aux yeux de Tomoko.
On s'y installe si aisément, si confortablement, qu'une petite pointe de tristesse vient étendre son voile lorsqu'on referme définitivement sa porte.
Trente ans après y avoir séjourné, alors que la maison n'existe plus, les souvenirs de Tomoko sont vifs et précieux. Elle sent revivre en elle tous ces petits instants et les habitants sont tous là, en elle, pour l'éternité, si intensément présents.

C'est une maison de style hispanique, un univers fascinant qui a émerveillé la petite Tomoko de douze ans. Elle y a passé une année auprès de sa cousine Mina.
La jeune Mina qui souffre d'asthme, lectrice précoce et perspicace, et qui a une passion pour… les boîtes d'allumettes dont les étiquettes inspirent son imaginaire pour en sortir des histoires surprenantes. La fragilité de son corps est délicatement décrite.
L'oncle, à l'élégance semi-occidentale, qui s'absente sans prévenir durant de longs jours. La tante dans son fumoir, whisky à la main, qui cherche les coquilles dans les écrits qui tombent entre ses mains.
Grand-mère Rosa, dont la chambre, à l'univers allemand, est remplie de flacons et de pots de crème de beauté.
L'énergique madame Yoneda qui s'active en cuisine et ailleurs, indissociable de cette maison occidentale, gourmande de lait concentré. le jardinier, très, très posé et serviable, qui s'occupe fidèlement de Pochiko.
Car Pochiko est un personnage phare de cette demeure, ou plus précisément de son jardin. Pochiko, toujours nonchalante, dont Tomoko fait la connaissance par son derrière imposant ! Pochiko, l'hippopotame nain, ramenée du Libéria.

Pendant quatre saisons partagées avec cette famille si particulière, Tomoko s'éveille à une vie bien différente de la sienne. Empathie et tendresse lui viennent naturellement envers Mina. Elle désire avant tout le bonheur de sa cousine. Un bel attachement réciproque cher à l'enfance les unit.
Il ne se passe absolument rien d'extraordinaire, juste la vie qui s'écoule. Et pourtant, j'aurais voulu rester encore quelques moments à boire du Fressy, manger des Bolo et me prélasser dans la salle de bain de lumière avec Tomoko et Mina, sereinement, indéfiniment.

Yôko Ogawa, avec sa plume tout en douceur, enchante tout ce petit quotidien banal.
J'ai succombé doucement au charme qui nous enveloppe lors de cette lecture. du pur bonheur dans toute sa simplicité.
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Entre langueur et enthousiasme, d'une écriture limpide et sensible teintée par la nostalgie de l'enfance, Yôkô Ogawa nous propose un récit chronologique de la vie quotidienne d'une famille japonaise pas ordinaire.

Plus de 20 ans après, Tomoko se souvient de l'année 1972 durant laquelle elle vécut chez sa tante. Âgée alors de 12 ans, dans un cadre dont le luxe lui était inconnu et entourée d'une famille gentiment insolite, elle noua une grande amitié avec sa cousine Mina.

Sans être caricaturaux, les personnages sont particuliers. Chacun d'eux est pourvu de qualités et de failles. Chacun élargit la perception du monde de l'adolescente, en lui ouvrant les portes sur de nouvelles possibilités ou de nouvelles zones d'ombre. Chacun possède une originalité qui suscite la tendresse et l'admiration de Tomoko.
Même l'animal domestique est surprenant!

Dans un univers protégé mais ouvert sur le monde extérieur, les joies et les tracas se succèdent dans une ambiance spéciale, empreinte de rêve, de douceur de vivre et d'innocence. Malgré leurs différences, les membres de la famille se protègent l'un l'autre. Ils constituent un groupe soudé, habité par une même curiosité culturelle.

Comme Tomoko, je me suis attachée à cette maison peuplée de personnes formidables et imparfaites, petit îlot de chaleur domestique, où les rêves et les sentiments s'épanouissent.
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Je te conte le début : après le décès de son père, et alors que sa mère doit s'éloigner pour parfaire sa formation professionnelle, la petite Tomoko est envoyé pour un an chez son oncle et sa tante. Tomoko a douze ans ; à Kobe, son oncle l'attend sur le quai de la gare. Il la serre dans ses bras et la conduit jusqu'à la très belle demeure familiale. Pour Tomoko, tout est ici singulièrement différent. Son cousin Ryuichi passe ses études en Suisse et chaque missive de sa part apparaît comme l'événement de la journée. Sa cousine Mina passe ses journées dans les livres, collectionne les boîtes d'allumettes illustrées sur lesquelles elle écrit des histoires minuscules ; un hippopotame nain vit dans le jardin, son oncle a des cheveux châtains, il dirige une usine de boisson gazeuse et la grand-mère se prénomme Rosa.

Bienvenue dans les années soixante-dix.

Cela devrait te suffire. de toute façon, il ne s'y passe pas grand-chose d'autres. Pour moi ce roman présente un éloge de la lenteur et du quotidien presque banal (exception faite de l'hippopotame nain venu du Liberia). Et pourtant, je m'y sens bien, entre ces pages. Je pourrais les lire pendant des heures et des minutes, sans m'en lasser, et même le relire. Car, j'y perçois quelque chose de plus entre les mots. Un brin de nostalgie, une touche de mélancolie. de la langueur se distille dans cette bouteille de boisson gazeuse. Mina est malade, mais elle ne s'apitoie pas sur son sort. Non, elle se crée des histoires, elle s'invente des instants magiques de bonheur furtif juste en regardant des boites d'allumettes. Chacun son truc. Moi je pouvais faire pareil, en regardant un sous-bock ou l'étiquette d'une bouteille de bière. Chacun sa collection, chacun son univers. L'auteure m'avait également habitué à suivre des matchs entiers de base-ball. Ce soir, j'ai eu le droit à la retransmission en quasi simultanée du tournoi de volley au J.O. de Munich, 1972 et suivre ainsi les performances de l'équipe du Japon. Chacun son truc, chacun son sport ou sa musique.

Ah, l'histoire, j'allais oublier de t'en parler, parce que je ne trouve rien à dire. Il n'y a rien, et c'est justement ces moments de rien – en fait, ce n'est pas du rien, mais juste du quotidien – qui apporte ces instants de manque qui m'ont fait tourner les pages frénétiquement pour découvrir la suite, et la fin. Une cousine malade, un livreur qui livre des bouteilles et qui donne des boites d'allumettes, un oncle absent qui semble avoir une seconde vie, une tante qui fume trop et qui se cache pour boire du whisky, une grand-mère d'origine allemande et un hippopotame nain. Quel rôle pour ce drôle d'animal de compagnie ? C'est toute une histoire qu'il faudra aller rechercher dans le passé, dans les racines familiales de cet oncle et du grand-père.

« La marche de Mina » est à nouveau un roman magnifique et subtil qui parle de générations, du regard de l'autre et de l'étranger, qui te plonge dans la nostalgie d'une autre époque et qui t'accrochera même par sa lenteur et son inaction. Et avec un bel hommage aux Belles Endormies de Yasunari Kawabata.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
Les hippocampes flottent dans la mer sans savoir d'où ils viennent ni avec qui ils étaient. Ils n'ont que faire de leur queue trop longue dont ils ne se souviennent pas de ce quoi elle leur servait autrefois. Ils s'enfuient précipitamment lorsque de temps à autre elle se prend dans un creux ou menace de se faire pincer par un bivalve, mais finalement elle ne peut bouger que comme une feuille morte.
Si les hippocampes lèvent toujours la tête, c'est parce qu'ils veulent essayer de voir la lune de plus près. Les hippocampes aiment contempler le clair de lune qui glisse à la surface de la mer. Ils ont l'impression qu'en faisant cela, ils vont revivre la scène qu'ils ont vue dans un lointain passé, peut-être même avant leur naissance. Ils ont l'impression que là, les mots qui ont été échangés , la sensation d'une présence toute proche vont se révéler comme de l'encre sympathique exposée à la flamme. Surtout les nuits de lune du troisième jour.
Mais finalement, les hippocampes ne se souviennent de rien. Ils continuent à flotter indéfiniment seuls au fond de la mer.
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On peut sans doute dire qu'une autre particularité de la maison d'Ashiya concernant la santé se manifestait à travers l'existence de la "salle de bains de lumière". Il s'agissait d'une petite pièce sans fenêtre, au sol carrelé, qui se trouvait dans le coin est du premier étage, décorée du sol au plafond de motifs géométriques musulmans. Au centre de la pièce deux couchettes recouvertes d'un drap, dans un coin une lanterne et au plafond pendaient deux coupoles de forme très étrange comme des bassines en cuivre à l'envers, il n'y avait rien d'autre. Rouge foncé, bleu marine, vert profond, toutes sortes de fils entourés de tissu ignifuge pendaient du plafond qui retenaient les coupoles. Tout autour en bordure, comme des pétales, huit ampoules étaient fixées qui, lorsqu'on les allumait, se mettaient à tourner lentement sur elles-mêmes en diffusant une jolie lumière orangée.
Prendre un bain de ces rayons lumineux était considéré comme bon pour la santé. Il s'agissait semble-t-il d'un appareil à la pointe du progrès que le grand-père de Mina .avait fait venir d'Allemagne avant la guerre. Pour se reposer physiquement et retrouver son énergie après ses crises, Mina passait toujours un moment dans cette pièce.
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Comme pour l’histoire de l’éléphant sur la bascule, même s’il s’agissait tout au plus d’étiquettes de boites d’allumettes, les scènes représentées étaient très variées. Grenouille jouant de l’ukulélé, ornithorynque avalant un marteau, poussin fumant la pipe. S’il y avait un facteur naviguant sur la mer à bord d’un coquillage, il y avait aussi le couple Okame-Fukusuke qui s’amusait à monter sur un ballon, un Père Noël se baignant dans une source. Il n’y avait là ni dessin de base, ni perspective, et bien sûr aucune logique. Les choses étaient simplement imprimées grossièrement en couleur dans un petit espace rectangulaire.
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Si vos oreilles émettent un drôle de bruissement, ne les frottez pas trop fort. Parce que dans la plupart des cas, ce sont les anges qui recousent les ailes sur vos lobes.
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Le lundi matin 17 avril, en découvrant la première page du journal posé sur la table de la salle à manger, Mina poussa un grand cri.
- Monsieur Kawabata Yasunari s’est suicidé.
Elle avait seulement lu à haute voix le gros titre, mais presque dans un cri de douleur.
- Au gaz, sur son lieu de travail. Pour raison de santé ? avait-elle ensuite lu le sous-titre. Cette fois-ci comme si elle s’en prenait à quelqu’un.
- Eh bien, mais que s’est-il passé ? Une personne si importante, qui a reçu le prix Nobel… intervint Madame Yoneda, manifestement peinée, en posant sur la table le beurre et la confiture.
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