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Citations sur Souviens-toi de ne pas mourir sans avoir aimé (87)

La musique t'avait offert ce que ni moi ni ta mère n'avions pu t'offrir.
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Le jazz, ou l'abandon suprême.
L'abandon à la musique elle-même, au rythme-roi.
L'abandon à l'intuition première, primale même, lâcher-prise total.
L'abandon, nécessaire si on veut pouvoir, si on veut espérer, toucher l'instant.
L'abandon au silence, silence qui gronde de nous, gronde de tout ce que nous sommes en dedans.
Le jazz, ou l'abandon donc, le don.
Le don de soi, dans son entièreté, sa vulnérabilité, sa fêlure, son feu, son souffle.
Le don à autrui, autre soi, autre vie, autre voix.
Le don, de ce qu'on a, de ce qu'on est, et même de ce qu'on n'a pas, de ce qu'on n'est pas.
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Indira est née un soir d'automne.
Et je me suis remis au monde avec elle, en devenant père, papa parapluie paratonnerre paravent parasol, bouclier humain. Je suis devenu père et à partir de cet instant j'ai senti naître en moi l'émoi du plus grand des grands soirs, et mille rêves et mille voeux, et mille feux et mille feuilles, de tendresse éternelle pour elle, ma fille, gamine joyeuse dont le rire aux éclats me porte et m'emporte loin des doutes et déroutes de l'homme que jétais, avant.
Avant elle, avant nous.
Je n'étais rien, ou si peu.
Indira est née un soir d'automne.
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Chaque musicien de jazz habite une nuance particulière, un doute, une certitude, une liberté, peut-être même la liberté. Si vous voulez habiter votre nuance propre, il vous faudra embrasser la liberté, totale, absolue, la liberté. Chaque musicien de jazz, chaque artiste vit ainsi, funambule, sur le fil, en déséquilibre permanent...
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"Nègre à moitié", c'est ainsi que m'appelait une partie de la famille de ma mère qui ne s'était jamais remise que leur fille, bien sous tout rapports, ait osé ramener un homme de couleur à la maison, alors qu'elle avait tant d'autres choix possibles. J'avais passé toute mon enfance à chercher où était ma place, broyé par la complexité d'avoir le cul entre deux choses avant de comprendre, à Harlem, que je n'avais pas à choisir, et que je pouvais, comme le chantait un ami, m'asseoir à terre. J'avais vingt ans, et la musique dans le corps, même si à l'époque je l'ignorais encore.
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Noir dans le regard de certains Blancs, Blanc dans le regard de certains Noirs, assigné à une résidence identitaire supposée alors que je quêtais une appartenance, d’autres répandant leur haine répondaient pour moi, m’assommant de leurs sentences respectives, « tu es blanc », « tu es noir », foulant à leurs pieds mon métissage-frontière.
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Harlem m’a donné réponses, à toutes mes questions primordiales, celles que je me posais et celles que j’ignorais. Par et pour la musique, j’ai erré dans nombre de rues du monde, me cherchant, et me trouvant parfois. Dans les bars, ou dans les bras de femmes qui se perdaient dans les miens, me nourrissant du bruit de certaines villes et de certains quartiers que je traversais halluciné.
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« Nègre à moitié », c'est ainsi que m'appelait une partie de la famille de ma mère qui ne s'était jamais remise que leur fille, bien sous tous rapports, ait osé ramener un homme de couleur à la maison, alors qu'elle avait tant d'autres choix possibles. J'avais passé toute mon enfance à chercher où était ma place, broyé par la complexité d'avoir le cul entre deux chaises avant de comprendre, à Harlem, que je n'avais pas à choisir, et que je pouvais, comme le chantait un ami, m'asseoir par terre. J'avais vingt ans, et la musique dans le corps, même si à l'époque je l'ignorais encore.
J'avais vingt ans, et la musique.
Irriguait mon sang-mêlé.
J'avais vingt ans.
Et un sens incertain.
De la fuite en avant.
Déjà.
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J'ai joué à l'enterrement, il pleuvait. Des cordes sur ciel d'acier. Et ma trompette a versé pluie elle aussi. Averse de notes indigo, impro blues pour saluer l'inconnu dont je portais le visage dans le mien.
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J'ai découvert que mon père était encore en vie.
Le jour de sa mort.
Ma mère m'avait toujours tout caché, de l'homme qui dort. Impassible. Là, sous mes yeux.
L'homme que j'accompagne, à sa dernière demeure.
L'homme dont nous escortons le cercueil aujourd'hui, ma fille et moi. Sentiment étrange, cette émotion qui m'étreint. Et ces oiseaux dans ma voix.
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