AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ODP31


ODP31
13 septembre 2021
Le petit Oiseau est sorti !
Faut-il vivre en marge de la société pour être libre ? Vous avez deux heures si vous n'avez pas grand-chose à faire ou à lire. Un peu comme Pierre, un ravi du banal, qui s'accomplit dans une monotonie que l'auteur nous invite à autopsier.
Certains sont acteurs de leur vie. Pierre, lui, préfère la place du spectateur vautré dans son canapé. Un contemplatif de l'inutile.
Les personnages de Florent Oiseau sont toujours des oisifs assumés aux CV déplumés. Se serait-il appelé Lion, qu'il aurait peut-être imaginé des avatars plus féroces.
Pierre, rentier frugal, amateur de plaisirs simples, comme taper la causette avec les tapineuses du coin, suivre les programmes d'une machine dans une laverie automatique ou se faire réquisitionner par une actrice célèbre pour monter une mayonnaise, est témoin de la mort soudaine d'un homme à un arrêt de bus.
Cet évènement complique sa vie et bouscule son karma de koala. Quand il découvre que le bonhomme était son voisin et qu'il ne l'avait jamais vu, Pierre se sent pousser par un effet miroir ébréché à rechercher ce qui animait le défunt before son trépas. Il rencontre la veuve, les amis et tente de remonter le fil de son dernier trajet… à bicyclette ou en autobus. Ce poète de quotidien, qui a appelé sa fille Trieste, va en profiter pour interroger son inexistence et les caprices de la fatalité.
Ne fuyez pas. le récit ne vous fera pas tomber du nid mais les bons mots de Florent Oiseau vous feront piailler de rire. Il a le sens de la formule pour magnifier l'ordinaire, le goût pour les dialogues imparables, des citations qui pousseraient Jean D'Ormesson à la résurrection pour compléter sa collection. C'est beau de s'émerveiller devant l'écoulement d'un caniveau. Pourquoi rechercher le sublime au bout du monde, quand un trajet en autobus mériterait un classement à l'Unesco ?
J'ai retrouvé avec plaisir la prose de son précédent roman, l'excellent « les Magnolias », mais cette histoire anorexique m'a vraiment laissé sur ma faim. J'ai eu la dalle côté rebondissements et je regrette aussi que les personnages secondaires traversent le roman comme des ombres chinoises, défilé de figurants, (riz) cantonnés à donner la réplique.
Les bons mots sont alignés, comme des idées recyclées et exhumées de vieux carnets, mais le fil qui les unit ne trouve jamais le trou de l'aiguille pour piquer ma curiosité.
L'humour maintient le héros et le lecteur en vie mais ce roman casanier aurait mérité de maturer. Les fruits tombent des arbres… quand ils sont mûrs.
Cueillette un peu trop verte à mon goût.
Commenter  J’apprécie          1039



Ont apprécié cette critique (95)voir plus




{* *}