AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Giraud_mm


1992. Aliide Truu, une vieille femme, vit seule et dans la peur dans sa ferme d'Estonie Occidentale.
Un matin, une jeune femme, qui prétend fuir un mari violent, débarque dans sa cour. Aliide craint une manipulation de ses ennemis et est tentée de repousser l'intruse. Mais son humanité prend le dessus, et elle accepte de l'héberger temporairement.
Zara, c'est le nom de la fille, ainsi que la désigne la vieille femme, semble avoir d'autres motivations, qui réveillent un sombre passé.

Ce roman n'est pas des plus faciles à lire, du fait de ses nombreux aller-retours dans le passé, à des époques différentes, vécues par plusieurs personnages. Trouver le fil conducteur n'est pas aisé, mais c'est le défi que nous lance l'autrice.
L'intrigue nous fait visiter l'histoire contemporaine de l'Estonie : état indépendant dans les années 1930 ; envahi par la Russie soviétique en 1940, puis par l'Allemagne nazie en 1941 ; attendant une libération par les forces alliées avant d'être annexée par les soviétiques en 1944 ; ne retrouvant enfin son indépendance qu'en 1991, lors de la dislocation de l'URSS.
Aliide a traversé toutes ces époques en tentant, avec plus ou moins de succès, de sauver son intégrité. On comprend qu'elle n'y a pas toujours réussi. Elle nous fait découvrir les états d'âme d'une population soumise aux uns puis aux autres, qui a parfois choisi un camp, pas toujours le bon... Elle nous fait vivre les déchirements qui ont détruit sa famille, dont ses désirs les plus intimes.
Les deux personnages principaux sont contrastés, à la fois tout en contradiction et tout en nuance. Tout les oppose, mais tout semble devoir les réunir. Un peu comme si des armures protectrices, construites au fil du temps, se délitaient pour laisser la place à l'humanité des deux femmes..
L'écriture n'est pas facile ; la lecture non plus. Je me suis accroché sur le premier quart du livre. Ensuite ce fut plus fluide. Peut-être parce que la trame historique du livre est peu à peu apparue.

Comme toujours, je me suis intéressé au livre, avant d'aller lire le CV de l'auteur. J'ai ainsi découvert que la mère de l'autrice avait fui l'Estonie soviétique pour s'installer en Finlande dans les années 1970, comme Talvi, la fille d'Aliide. Ce qui donne certainement une dimension autobiographique à ce roman ?


Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
Commenter  J’apprécie          731



Ont apprécié cette critique (73)voir plus




{* *}