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Critique de krzysvanco


Je ne débute cette critique que longtemps après avoir lu ce roman.
L'envie m'en est née après en avoir écrit une autre sur le fracas du temps de Julian Barnes. J'y ai retrouvé un thème commun : qu'aurais-je fait dans cette situation ?

Wilfried, un très vieil homme, se remémore son passé durant la seconde guerre mondiale et écrit ses mémoires à son arrière-petit-fils, c'est un long monologue sans véritable chronologie, et entre-coupé de relation de sa situation actuelle, malade, mouton noir pour sa famille et vivant seul à l'exception des visites de so infirmière.

Anvers en 1940, la ville est occupée par les Allemands et il lui faut peu de temps pour retrouver une vie normale.
Wil, le protagoniste principal, est un véritable anti-héros et un personnage ambigu.

Il se considère comme poète mais pour échapper au travail obligatoire en Allemagne, trouve un emploi à la police d'Anvers.
Il se fiance avec la belle Yvette, dont le frère, Lode, fait également partie de ce corps.
Ses ambitions littéraires sont encouragées par son professeur particulier surnommé barbiche teigneuse.

Ambigu il l'est certes, d'un côté il aide Lode qui est résistant à cacher un juif et lui apporte nourriture et livres et de l'autre, il participe en tant que policier aux grandes rafles de juifs. Il ne prend pas position, il se laisse mener par les événements et tente de survivre.
Barbiche teigneuse, son mentor est quant à lui admiratif des Allemands et hait les juifs.
Tout cela est raconté par lui sans rien cacher.
Il apparaît donc parfois sympathique, mais parfois odieux, son portrait par lui-même est nuancé mais ne tache-t-il pas parfois de plaider en sa faveur ?

On y découvre aussi sa tante, tante Emma, maîtresse d'un officier allemand pendant la guerre et maîtresse d'un Canadien lorsque la guerre est finie.

La ville d'Anvers est un personnage important. le narrateur nous entraine dans ses rues, en les nommant toutes, il nous décrit ses bars, les Anversois heureux de voir les juifs partir de la ville, le marché noir, la collaboration des autorités avec l'occupant, la situation morale de la ville occupée, le double-jeu mené par certains afin de pouvoir s'en sortir si après la guerre la situation devait se retourner.
Tout le monde prend des libertés avec ses principes.

Ce récit joue le rôle de miroir, et j'ai la certitude que l'auteur l'a voulu ainsi : qu'aurions-nous fait dans ce contexte ?

Le roman a manifestement fait l'objet de recherches historiques, nombre de détails le confirment.
Il se lit facilement et rapidement.
Je l'ai aimé.







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