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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai déniché ce livre par le plus grand des hasards, alors que je flânais chez un bouquiniste.
En découvrant qu'il était édité par « Les Escales », dont j'apprécie particulièrement la ligne éditoriale, je me suis empressée d'en faire l'acquisition afin de l'ajouter à une PAL chancelante où il a séjourné plus d'un an avant que je me décide à l'en sortir.
Dès les premières pages, je me suis immergée dans cette rencontre improbable entre une « pauvre petite fille riche » et un colporteur.
Lors de leur première rencontre, c'est comme une évidence pour Abike, elle veut connaître le garçon, devenir son amie, l'attirer dans sa luxueuse demeure.
Jour après jour, elle fait en sorte que son chauffeur croise la route du colporteur, faisant de chaque rencontre un moment de découverte.

L'auteure donne du nerf à son récit en donnant la parole à chacun des protagonistes, elle met ainsi en avant le caractère et le ressenti de chacun.

Il se dessine au fil des chapitres que ce que je pensais être une bluette assez banale était en réalité beaucoup plus complexe.
On découvre la rivalité sournoise qui lie Abike à son père despote et manipulateur.
Jusqu'où la jeune fille peut-elle aller pour narguer ce père qu'elle aime et déteste et ce colporteur qu'elle croit aimer ?

Dans un jeu du chat et de la souris, nous suivons un garçon pris dans les filets d'une jeune perverse qui pourrait bien être aussi redoutable que son géniteur.

Une histoire à deux voix, des secrets qui se révèlent peu à peu, une écriture tendue. Un premier roman particulièrement brillant si l'on songe que Chibundu Onuzo n'avait que 17 ans lorsqu'elle l'a écrit.



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A Lagos, sur une route fréquentée de la capitale nigériane, deux regards se croisent et s'accrochent. Elle est à l'arrière d'une rutilante jeep noire avec chauffeur, il est colporteur et vend des glaces aux riches qui passent en voiture. Elle s'arrête, ils discutent, se plaisent. Abike est la fille d'un richissime homme d'affaires avec qui elle entretient une relation perverse faite de joutes verbales et de violence larvée. Runner-G est le fils d'un avocat mort dans un accident de voiture. Endeuillée et ruinée, sa famille a du quitter les beaux quartiers pour vivre dans un taudis. Depuis, il veille sur sa jeune soeur et s'occupe de sa mère dépressive.
Malgré leurs différences, les deux nouveaux amis envisagent de se revoir et imaginent même une histoire d'amour. Ils ne savent pas encore que leurs familles sont liées par des secrets bien gardés...


Malgré la jeunesse de son auteure - Chibundu ONUZO l'a écrit à 17 ans à peine – la fille du roi araignée est un roman d'une grande maturité qui donne à voir la société nigériane, assez méconnue sous nos latitudes. Là-bas, les riches sont très riches, aidés en cela par le pouvoir en place qui se laisse facilement corrompre. Les pauvres, quant à eux, le sont à l'extrême, vivant dans des bidonvilles mal famés, et n'ayant pour survivre que la débrouille et les ''largesses'' des nantis. Ces deux mondes qui ne se connaissent pas se trouvent réunis par Abike et son colporteur, amoureux tels La Belle et le Clochard, jusqu'à ce que la réalité les rattrape. Leur jeu de séduction se transforme alors en un jeu de haine et de mort. La tension monte et ce qui commençait comme une banale histoire d'amour entre la petite fille riche et la colporteur pauvre se transforme en un récit d'une cruauté froide au suspens haletant. Chibundu ONUZO campe des personnages forts, à la psychologie tourmentée et des seconds rôles touchants et bien développés. Sa plume, critique jusqu'au cynisme, n'épargne pas la société qui l'a vu naître, où les inégalités sociales sont terrifiantes, où les puissants font feu de tout bois pour s'enrichir, où la justice n'existe pas.
Un fantastique premier roman, criant de vérité, à l'issue forcément tragique. A découvrir.
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A Lagos, Abike, a dix-sept ans, fille d'un entrepreneur puissant, consciente d'une supériorité qu'il lui a transmise - il lui a enseigné à souffrir sans montrer le moindre signe d'affectation - et une mère qui est partie, en lâchant l'affaire. Quand la jeune fille est attirée par un vendeur ambulant RunnerG, elle se comporte d'abord de la seule façon qu'elle connaisse, c'est à dire en oscillant entre séduction et supériorité, en le traitant de haut. le jeune homme, d'une famille déclassée après la mort du père, a dû s'adapter aux codes de la pauvreté, et soutien de famille pour sa mère dépressive et sa petite soeur, il reste sincère dans ses sentiments naissants mais le jeune colporteur devra bientôt se protéger des manigances et pièges d'un milieu de puissants dont il connaît mal les codes. Les deux jeunes vont découvrir la complexité des sentiments et les valeurs de chacun, et dévoiler le passé peu glorieux du père d'Abike.

La fille du roi araignée est un roman à deux voix pour dévoiler au travers d'une histoire d'amour naissante, les deux extrêmes de la société nigériane et plus spécifiquement celle de Lagos. Entre pauvreté et immense richesse, on suit les destins imbriqués d'Adike et RunnerG, dans une relation amoureuse compliquée, qui m'a fait penser à Mademoiselle Julie de Strinberg, alternant perversion et besoin d'abandon sincère.
Chibundu Onuzo s'empare une galerie de portraits comme autant de facettes pour montrer une société aux disparités les plus criantes, une peinture très réussie, dans un style direct et sans ménagement.
Ce premier roman est une incursion dans la société nigériane bien plus dure que celle évoquée dans le roman de Chimanda Ngozi Adichie Americanah, un roman fort et très instructif.
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Et une romancière nigériane de plus à suivre, après Chimamanda Ngozi Adichie et Sefi Atta. Ces dernières ont respectivement 37 et 40 ans, la petite nouvelle, Chibundu Onuzo, est née, elle, en 1991. Son premier livre, La fille du roi araignée, est tout simplement étonnant. Une intrigue shakespearienne qui commence comme Roméo et Juliette : la jeune fille riche éprise du misérable (et beau) colporteur, et qui se termine sur fond de vengeance en une tragédie implacable. On a beau tiquer sur quelques invraisemblances et coïncidences "faciles", le récit est totalement addictif, conté alternativement par les deux protagonistes. Mais si l'histoire est tellement prenante c'est avant tout parce qu'elle nous embarque d'emblée dans cette ville tentaculaire de Lagos au point d'en ressentir les odeurs et d'en entendre le fracas du trafic routier. du palais de la fille d"un douteux et richissime homme d'affaires aux miasmes des bidonvilles, Chibundu Onuzo capte des ambiances et fait vivre des personnages secondaires plus vrais que nature. A la lisière de la romance guimauve dans sa première partie, le livre bascule dans le thriller haletant dans son final avec une aisance déconcertante. le tout est servi par un style délié, ironique, sardonique par endroits, tableau saisissant du pays le plus peuplé d'Afrique où les inégalités sociales sont encore plus criantes qu'ailleurs. Plus jeune auteure jamais publiée par la prestigieuse maison d'édition britannique Faber & Faber, Chibundu Onuzo poursuit ses études d'histoire à Londres. Qu'elle garde un peu de temps pour écrire, on est déjà impatient de la retrouver après un début aussi prometteur.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Il est un colporteur sans le sou qui vend des glaces sur la chaussée afin de payer les études de sa soeur. Elle est la riche héritière de l'un des hommes les plus puissants du Nigéria. Leurs chemins n'auraient jamais dû se croiser, leurs voix n'auraient pas dû se répondre et leurs regards encore moins se plairent, et pourtant…

Abike et le jeune colporteur vont défier les conventions sociales, sortir des préjugés et de la condition qui est la leur pour apprendre à se connaître et ainsi tenter de dompter le sentiment nouveau qui les bouleverse. Mais la plus belle des histoires d'amour pourrait bien cacher le plus terrible des secrets et risquer de basculer aussi vite dans une sombre tragédie…

Bon, inutile de nier, je me suis complètement laissée prendre dans la toile tissée par « la fille du roi araignée ». Les chapitres sont courts, bien rythmés et s'enchaînent à toute allure. Les deux adolescents sont parfaitement incarnés et sonnent justes. Leur histoire, emprunte de maladresses, de désirs et d'inquiétudes est touchante et pourrait être celle de n'importe quels jeunes amoureux, sauf qu'elle ne l'est pas et, peu à peu, la tension s'immisce, sournoise, prête à nous surprendre et à tout faire basculer…

La force du texte tient aussi à sa construction narrative particulièrement efficace. Les deux voix alternent sans cesse l'une avec l'autre, qu'elles se répondent ou qu'elles soient le fruit d'un raisonnement intérieur, elles nous plongent directement au coeur de la pensée des deux protagonistes et rendent le récit d'autant plus vivant. Mais, sous les dehors d'une histoire d'amour parsemée d'obstacles, Chibundu Onuzo dresse un portrait fascinant autant que terrible du Nigéria et met en place une sordide machination qui vient rappeler au lecteur toute la cruauté de la réalité. Un texte à découvrir sans hésiter !

Challenge des 7 familles
Challenge 3 p'tits chats
Challenge ABC
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J'ai posé mes valises au Nigéria pour y faire la connaissance d' Abike, jeune fille riche et d'un jeune homme colporteur. Malgré leur différence de classe sociale, ces deux-là font flirtait en tout innocence au début mais rapidement, les secrets de famille qui entoure Abike vont refaire surface.
Rien que pour le dépaysement, ce roman vaut le détour. J'ai adoré cette ambiance africaine, découvrir les us et coutumes et la manière de vivre. "Le soulagement de profiter de la bise du soir a vite cédé la place à la déprime quand je me suis rappelé dans quel quartier je me rendais. Même les ordures n'ont qu'une idée : se tailler."

Le personnage du colporteur m'a beaucoup plu et on s'attache forcement à lui. Pour Abike, c'est différent. Au départ, elle m'a beaucoup agacé mais au final, on éprouve forcement un peu de pitié pour elle. Grandir dans une famille comme la sienne ne doit pas être facile.

J'ai aimé l'écriture de l'auteur ainsi que la construction du roman qui alterne les points de vue de nos deux personnages. J'espère que l'auteur ne s'arrêtera pas la et nous offrira d'autres romans comme celui-ci.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Brillant!A Lagos,Abike fille d'un richissime homme d'affaire,un jour en rentrant du lycée à bord de sa jeep avec chauffeur,baisse sa vitre pour acheter une glace à un jeune colporteur pas comme les autres.Lui c'est RunnerG ,avant d'être colporteur il fréquentait un lycée privé,habitait une belle maison,voyageait à New-York.La mort de son père avocat dans un accident de voiture a précipité la famille dans la misère et la mère dans la dépression.Les deux jeunes gens que tout oppose se trouvent emportés dans un jeu de séduction mortel.Jusqu'ici ça a un semblant de Barbara Cartland à Lagos,mais non, loin de là!Dans une narration a deux voix,chacun prenant la parole à tour de rôle,l'auteur nous entraine,secrets de famille aidant,dans "un thriller",si bien que j'y ai passé la nuit ,faute de temps.Comme on dirait en anglais ,un vrai "page turner".C'est aussi une belle fresque de la société nigériane contemporaine,on côtoie parallèlement misère et grande richesse.On plonge dans la vie grouillante du Lagos avec ses marchés,ses gargotes,ses "danfo" et toute sorte de personnages de la vie courante.J'ai bien aimé les deux protagonistes.Abike est une jeune fille nigériane hors du comun(non que j'en connais beaucoup mais je devine),très intelligente,elle sait ce qu'elle veut ,bien sûr très manipulatrice.Aucune peur de son cher Papa,avec qui elle joue à ce jeu particulier de "la frustration",un jeu assez pervers,qu'elle pense ou espère qu'il l'utilise pour "l'armer à la vie".RunnerG,lui aussi un garçon au profil particulier,sa tendresse,son affection,son respect pour sa mère,sa soeur et tiers personnes(Tatie Precious...)est touchant.Et ce livre ne manque pas d'humour!Je ne veux rien critiquer ni sur la forme ni sur le fond,car c'est quand même une jeune fille de dix-sept ans(finit à dix-neuf ans) qui l'a écrit et c'est son premier roman,je ne peux que dire Chapeau!Aprés Chimamande Adiché et Sefi Atta une troisième romancière nigériane à suivre....
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J'aime beaucoup la littérature africaine, c'est pourquoi mon choix de lecture s'est dirigé cette fois-ci vers 'La fille du roi araignée'.
Chibundu Onuzo met en scène deux personnages qui viennent de deux mondes différents : Runner G est colporteur tandis qu'elle, Abike Johnson est la fille d'une des plus grosses fortunes de Lagos.
Malgré son jeune âge, c'est Abike qui provoque la rencontre avec le jeune colporteur. Et c'est toujours elle qui tente de mener le jeu de séduction qui se met en route entre les deux jeunes gens. Mais le jeu ne peut pas durer éternellement, les inattendus seront au rendez-vous.

Le récit est construit à travers le témoignage des deux personnages ce qui permet d' assister à leurs pensées intimes.
Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est que l'auteure nous permet de voir une société ou le fossé entre les riches et les pauvres est très importante. La construction du récit est réussie , sans oublier les personnages secondaires qui complètent l'ensemble avec efficacité. La tension monte au fil des pages et la fin laisse sans voix.
Un livre intéressant.
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Un nouveau voyage, en Afrique celui-ci. Nous sommes à Lagos, au Nigéria. Abike est une jeune fille dont le père est riche, elle se déplace en 4x4 avec chauffeur. C'est au cours d'un trajet qu'elle croise un colporteur, jeune homme au physique attirant qui vend des sucreries glacées dans la rue. Bien qu'elle évolue dans un milieu très aisé, Abike porte tout de suite de l'intérêt à Runner-G. Voilà le départ de cette histoire.
On va apprendre rapidement que Runner-G n'est pas forcément celui qu'on croit...
A travers leur relation on va naviguer entre différentes classes sociales de cette société qui parait impitoyable. D'un côté ces personnes qui essaient de survivre en vendant un peu tout et rien, des choses qui nous paraitraient impensables en France tellement ça parait dérisoire. D'un autre côté les riches qui dépensent sans compter, qui ont des demeures démesurées avec gardes armés pour se protéger de cette population qui n'a rien.
Et puis au fur et à mesure on découvre Abike, ses relations avec son père. Ce père qui va devenir un personnage majeur dans cette histoire, rattrapé par le passé.
Au début du livre on découvre doucement les différents personnages, puis cette relation entre ces 2 jeunes gens va finalement nous révéler une autre histoire, plus profonde. Les visages de chacun aussi.
Ne pensez pas que ceci est une jolie histoire d'amour, ce roman est plutôt cruel.

Un très bon roman, une critique féroce d'une société corrompue où les inégalités sont extrêmes.
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Un très bon livre qui vous emmène à sa manière dans une visite très créative et réaliste de Lagos. Vous y retrouvez tout : le trafic, le bruit, l'extrême pauvreté, l'insolente richesse, la corruption, la violence, les bons et les méchants… de toute évidence, Chibundu Onuzo connaît bien sa ville.
Tous ces ingrédients sont réunis dans un mélange très réussi de romance, suspense et drame, mélange qui sans en avoir l'air explore toutes les complexités des disparités sociales et économiques du Nigéria d'aujourd'hui.
Et quand vous apprenez que cette autrice avait moins de 20 ans quand elle a écrit ce livre, son premier, je ne peux que regretter qu'elle ne soit pas plus connue.
N'hésitez pas à faire connaissance avec ‘'Runner G'' le colporteur, l'adolescente gâtée Abike Johnson, Tatie Precious, Monsieur T, la petite Joke et le quartier Mile 12.
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