AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JML38


Jean-Hugues OPPEL revient sur un événement marquant de la vie publique française : la présence au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002 d'un candidat d'extrême droite, au détriment d‘un socialiste bien dépité et à la grande joie d'un président sortant qui n'en espérait pas tant pour lui assurer durant cinq années supplémentaires la charge suprême et la garantie d'immunité associée.

De là à conjecturer que ce séisme politique ne s'est pas produit par hasard et qu'un certain nombre d'intervenants ont oeuvré pour obtenir ce résultat, il n'y a que quelques pas que l'auteur franchit allègrement pour notre plus grand bonheur.
Parmi ces travailleurs de l'ombre, des consultants spécialisés dans la maîtrise de l'information ont pour mission de faire en sorte qu'insécurité devienne le maître mot de tous les médias, et qu'une certaine psychose gagne la population à l'approche de l'échéance électorale. Un commissaire des renseignements généraux est chargé, «en haut-lieu», de préparer l'ultime touche spectaculaire, avec l'aide d'un mystérieux expert en manipulation mentale qui doit choisir parmi quelques «prétendants» le plus apte à tenir le rôle principal.

Dans une ambiance marquée par les attentats du 11 septembre, le lieutenant Hélène Carvelle essaye de faire la lumière sur la mort d'une jeune prostituée, mais également d'un tueur de chats errants, sans qu'aucun lien ne semble relier ces affaires aux autres protagonistes.

Le texte est enrichi de titres de journaux illustrant une mise en avant de plus en plus flagrante dans les médias de thèmes liés à l'insécurité et à la violence de 2001 à 2002, et de courriels informant les consultants de l'évolution des candidatures et des intentions de vote, utilisant des codes pour désigner les candidats dont les trois principaux sont le Champion, le Challenger et le Tribun. Il y a comme un petit défi pour identifier les autres. Si le Facteur, le Chasseur, le Barbu, le Jardinier et La Jardinière ( et oui il y avait deux écolos ) sont assez évidents, le Ravi, le Vizir, L'Intégriste, le Revenant, La Passionaria, m'ont paru plus comiques à trouver.

Derrière l'histoire sortie tout droit de l'imagination de Jean-Hugues OPPEL, sur un ton suffisamment humoristique pour faire sourire tant que le récit se situe au niveau de la manipulation et de la désinformation, il y a une résonance et une similitude avec les événements réels qui font froid dans le dos et laissent craindre que cette politique fiction ne soit peut-être pas si fictionnelle.

Un roman très percutant, tant sur le fond que sur la forme.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}