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EAN : 9782743613587
346 pages
Payot et Rivages (04/02/2005)
3.75/5   52 notes
Résumé :
Du mois de mars au mois d'avril de l'année suivante: plus d'un an consacré à préparer les élections présidentielles. On ne s'y prend jamais assez tôt pour certains qui n'ont qu'un seul objectif: le candidat sortant doit être réélu. Coûte que coûte. Alors tous les coups sont permis.
Un commissaire au statut controversé, un spécialiste très méticuleux, un lieutenant de police ordinaire, un solitaire paranoïaque, des professionnels de l'information qui savent ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Jean-Hugues Oppel, c'est du polar, cru et social ; c'est « Vostok », « Barjot ! » et une quantité d'autres romans coups de poing dans la gueule, et du coup ce sont ces « French Tabloïds » qui méritent, au moins, la même attention !

Après les résultats de la présidentielle française de 2002 et la révolte ressentie par une partie du pays, c'était trop tentant pour Jean-Hugues Oppel, il fallait en faire quelque chose pour répondre à la démagogie politique et à la désinformation médiatique ; et pourtant, il a mis trois ans à sortir ce roman après ces événements. « French Tabloïds » est un polar bien sec avec des personnages parfaitement campés, pas extraordinaires, mais qui respectent à la virgule près la caractérisation donnée par l'auteur en tout début d'ouvrage. Ainsi, dès les premières lignes, il pose le cadre de son polar (après en avoir rappelé la définition qui lui sied : « roman noir violent », « le mal dans l'organisation sociale transitoire », « littérature de la crise », mots de Jean-Patrick Manchette) : en mars 2001, nous prenons en marche la une des journaux et la vie de sept personnages qui ne nous quitteront plus.
Victor Courcaillet est une petite personne médiocre mais dont les actes vont résonner très fort dans l'histoire, il est rapidement acoquiné par Piers Goodwhile, mercenaire-assassin-expert ès armes en mission qui fait ses rapports à Jacques Lerois, commissaire aux Renseignements Généraux ; tous deux font partie du même complot visant à faire réélire le Président sortant, sobrement appelé dans les dépêches secrètes le « Champion », complot auquel participent également la société PML Consulting, vraie-fausse agence de communication composée de Simon Pierry, Jean-Luc Matthieux et Paul Lassène, redoutables spécialistes en désinformation. Enfin, peut-être la personne la plus tendre et la plus honnête du lot : Hélène Carvelle tente de faire sobrement son chemin dans les méandres de l'administration policière.
Au-delà du contenu et du contexte qui sied parfaitement à ce type de polar, bien social et bien réflexif, Jean-Hugues Oppel use de ses ressorts habituels pour appuyer son ton cru avec un style pas chic mais choc. Anaphores bien senties, vocabulaire cru et petites piques au système politique actuel fourmillent dans ce roman qui passe si vite. Pour parachever le tout, Jean-Hugues Oppel illustre son propos avec une explication complète de la pseudo montée de la violence grâce à un manuel complet du parfait désinformateur, le tout est bien sûr saupoudré de magnifiques titres de journaux prouvant notre capacité à nous laisser faire, et le pire c'est que l'auteur est bien capable d'avoir trouvé toutes ces unes dans les journaux de 2001 et 2002 !

« French Tabloïds » me rassure donc une nouvelle fois sur mon appréciation de l'écriture de Jean-Hugues Oppel : c'est drôle, c'est percutant et c'est cinglant ! le tout en plus ressemble très fortement à de la politique fiction et en ce moment nous avons ô combien besoin de notre capacité de réflexion.

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« Non. » « le choc. » « Catastrophe.» « Etat de choc.» Les unes des presses quotidiennes et hebdomadaires illustrent bien la stupeur et l'incrédulité des Français au soir du premier tour des élections présidentielles de 2002. le candidat d'extrême-droite s'est qualifié pour le second tour. C'est une première. Dans « French tabloïds », Jean-Hugues Oppel revient sur l'année qui a précédé cette élection. Un président impopulaire dont le septennat a été miné par les affaires doit se faire réélire une nouvelle fois. Les sondages le donnent perdant face à son rival. Ce dernier doit donc être sorti de la course à l'Elysée dès le 21 avril. L'auteur va imaginer deux stratagèmes permettant la conquête des « coeurs et de l'esprit » des électeurs. le premier est un trio de consultants qui a pour mission d'entretenir un climat de peur. Pour ce faire, ils veillent à ce que les médias traitent en permanence de l'insécurité. Chaque fait divers doit être monté en épingle. La peur doit être présente au quotidien. Et quand l'actualité est trop avare en violence, il ne faut pas hésiter à en inventer, voire même à en créer. C'est d'ailleurs l'objectif du second stratagème mené par un policier des services secrets et un prestataire étranger expert en manipulation mentale. Il a pour mission de transformer un citoyen frustré et révolté en un tueur de masse. le drame doit survenir en amont des élections pour marquer durablement les consciences. Nous comprenons mieux la citation de Saint Just mise en épigraphe du roman : « Un peuple n'a qu'un ennemi dangereux, son gouvernement. »

Les chapitres sont entrecoupés de Unes de journaux. Si au départ, ils évoquent des événements anodins comme la fête de l'ortie, les titres consacrés à l'insécurité font se faire plus nombreux et resserrés et rendront une impression de matraquage. le texte est d'une grande fluidité et le lecteur devine facilement les événements en arrière-plan. Une enquête sur un assassinat mène dans une impasse car la hiérarchie policière se montre soucieuse de ses seules statistiques et l'opinion préfère le retentissement d'un fait divers sordide. Alors si en plus l'enquête gêne en haut lieu… passez votre chemin. Oppel tisse une fiction astucieuse autour d'évènement réels. Pour paraphraser Georges Simenon*, chaque détail est vrai, mais l'ensemble est faux, ou plutôt l'ensemble est vrai mais chaque détail est faux… Il faut se garder à la fois de la naïveté et du « complotisme » mais il reste surprenant qu'un seule thème ait été si massivement traité par les médias pendant plusieurs mois, à la veille de ce scrutin.


*http://www.babelio.com/auteur/Georges-Simenon/6804/citations/1170131

** un roman conseillé fortuitement par l'auteur un an avant le premier tour de 2017 lors du salon de Saint-Maur
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Quoi de plus instructif à trois semaines du grand raout présidentiel que de lire ce réjouissant polar de Jean-Hugues Oppel. Avec précautions d'usage cependant . Les indécis, les mous du genoux, les complotistes hypocondriaques éviteront cette lecture sous peine le 23 avril d'aller à la pêche....Bon de toute façon ils seraient allés à la pêche...
Remontons le temps. Nous sommes en 2002. C'est la première élection du nouveau quinquennat (adoubé tant par Chirac que par Jospin et les parlementaires issus de la dissolution de 1995 ) qui devait éviter toute nouvelle cohabitation mortifère en juxtaposant un Président et une chambre de même couleur politique puisque élus dans un laps de temps très court. A cette époque lointaine (quand je pense que certains babeliens sortaient à peine de l'enfance :-) le Président Chirac traînait une conséquente batterie de cuisine . Son immunité le protégeait certes des investigations des Juges mais Anastasie affûtait son couperet car elle savait qu' à moins d'être réélu pour cinq ans le Jacquot il allait devoir rendre des comptes.
C'est le postulat de départ de Jean-Hugues Oppel : le "Champion" (Jacques Chirac) doit être réélu, impérativement. Car en face il y a le" Challenger" (Jospin) qui peut se targuer d'un bon résultat, au moins économique. Et le jeu est plus qu'indécis..... Face à Jospin au second tour (faut pas rêver...la pomme de 1995 a fait long feu, elle est dans un état de pourrissement avancé....) Chirac risque d'être battu. Il faut donc tout faire pour que le Challenger ne soit pas au second tour. Fastoche. Il y a dans le monde politique de notre beau Pays un fanfaron trublion , pas de la première fraicheur ( député sur la liste Poujade en 1956) mais dont les idées ont réussi pénétrer le corps social : stop à l'immigration, stop à l'insécurité, de la poigne, retour aux valeurs etc etc... C'est le "Tribun" alias Jean Marie le Pen of course .
Il DOIT être au second tour ! pourquoi me diront les babeliens qui n'ont pas connu ce temps là ? hé hé.... au second tour tous nos démocrates républicains de gauche ayant voté le "Challenger" (Jospin) et les trois candidats de centre gauche, de gauche-écolo,de gauche trotkiste,d'extrême gauche se reporteront comme un seul homme sur notre Champion, même lesté d'une batterie de cuisine digne de Top Chef...., pour éviter le FASCISME ! si.
Et pour que le "Tribun" soit au second tour il faut mettre le paquet sur un thème chéri des français : l'INSECURITE. Vu que c'est sa marque de fabrique.
Ainsi va le bouquin d'Oppel. Une agence de consulting menée par trois jeunes loups aux dents longues (cliché), est chargée d'influencer les médias audiovisuels et écrits . Car quoi de mieux qu' une émeute dans les "quartiers difficiles" en ouverture du JT ? quoi de mieux qu'un braquage qui tourne mal en premières pages d'Aujourd'hui en France ? Et c'est vrai que dans ces années là (je me souviens...) la concurrence était vive . Jean Pierre Pernault en oubliait presque les reportages sur les derniers façonniers de pipes de Saint-Claude (Jura).
Jusque là Jean-Hugues Oppel reste dans le "possible" (on sait tous que les candidats ont à leur service des tas de "consultants" et autres agences de "com") , mais pour le "fun" (mais peut-être en est-il persuadé) Oppel intègre à son roman une dimension complotiste qui m'a certes séduit mais qui n'est qu'une hypothèse : En haut lieu (que nous ne connaîtrons jamais) est décidé que le basculement de l'opinion en faveur du "Tribun" ( plus il y a de voix pour lui moins il y en a pour le "Challenger") doit être "boostée" par un évènement hors normes qui fasse prendre conscience au bon peuple que l'insécurité est partout et que la ménagère de moins de cinquante ans risque au retour du marché autant à Paris, ou à Châteauroux, qu'à Badgdag ou Kaboul.
Alors quoi de mieux qu'une bonne tuerie ? comme aux States. Des fondus d'armes qui déboulent dans un stade ou une école pour carnager quelques dizaines d'innocents.
C'est là qu'interviennent un agent spécialiste international de la manipulation, un agent des RG, et accessoirement un lieutenant lambda d'un commissariat. Et aussi , victime ô combien consentante, Victor Courcaillet. Tout le roman de Jean-Hugues Oppel est bâti autour de cet homme à la dérive, aigri, méchant (il tue des chats pour le plaisir !) , c'est un raté. C'est lui que l'agent spécialiste international de la manipulation a choisi pour faire basculer les indécis au soir de l'élection . Rappelez vous le massacre de la mairie de Nanterre à quelques jours de l'élection présidentielle de 2002. Richard Burn c'est Victor Courcaillet. Et , comme c'est bizarre, Victor Courcaillet s'est aussi défenestré comme Richard Burn....
Ajoutez à cela l'agression sauvage de Papy Voise à Orléans deux jours avant le scrutin, montée en chantilly à tous les JT, et n'en jetez plus, Jacquot est sauvé : on se souvient tous de cette scène historique du soir du premier tour !
On pourra contester la vision de Oppel. le complot, toujours le complot.... Mais dans trois semaines réfléchissez bien . Et ne vous laissez pas avoir .


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C'est un roman qui donne à réfléchir car il retrace l'histoire du premier tour des élections présidentielles 2002, élections qui verront pour la première fois, au deuxième tour, un candidat de l'extrême droite, Jean-Marie le Pen, dit le challenger, se confronter à Jacques Chirac, dit le Champion. L'auteur met en avant un aspect sociétal qui prend toute son importance au fur et à mesure qu'on approche du premier tour des elections : le traitement de l'information par les medias.
Et selon Jean Hugues Oppel, les rédactions des journaux quotidiens, mensuels,et autres médias influencent les consciences ! Non pas qu'elles éclairent nos points de vues, nos opinions, mais plutôt qu'elles les orientent et peuvent même provoquer des faits divers qui feront basculer les choix des électeurs.
Alors un mort d'ordre chez PML consulting : instituer la peur, l'insécurité, la violence comme thématique principale dans les médias ! Et s'il le faut, créer un contexte qui apportera ces thématiques à la une des journaux.
C'est ainsi que Victor Courcaillet, un artisan raté, aigri, passionné d'armes à feu aura son quart d'heure de gloire en commettant l'irréparable. Ce qu'il ne sait pas, c'est que la violence, la haine qu'il va cracher à la gueule de la société a été savamment insinuée par Piers Goodwhile, un sombre agent recruté par le Commissaire Lerois, lui même au service de la DGSE, pour monter l'opération Nemrod. Et Nemrod, c'est Courcaillet.
Parallèlement à cela, la lieutenant Carvelle, enquête difficilement sur le "meurtre, accident, suicide" de Natacha, une polonaise prostituée qui sera retrouvée sur le parvis d'un château où se passe des "parties fines" de la haute société française et du milieu des notables politiques. Très vite, elle comprend que la direction de la police veut étouffer l'affaire, ce n'est pas la priorité et surtout... Silence total dans les medias !
Au fur et à mesure des chapitres, les titres des Unes se font plus tendus... Et le drame se tisse..
L'actualité est anxiogène : il y a les attentats du 11 septembre 2001 (3000 morts), l'explosion de la usine AZF le 21 septembre 2001 (31 morts et 2500 blessés), violences sur des policiers, et le 27 septembre 2001, la tuerie de zoug au parlement de ce canton suisse (15 morts).
Et puis on arrive à la tuerie du conseil municipal de Nanterre : le 27 mars 2002 , Richard Durn, un paumé déséquilibré, fait feu sur les conseillers municipaux lors d'une séance (8 morts et 19 blessés)...
Ce roman retrace, de façon romancée et interprétée ce drame du massacre de la mairie de Nanterre.
J.H Oppel y donne sa version :
Au cours des mois précédents les élections, ces faits ont eu une importance médiatique qui ont marqué les électeurs. Face à cette insécurité hyper médiatisée, la raison du quidam moyen était qu'il fallait donc rétablir l'ordre, ne pas déstabiliser la République, et donc élire un politique "responsable" aux affaires... Nous avons eu Chirac (président élu avec 82.22% des voix)...
Mais qui a fabriqué cette conscience, cette raison, quels intérêts servaient cette médiatisation de la peur ? le roman donne une réponse en mettant en évidence une certaine "manipulation".
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Jean-Hugues OPPEL revient sur un événement marquant de la vie publique française : la présence au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002 d'un candidat d'extrême droite, au détriment d‘un socialiste bien dépité et à la grande joie d'un président sortant qui n'en espérait pas tant pour lui assurer durant cinq années supplémentaires la charge suprême et la garantie d'immunité associée.

De là à conjecturer que ce séisme politique ne s'est pas produit par hasard et qu'un certain nombre d'intervenants ont oeuvré pour obtenir ce résultat, il n'y a que quelques pas que l'auteur franchit allègrement pour notre plus grand bonheur.
Parmi ces travailleurs de l'ombre, des consultants spécialisés dans la maîtrise de l'information ont pour mission de faire en sorte qu'insécurité devienne le maître mot de tous les médias, et qu'une certaine psychose gagne la population à l'approche de l'échéance électorale. Un commissaire des renseignements généraux est chargé, «en haut-lieu», de préparer l'ultime touche spectaculaire, avec l'aide d'un mystérieux expert en manipulation mentale qui doit choisir parmi quelques «prétendants» le plus apte à tenir le rôle principal.

Dans une ambiance marquée par les attentats du 11 septembre, le lieutenant Hélène Carvelle essaye de faire la lumière sur la mort d'une jeune prostituée, mais également d'un tueur de chats errants, sans qu'aucun lien ne semble relier ces affaires aux autres protagonistes.

Le texte est enrichi de titres de journaux illustrant une mise en avant de plus en plus flagrante dans les médias de thèmes liés à l'insécurité et à la violence de 2001 à 2002, et de courriels informant les consultants de l'évolution des candidatures et des intentions de vote, utilisant des codes pour désigner les candidats dont les trois principaux sont le Champion, le Challenger et le Tribun. Il y a comme un petit défi pour identifier les autres. Si le Facteur, le Chasseur, le Barbu, le Jardinier et La Jardinière ( et oui il y avait deux écolos ) sont assez évidents, le Ravi, le Vizir, L'Intégriste, le Revenant, La Passionaria, m'ont paru plus comiques à trouver.

Derrière l'histoire sortie tout droit de l'imagination de Jean-Hugues OPPEL, sur un ton suffisamment humoristique pour faire sourire tant que le récit se situe au niveau de la manipulation et de la désinformation, il y a une résonance et une similitude avec les événements réels qui font froid dans le dos et laissent craindre que cette politique fiction ne soit peut-être pas si fictionnelle.

Un roman très percutant, tant sur le fond que sur la forme.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il faudra travailler le vocabulaire.
User et abuser de l’adverbe « encore ». User et abuser de l’adjectif « nouveau » et de son féminin.
Nouveau braquage. Nouvelle agression. Encore un braquage. Encore une agression.
Il y en a d’autres avant et ça continue. Qu’importe si le bureau de poste ou l’agence bancaire ont été attaqués pour la première fois.
Il faudra répéter certains mots-clés comme une litanie en pointillés dispersés. Simon Perry s’en est fait une première liste au fil de la plume en parcourant les unes des semaines précédentes.
Violence.
Meilleur au pluriel : violences. Une soirée de ; une vague de ; un week-end de. N’importe quoi de violences et le pluriel vous assomme sous le nombre.
Sanglant. Mortel. Cible.
À mettre à toutes les sauces.
Abattu.
Fait toujours son petit effet pour parler d’une victime : le côté arbre couché par la tempête ou animal mené à l’abattoir renforce le sentiment d’innocence frappée par l’adversité.
Folie. Terreur.
À réserver pour la nuit.
Drame.
Un hold-up doit forcément tourner au drame. Il n’est pas besoin d’y adjoindre un adjectif qualificatif.
Mystérieux. Inquiétant. Macabre.
Du solide de préférence au féminin : une macabre découverte fait grouiller les asticots dans l’esprit du lecteur ; une disparition mystérieuse ouvre la porte à toutes les hypothèses.
Terrible. Horrible.
Pas mal non plus, mais à user sans abus.
Odieux. Diabolique.
Adjectifs de base pour le crime ou le racket. Ils peuvent également s’appliquer au criminel.
Gravement.
Un blessé ne peut que l’être.
Choc. Traumatisme.
Petit village ou grande cité : il faut de l’émotion après. Il faut des séquelles ensuite. Et l’unité de la colère ne saurait être que le brasier. La flambée est une valeur dépassée.
Il faudra de temps en temps se contenter d’une simple citation entre guillemets.
« Personne ne bouge ou je fais un massacre. »
Rien de tel qu’une phrase hors contexte sonore mais très claire quant à son sens. Celui qui l’a prononcée crevait peut-être de trouille et bafouillait : le lecteur n’a aucun moyen de le savoir.

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L'idée de dissoudre l'Assemblée cinq ans auparavant pour faire coïncider présidentielle et législatives aux échéances suivantes, et mettre ainsi un terme à la cohabitation, se révèle à double tranchant - alors : plan de bataille pour les douze prochains mois avec trois priorités.
Faire voter l'inversion du calendrier électoral par les députés qu'avalisera le Conseil constitutionnel. La chose peut être considérée comme acquise. Simple question de logique : d'abord élire le chef de l’État ; ensuite lui donner une majorité pour gouverner. Qu'il l'obtienne ou non est secondaire.
Faire en sorte que les voix des électeurs se dispersent un maximum au premier tour, donc favoriser la multiplication des candidatures à la présidence. Les encourager dans le camp adverse pour affaiblir son candidat désigné ; motiver ses dissidents, ses contestataires. Ne pas décourager ses propres troupes de monter au créneau. L'adversaire traditionnel ne doit pas être présent au second tour : il doit être battu au premier par un adversaire surprise.
Alors il faut faire peur.
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Le rapporteur expédie les questions diverses. Le maire opine toujours. Puis on vote des résolutions. On vote des lignes de crédits. On vote des lignes de dépenses. Il n’y aura aucun suspense quant aux résultats des votes : le parti du maire a -la majorité absolue au conseil municipal. On pourrait voter à main levée pour aller plus vite.
L’opposition vote contre tout ce qu’elle peut être contre. L’opposition s’abstient quand voter contre serait ridicule. Elle vote pour parce qu’elle ne peut pas faire autrement dès qu’il s’agit des anciens combattants ou des petits vieux pensionnés.
C’est beau la démocratie à l’ouvrage.

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Victor Courcaillet a un gros nez qui le fait parfois loucher quand il regarde la télévision d’un œil distrait. Il apprécie moyennement la plupart des programmes. Il n’aime pas les séries américaines. Il n’aime pas les chats. Il n’aime pas les chiens. Il n’a jamais aimé les épinards de quelque façon qu’ils fussent cuisinés. Il déteste l’hiver quand il fait trop froid. Il déteste l’été quand il fait trop chaud. Il déteste voyager à l’étranger. Il déteste les touristes dans les rues. Victor Courcaillet déteste beaucoup de choses.
À commencer par ses semblables.

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Veuillez prendre note des candidatures déclarées du Facteur et d’un Jardinier. Il est plus que probable que les « jardiniers » affirmant la tendance seront au nombre de trois à postuler au titre, mais qu’un seul restera en lice. Le Jardinier principal devrait se faire connaître au début de la semaine prochaine. La rumeur désigne pour le moment une personnalité hélas de peu d’impact médiatique auprès des électeurs tentés par un vote protestataire écologique.

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