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Critique de afriqueah


Le roman intime de Marie Antoinette, raconté par Christine Orban, comme une volonté de comprendre un personnage si connu, aimé et abhorré, sur lequel on a tellement écrit, cette fois avec un apriori émotionnel positif. Elle fut aimée d'abord, lorsqu'elle arrive toute jeune et sans expérience à la cour de France , puis honnie, haïe et jugée responsable en partie de la Révolution Française Christine Orban cherche à travers l'apparente ou réelle contradiction, les préjugés, les fantasmes, la haine, les calomnies….ce qu'était la femme :« apparemment légère mais d'une dignité très grande devant le malheur ». Par l'intermédiaire du « Marie Antoinette » de Stefan Zweig, Christine Orban , sans nier les défauts d'une femme jugée volage, dépensière, frivole, et starifiée comme le sera Marilyn, se propose « d'approcher son âme, ni aussi noire ni aussi pure que certains l'imaginent. »
Petit livre tout à fait charmant, depuis le lever de la reine, les comptes précis qu'elle a à rendre à sa mère étouffante (quand on sait qu'elle ira à l'échafaud sans que personne de sa famille ne lèvera le doigt pour la sauver), les exigences de la cour de Versailles, par exemple s'habiller, se déshabiller devant une assemblée, ce qu'elle devra accomplir chaque jour jusqu'à son emprisonnement au Temple, jusqu'aux derniers moments où elle, que l'on appelle alors la « veuve Capet » doit supporter une paillasse infâme, les quolibets, les injures, la saleté et les vols .
Et Marie Antoinette , par ces détails sur sa vie intime, nous devient proche, et devient proche à son auteur.
Doit on mourir parce qu'on est frivole ? non, bien sûr que non, sauf que derrière la frivolité, un monde autrichien, aristocrate, trop chanceux, toujours favorisé, est stigmatisé par un peuple exsangue. Et la calomnie, « piano, pianissimo » , comme disait Beaumarchais que C Orban cite, « germe, rampe, chemine. » Calomnie et envie.
Peut on échapper à sa légende ? pas plus. Même si elle est étrangère à l'affaire du collier, elle « donne à penser » à sa culpabilité, or pour Zweig, c'est suffisant. le mal est fait. Et comme il faut trouver un vrai motif pour l'inculper, ce sera les soi disant attouchements sur son fils, inventés par Hébert et exploités par Fouquier Tinville qui la condamneront.
Charmer, danser, séduire, nous le faisons en lisant C Orban, qui nous fait vivre des heures délicieuses, chantantes et à la fois tout à fait dramatiques, puisque nous connaissons le destin de MA, qui meure seule sous les cris de haine de la foule. Il y a une réelle recherche historique dans les menus faits, les petits riens qui disent la vérité d'un personnage comme MA, son soulier en soie, perdu au moment du supplice et gardé à Caen, son amour des animaux, de son chien qu'elle doit abandonner lorsqu'elle arrive à la frontière, de la nature qu'elle retrouve à Trianon, de son amour pour Fersen. C'est avec émotion que l'on lit ce livre précieux, qui enquête avec empathie er se garde de condamner. Ça suffit, c'est déjà fait.
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