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Commanders in Crisis tome 2 sur 2

Davide Tinto (Illustrateur)
EAN : 9781534319271
192 pages
Image Comics (07/12/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Our world sits in the last reality left. Empathy, unity, decency...every day we’re losing everything we thought we couldn’t live without. The Crisis Command, failed Presidents from across the Multiverse, tried doing things the old way, keeping secrets like they were still in the Oval Office. They tried doing things the superhero way, dropping into situations with flashbang neon heroics to roars of applause. And neither approach got them any closer to stopping the cr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Sauver le monde est une affaire collective.
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Ce tome fait suite à Commanders in Crisis, tome 1 : The Action (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant car il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, en 12 épisodes. Il regroupe les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2021, écrits par Steve Orlando, dessinés, encrés par Davide Tinto, la mise en couleurs ayant été réalisée par Francesca Carotenuto pour les épisodes 7 à 11, et par Francesca Vivaldi pour le 12. Seule exception, l'épisode 8 a été écrit par L.A. Thornhill. Les couvertures ont été réalisées par Tinto. le tome comprend également 24 couvertures variantes. Il se termine avec les interviews successives de cinq membres de l'équipe (Sawbones, Seer, Originator, Frontier, Prizefighter), la recette des cocktails préférés des superhéros, une foire aux questions. Il s'ouvre avec une introduction écrite par Dan Didio en 2020, soulignant la complexité d'écrire un événement menaçant de détruire la réalité avec une trentaine de personnages apparaissant pour la première fois, et de leur donner assez de consistance.

En Virginie, Originator (Sumaira Shamsie) et trois autres membres de l'équipe Commanders s'adresse aux habitants de la ville dortoir où ils se trouvent. le temps des aveux est venu et elle déballe tout : le fait que chaque superhéros de l'équipe vient d'une autre réalité où il a échoué à sauver sa Terre, bien qu'ils fussent chacun le président des États-Unis. Elle ajoute que les Américains doivent s'interroger sur ce qui a nécessité que le multivers s'en mêle pour les contraindre à partager le pouvoir. Seer (Scarlet Davies) renchérit sur le fait qu'il ne doit plus y avoir de secrets, et qu'ils sont toujours là pour protéger les humains, mais que pour le faire les superhéros vont devoir travailler avec les citoyens. Ils s'envolent pour aller combattre la Société de l'Extinction, et Seer estime qu'ils ont réussi à activer l'instinct de survie de toute la planète.

Après la diffusion de leur déclaration, les réactions sont de nature très diverse, allant de la prise de conscience en pleine confiance, au déni pour s'accrocher à une liberté personnelle, en passant par une manipulation pour des fins très intéressées. Thunder Woman emmène Seer sur son monde d'origine : le monde de l'éclair, celui des idées incarnées. Elle explique que Seer ne peut pas percevoir la totalité de la réalité sur cette planète, car il faut disposer de treize sens pour tout appréhender. Elle continue : les humains croient à ces concepts comme ils croient aux dieux, et les adorent. Les concepts attendent ici que les êtres humains évoluent et atteignent le niveau leur permettant d'avoir les capacités de comprendre de nouveaux concepts, et qu'elle, Thunder Woman, fait ce qu'elle peut pour leur inspirer cette aspiration. Seer comprend que le concept d'Empathie est mort, et qu'il n'y a pas de résurrection possible. Mais peut-être qu'il est possible de la réinventer, en empruntant une voie idéologique différente. Thunder Woman fait observer que l'être humain n'a pas la capacité d'imaginer des concepts, mieux que la planète dont ils sont originaires. Seer lui demande de l'emmener voir comment leurs deux mondes se sont rencontrés, quand l'homme a inventé le feu.

Le lecteur sourit en découvrant le titre de cette deuxième partie : Réaction, en réponse à celui de la première partie Action. Dans son horizon d'attente figure la résolution de l'histoire, avec l'espoir bien affirmé qu'elle se termine bien. En effet, la première moitié montrait une humanité de plus en plus en proie à ses démons intérieures, ou à ses mauvais penchants, à commencer par un usage généralisé du mensonge, une montée de l'agressivité et de l'intolérance, sans oublier un repli communautaire, allant jusqu'à une proposition de loi sur l'individualité américaine, sous la forme d'un amendement à la constitution des États-Unis. le lecteur pouvait y voir une transposition transparente de l'évolution de l'opinion publique sous l'influence du quarante-cinquième président des États-Unis. L'auteur avait fort à propos fait s'incarner cette évolution ou plutôt cette dégradation de la société sous la forme de la mort littérale de l'empathie, assassinée. Dans la société du Moi Je, du paraître sur les réseaux sociaux, de la réussite personnelle aux dépens d'autrui, même sous des dehors d'histoire de superhéros, cette menace semble très réelle, bien présente, et de nature à vouer l'humanité à une extinction inexorable. Orlando a su tirer le meilleur parti possible du genre superhéros : mettre en oeuvre ses conventions les plus enfantines (des individus s'habillant avec des costumes aux couleurs criardes et réglant leurs problèmes à grand coup de poing et de décharge d'énergie multicolore), pour profiter de cet angle de vue spectaculaire afin d'éclairer une problématique aigüe sous un jour parlant et inhabituel.

Le lecteur retrouve bien ces atours enfantins, un peu déconcertants par moment, mais qui peuvent également être considérés comme tout public. L'artiste est donc le même que pour les 6 premiers épisodes, et ces dessins présentent les mêmes caractéristiques. le lecteur relève quelques éléments manga : des traits de vitesse ou de force, quelques visages (en nombre limité) semblant sortis d'un shonen classique, la coupe de cheveux de Prizefighter également très shonen avec les épis, et quelques postures de pose avant le combat. Il n'en reste pas moins que les conventions graphiques superhéros américains sont largement majoritaires : gros muscles, costumes moulants, poitrines volumineuses, force brute pendant les combats, superpouvoirs pyrotechniques, etc. Comme dans le premier tome, l'artiste détoure les personnages, les accessoires et les décors avec un trait très fin, et il laisse le coloriste apporter la consistance et la texture à chaque surface. Cela détonne un peu des habitudes industrielles des comics de superhéros où les dessinateurs préfèrent accentuer la force et la présence des combattants avec des traits d'encrage plus appuyés. À la lecture, les planches donnent l'impression de décors régulièrement représentés : la maison de banlieue avec sa drôle de clôture, la cité du monde de l'Éclair, la base secrète de Executrix, les toits du Queens à New York, la cuisine d'un appartement à Philadelphie, un bâtiment typique de Rio de Janeiro, de Hong Kong, de Reykiavic, de Melbourne, le laboratoire souterrain de docteur Dracula, etc. En y prêtant plus d'attention, le lecteur se rend compte que l'artiste sait placer ses décors aux moments les plus importants, et que le coloriste fait un travail remarquable pour faire croire à la présence d'un décor en arrière-plan, même lorsqu'il n'est pas représenté une ou deux pages durant.

Le scénariste a choisi de réaliser une bande dessinée de superhéros, et l'artiste joue le jeu. le lecteur regarde évoluer des personnages que les dessins montrent comme étant assez jeunes, moins de trente ans et s conduisant avec fougue, avec des gestes un peu emphatiques, en cohérence avec leur âge. Les combats se présentent sous une forme spectaculaire, avec des postures de défi et d'agression, des grands coups portés, et des décharges d'énergie rutilante. le lecteur sent bien que les auteurs ont opté pour une narration visuelle tout public, avec la fougue de la jeunesse. de temps à autre, une proportion anatomique peut être un peu malmenée, et une posture peut manquer de naturel, mais il est difficile de résister à l'entrain de la narration visuelle : elle retient l'attention du lecteur tout du long des six épisodes. Une fois la dernière planche lue, il continue avec les 6 longues interviews des personnages, égayées d'une unique image. En fonction de sa sensibilité, il peut estimer que le scénariste s'est bien amusé, mais que ces entretiens n'apportent rien à l'intrigue. Ou alors, il peut y voir la preuve de l'investissement préalable réalisé par Orlando pour étoffer ses personnages, leur donner une histoire personnelle, même si celle-ci n'est pas exposer de manière explicite dans le récit lui-même. Effectivement, à la lecture, le scénariste parvient à donner cette sensation d'événement à l'échelle de la réalité, avec des personnages disposant d'une riche histoire antérieure, alors qu'ils ont été créés pour ce récit en 12 épisodes.

Les auteurs mènent l'intrigue à son terme, avec un combat contre les ennemis qui souhaitent assurer le bon fonctionnement de la réaction en chaîne menant à la destruction de la réalité. La mort du concept d'Empathie dans la première moitié du récit continue de se faire sentir, et les superhéros doivent convaincre l'humanité d'abandonner ses comportements égoïstes. Seer finit par accepter l'impossibilité de ressusciter l'Empathie, et cherche comment inventer un nouveau concept qui permettra d'aboutir aux mêmes effets d'entraide au sein de l'humanité. le concept choisit laisse à désirer, et il n'est pas certain qu'il convaincra le lecteur. En revanche, le discours dans la scène d'ouverture surprend par sa maturité, dépourvue de naïveté : les superhéros ont conscience de ne pas pouvoir assurer leur bonheur de l'humanité par eux-mêmes : ils n'ont pas la capacité de faire le bonheur d'autrui sans la participation de celui-ci. Ils agissent donc en conséquence, ce qui change profondément la dynamique classique du récit de superhéros, ce qui le rend à la fois plus original et plus ambitieux.

Cette seconde moitié du récit est dans la droite lignée de la première : un récit de superhéros avec les conventions de genre attendues. le dessinateur est toujours aussi impliqué avec un entrain communicatif, malgré une ou deux faiblesses de ci de là, avec un jeunisme en cohérence avec le récit, et un coloriste à la complémentarité très bien coordonnée. le scénariste raconte un vrai récit de superhéros avec combats physiques et actions spectaculaires, tout en intégrant qu'il n'est pas possible de faire le bonheur d'autrui sans lui, et que les superhéros ne peuvent pas mener à bien leur mission s'ils imposent leurs objectifs de manière dictatoriale.
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