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Critique de Aela


Aela
15 février 2015
Isabelle Autissier, célèbre navigatrice et Erik Orsenna, que l'on connaît bien, ont parcouru les mers australes en 2006.
Ils ont écrit ce livre très vivant qui se lit comme un livre d'aventures.
On les voit sillonner des mers redoutables: mer de Weddell; arpenter des îles aux noms bien exotiques; îles Argentine, île de l'Elephant, îles Shetland du Sud, découvrir des bases scientifiques, américaines et ukrainienne ( la base Vernadsky) où l'accueil sera particulièrement chaleureux. C'est d'ailleurs depuis cette base que, du temps où elle s'appelait Faraday, les Britanniques ont découvert un trou dans cette couche d'ozone.
Deux ans plus tard, les Américains ont montré que l'ozone était détruite par un excès de chlore venant de diverses substances, des aérosols, des détergents, etc..

Le récit progresse au fur et à mesure que nous découvrons les carnets de voyage réalisés par les différents membres de l'équipage qui expliquent pourquoi ils éprouvent cette irrépressible fascination pour l'Antarctique.

Les récits s'entrecroisent avec l'évocation des navigateurs d'autrefois, bien sûr le célébrissime Amundssen et le commandant Jean-Baptiste Charcot à la fin du 19 ème siècle, qui était le fils du célèbre neuropsychiatre Jean-Martin Charcot, contemporain de Freud.
On vibre à chaque page du récit, notamment quand nos navigateurs passent par des points extrêmement dangereux, comme le détroit de Drake, ce passage entre le Cap Horn et la Péninsule Antarctique; à 56 °Sud, sur ce qu'on appelle "le boulevard des dépressions" ( une tous les trois jours en moyenne).
Un récit où interviennent aussi des préoccupations géopolitiques, comme l'évocation du Traité de l'Antarctique signé en 1959 et réservant l'Antarctique aux seules activités pacifiques, traité signé par de nombreux pays comme l'Argentine, l'Australie, la Belgique, le Chili, la France, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l'Union sud-africaine, la Russie (alors URSS), la Grande-Bretagne et les USA.
Le traité a été complété en 1991 pour assurer la protection de l'environnement en Antarctique et la limitation des activités relatives aux ressources minérales qui seront réservées aux seules fins de la recherche scientifique.
C'est ainsi que l'interdiction de toute exploitation est assurée jusqu'en 2041 et sera indéfiniment renouvelable.
Comment va Le Grand Sud? C'est la question qui se pose à la fin du livre.
Autant dans l'Arctique la hausse des températures entraîne des fontes irréversibles, autant le constat est plus nuancé dans Le Grand Sud:
En Antarctique, on ne constate un réchauffement que dans deux régions de cet immense continent : d'abord dans la Péninsule et plus bas, dans la partie occidentale (terre Mary-Byrd)..
Pour le moment..le courant circumpolaire continuerait de jouer son rôle d'isolement et de protection.
Un livre très intéressant donc, à la frontière entre le traité de géopolitique et le roman d'aventures...
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