Salut au Grand Sud

"D'où vient cette étrange attirance, si puissante, si tenace pour ces régions polaires qu'après en être revenu, on oublie toutes les fatigues physiques et morales pour ne songer qu'à retourner vers elles?"
Jean-Baptiste Charcot

Le 8 janvier 2006, sur le fier voilier "Ada", nous avons d'Ushuaia levé l'ancre. Cap au 180. Deux mois plus tard, nous sommes revenus. Nous allons tout vous raconter.

Le temps en mer n'existe pas. Il ne se mesure qu'à l'avancée de petites croix sur la carte.

L'Antarctique vit sa vie, à son rythme.
Son temps n'est pas le nôtre mais celui des anciennes glaciations.

Le temps en mer n'existe pas. Il ne se mesure qu'à l'avancée de petites croix sur la carte.

Les explorateurs découvrent, ils inventent.

Le Grand Sud ne vous lâche pas. Il sème en vous une obsession qu’on ne peut arracher.

A leur manière, les explorateurs créent.

Les déréglements climatiques du reste de la planète ne semblent pas affecter le Grand Sud.
Pour le moment, le courant circumpolaire continue de jouer son rôle d'isolement et de protection.
L'Antarctique vit sa vie, à son rythme.
Son temps n'est pas le nôtre mais celui des anciennes glaciations.

L'Antarctique n'a pas toujours été austral et froid.
Quand notre planète n'était qu'une enfant, il y a trois cent millions d'années, elle ne portait qu'un continent unique: la Pangée.
Après bien des craquements, bien des éruptions volcaniques, des collisions et des tremblements de terre, un gros morceau s'en détache et dérive lentement vers le pôle Sud. Le climat y reste tempéré grâce aux courants marins venant du Nord qui apportent une tiédeur favorable à la vie.
Après bien d'autres épisodes et d'autres millions d'années, ce continent se disloque. La partie qui va devenir l'Amérique du Sud se sépare et remonte vers le Nord.
Cette rupture va être déterminante. L'Antarctique se détache de toutes les autres terres émergées. Il se crée un passage de plus de mille kilomètres: notre détroit de Drake.
Aux environs du 50è Sud, le courant circumpolaire bloque l'arrivée des courants chauds venus du nord.
Comme muré dans sa solitude par cet anneau d'eaux froides, l'Antarctique va alors entamer sa descente en température.