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Critique de patachinha


Un chef- d' oeuvre d' Orwell ! Un de plus! Publié en 1933, Dans la dèche à Paris et à Londres est une magnifique illustration des bas- fonds de Paris et de Londres des années 30.

Qu' est-ce qui pu pousser un individu issu d' une classe aisée à partager le quotidien d' indigents, à quasiment s' astreindre à la famine? A battre le pavé à la recherche de quelques maigres ressources de subsistance?
Un accès de folie? Une intelligence et une sensibilité particulières aux questions de société? Au nom de quels idéaux?
Orwell, une fois de plus a su voir juste. Son récit est très poignant. Il nous ouvre l' accès à un monde étrange et foncièrement obscur, un monde que le lecteur méconnait habituellement, parfois refoule même hors de sa conscience. Ce monde c' est celui de la misère. La misère existe certainement de tout temps. Mais l' inégalité sociale est comme une soeur qui l' accompagne et l' alimente. le cadre d' observation sociologique est tout d' abord Paris. Paris, ville Lumière, ville de luxes, de faste et de contrastes... Un étranger entendant qu' à Paris, des gens meurent de faim, que vous répondrait- il? Il vous rirait sûrement au nez. Pourtant c' est bien à Paris qu' Orwell a commencé son épopée et y a vécu certainement les jours les plus difficiles de son existence. Il nous dépeint la lutte quotidienne pour sa survie, l' envie et la difficulté de trouver un travail. Devenu plongeur dans un hôtel puis dans un restaurant, il comprend que le calvaire ne fait que commencer . Là il rencontre la lie de la société, pataugeant au milieu d' une promiscuité, d'une insalubrité que nul ne soupçonnerait. En effet, derrière le rideau de la richesse et du luxe, se sont des milliers d' individus qui grouillent dans les sous-sols et qui s' agitent machinalement, avec pour seul horizon futur que de finir la journée et rentrer se coucher.
Toutefois, la vie n' est pas seulement difficile parce que les conditions de travail ou de vie sont difficiles. Elle s' accentue à mesure que le pauvre prend conscience de son image,de sa répugnance, du mépris dont il est fait l' objet. Les réfléxions personnelles d' Orwell sur lui- même ainsi que sur ses compagnons d' infortune ne font preuve d' aucun misérabilisme, tout est relaté avec une certaine distance et froideur, à la manière d' un simple spectateur.

La vie à Londres ne se révélera guère mieux. Errer à travers la ville, à la recherche d' un asile de nuit où stationner. Connaître encore et toujours le passage à vide, la famine, la désespérance, la perte d' identité, de repères, d' amour- propre... C' est un livre résolument tourné vers les questions de pauvreté, de précarité... qui laisse entrevoir un fond de solidarité entre les trimardeurs, les chemineaux.... Ce n' est peut- être pas un livre qui rayonne d' espoir, il nous confronte plutôt à notre réalité, celle des différents strates de la société, une société qui se désagrège de plus en plus au profit de l' individualisme...
Un livre on ne peut plus actuel c' est acquis, qui en démoralisera peut- être certains; en tout cas il vaut réellement la peine d' être lu! Pour l' expérience de vie, pour les réfléxions qui se dégagent il vaut le détour!!!

A découvrir!

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