On mesure d'autant plus le courage qu'il faut dans un tel contexte aux parents pour réclamer de l'aide. Alors, quand en plus, ils ne l'obtiennent pas et y gagnent un image négative, cela met un terme à toute confiance dans les institutions publiques.
Même de nos jours, quand on parle d'aide sociale à l'enfance, l'opinion publique pense spontanément aux mesures de retrait et de placement 'd'enfants maltraités'. Il a ainsi échappé à la soiété tout entière une mutation du visage de la détresse familiale qui n'est pourtant pas nouvelle.
La famille est l'insitution humaine à la fois idéalisée et la moins prise en compte car elle impressionne.
Si eux, grands spécialistes, dont le niveau d'étude et de qualification est toujours plus élevé, ne parviennent pas à obtenir ce qu'ils attendent des enfants, comment les parents pourraient-ils y parvenir ?
On peut dès lors émettre une hypothèse que plus on sollicite un groupe social, plus on risque de le fragiliser au lieu de le renforcer, contrevenant ainsi à l'objectif initial énoncé !
Comment ne pas s'apercevoir que, dans le cas présent, on a donné à des parents la mission impossible de remplacer un vide institutionel évident.
Ainsi il n'est pas rare que le père d'un enfant dit caractériel soit convoqué à des réunions où il se retrouve face à une dizaine de spécialistes qui ne voient preque jamais l'enfant, alors que lui doit s'en occuper à temps plein, et cela depuis le début 'des problèmes'.
On demande au fond aux familles comme aux femmes-objets : 'sois belle et tais-toi !'
Allons- nous assister sans réagir au double mouvement complémentaire qui met en scène, d'un côté une marchandisation rampante des espaces publics, de la relation éducative et de la relation d'aide, et de l'autre une rigidification de rapports institutionnels avec la montée de l'autoritarisme et du sécuritarisme ? P117
L'établissement de relations basées sur le don plutôt que sur le contrat permet une amplitude, une souplesse et une globalité dans le travail. P109