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Critique de camati


Mes lectures ces temps-ci me confirment qu'un livre s'apprécie souvent à un moment précis de notre existence plutôt qu'à un autre, en fonction d'une situation extérieure ou personnelle particulière.
Eh bien, décidément, cette année 2020, le "hasard" (est-ce bien sûr???) m'amène à lire des livres en prise directe avec l'actualité: ce fut début janvier une relecture de la Peste de Camus (lecture débutée avant l'annonce officielle de l'existence du Coronavirus), puis "Elle court, elle court, l'infirmière" (reçu grâce à la Masse critique de Mars) et maintenant "Prisonniers du Paradis". Trois lectures que j'ai appréciées et qui ont alimenté ma réflexion sur l'espèce humaine.
Dès le premier chapitre, très visuel, nous assistons à la chute d'un avion dans la mer, ce qui chez les Américains,aurait pu être un scénario catastrophe. Chez Arto Paasilinna (non,il n'est pas italien mais finlandais), au contraire, cet amerrissage est raconté avec légèreté, voire un certain humour, comme s'il s'agissait d'un banal incident. Vingt-deux hommes et vingt-six femmes ont échoué sur une île déserte du Pacifique et vont s'organiser pour y survivre; une nouvelle vie commence pour eux.
Evidemment, si vous ne regardez que le titre, vous pouvez vous demander en quoi l'enfermement contraint dû au Coronavirus peut bien évoquer le Paradis. Laissez-moi vous expliquer comment un confinement non désiré peut conduire à un certain bonheur.
En effet, dans ce roman - ou devrais-je dire cette fable? -les naufragés ont échoué sur une île certes déserte mais paradisiaque: une jungle donc des arbres, des fruits, des animaux à manger, du poisson à profusion, un climat et un décor de rêve; pour des vacances forcées, il y a pire,non?
Après un premier contact avec le monde extérieur plutôt catastrophique (un hélicoptère leur tire dessus), ils n'ont finalement plus très envie de quitter l'île, ce lieu qui pourrait être une destination de "vacances" au soleil, qu'ils finissent par s'approprier au point de l'appeler "chez nous".
Mais ce que ces Robinson de l'époque moderne découvrent, c'est la vie en communauté, le sens du partage, la solidarité, bref ce que certains d'entre nous tentent de redécouvrir en ce printemps 2020. Notre survie, comme la leur, en dépend. Dans la galère,ils vont devenir, je cite, les "artisans de leur propre bonheur".
Ca vous parle? Vous êtes prêts à débarquer sur leur île? Moi,j'ai aimé ce voyage virtuel.
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