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Citations sur Devant ma mère (7)

(...) Vous [singulier-moi son fils?-ou pluriel-le médecin et moi ?] m'avez transformée en quelqu'un qui ne sait plus rien.
(...)
Comment l'aurions-nous transformée ? Je réponds à sa place : en nous occupant d'elle, en faisant à sa place ce qu'elle ne parvenait plus à faire: les courses, la préparation des repas, le change des couches, si humiliant, en lui imposant la présence chez elle d'une dame qui y passait la nuit et tenait la maison. Plus généralement en nous interposant entre elle et le monde, en la privant de cette vigilance, de ce sens des responsabilités autour duquel elle avait construit sa vie (p.47)
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un exemple parlant de ce que la solitude a changé en elle ces dernières années: elle pose une question, n'attend pas la réponse, mais répond elle-même (comme jouant le rôle de l'interlocuteur espéré, insespéré, définitivement absent). J'ai le sentiment qu'en se laissant aller de plus en plus à ce jeu dangereux, elle s'est dépersonnalisée, ou a cessé d'habiter personnellement sa parole. (p.66)
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Ce que la conversation avec les autres vous donne (peut-être le donne-t-elle même s'ils restent silencieux, même si ce sont des animaux? ) , c'est de maintenir, enrichir, ranimer la possibilité même de parler, qui n'est pas installée en soi une fois pour toutes comme un appareil inusable. (p.74)
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L'exemple de ma mère me montre autre chose, et même le contraire. Lorsque nous sommes privés de la compagnie d'autrui, de ce qu'il active ou réactive en nous par ses questions et ses réponses, par l'urgence que nous impose sa seule présence, c'est l'une des bases de la vie intérieure comme "dialogue" qui nous est retirée. (p.65)
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Cela m'enseigne quelque chose sur les effets de la compagnie aussi bien que ceux de la solitude. C'est que la vie mentale, si on la considère comme "une sorte de" dialogue intérieur, est étroitement dépendante, autant pour sa survie que pour son émergence, de la possiblité de s'entretenir avec des interlocuteurs. (p.63)
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Pour notre chance d'humains en bonne santé et avec quelque chose à faire, nous avons reçu en partage, légué par l'évolution de l'espèce et par les milliards de morts qui nous ont précédés, un cerveau incroyablement performant, surdimensionné dès la naissance (qu'il rend par là-même difficile et douloureuse). Ce même cerveau ultra-rapide et ultra-efficace, nous le conservons dans le très grand âge, quand nous n'avons plus rien qu'à mâcher le rien. (p.58)
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En naissant, on a éprouvé la souffrance, puis le besoin. On a crié, on a exigé de l'aide: avant même de savoir qu'on y avait droit, qu'il existait d'autres êtres, peut-être secourables, on a crié, parce que l'évolution de l'espèce nous avait pourvu d'une voix pour appeler une mère. (p.57)
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