Comme tous les humains, les dieux ont besoin de sommeil. Ne cherche pas. Le sommeil les rend invisibles. Mais si le hasard fait que sur ton chemin ton pied imprudent heurte une racine de chêne ou écrase brutalement un vieux feuillage de laurier tombé sur le sol, un frisson de terreur hérissera ta chair. Là, il y a encore un dieu. Passe vite.
Le Récif.
Qui a lu Le Mas Théotime n’oubliera plus l’image de la croix, du coeur et de la rose; qui a lu Hyacinthe gardera toujours en mémoire le mythe de l’âme emprisonnée au coeur d’un arbre.
Car une maison est un être avec sa pensée-mère, ses règles pour compter le temps, ses points sensibles au plaisir et à la peine et un réseau de nerfs, de veines et d'artères qi aboutissent à un cœur caché, dont il est prudent d'explorer la retraite. Car ce cœur sera votre cœur, si vous acceptez l'alliance. Une vraie maison faite à l'homme, habite en lui quand il habite bien en elle. Des sables à la mer.
Il possédait l’art de conter les tempêtes de l’âme. Ses mots étaient polis comme les galets du Rhône, ses périodes amples comme des bourrasques de mistral
Il repose au cimetière de Lourmarin non loin d’Albert Camus en ce Lubéron où il connait, selon la parole de René Char, « l’éternité à Lourmarin
Tiens me dit-il, montrant un arbuste qui semblait monter la garde, « c’est un laurier d’Apollon » Puis il coupa une branche du feuillage et, en me la tendant, il proposa de faire une halte »