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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman historique : peut-être la meilleure et la plus évidente façon pour la littérature d'être « utile » ; lorsque le romancier atteint le sommet de son art, il peut faire avaler la plus indigeste quantité de faits et de dates sans que jamais le lecteur n'ait envie de quitter la classe, ni de regarder les marronniers pousser par la fenêtre... On ne peut que le remercier de nous avoir fait revivre un pan entier de notre Histoire sans avoir à sacrifier au sacro-saint Divertissement…

La mission est ici remplie avec brio ; un colossal morceau d'Histoire, des révolutions russes à la guerre d'Espagne, avec les vies de Trotsky et de son assassin Ramon Mercader comme socles statuaires.

Construction en trois couches — en aller-retour temporel — trois vies, dont une contemporaine cubaine du narrateur, tentation autobiographique, racontant sa vie plutôt tragique, et comme acmé sa relation avec un Mercader en fin d'incroyable parcours, d'une existence qu'aucun romancier n'aurait osé imaginer.

La langue est discrète, efficace, et les effets narratifs s'avèrent au final plutôt rares, ce qui pour un si gros morceau d'Histoire semble à double tranchant, la sobriété finissant par lasser face à une telle montagne de faits ; ce n'est pas que l'on s'ennuie (loin de là), mais on aurait aimé davantage de changements de rythme ou de personnalité romanesque… en parler semble quelque peu difficile, tant ce qui manque à ce livre reste insaisissable, et cette critique n'aidant pas comme elle devrait à synthétiser cela…

La strate cubaine apparait comme le maillon faible : trop pleine de pathos, laissant le lecteur glacé d'effroi devant les questions qu'elle soulève, le narrateur-écrivain potentiellement victime de sa liberté de ton face à un système pseudo-communiste, stalino-castriste en voix de complet essoufflement, questionnant sur la liberté du livre tout en cherchant ce qui aurait pu être suggéré, occulté, en vue de ne pas trop froisser le Régime local, lequel n'est finalement jamais évoqué de front.
Le doute demeure face à cette possible subtilité, laissant de côté ce qui aurait pu définitivement justifier ce tiers de roman, alourdissant au final l'ensemble.

Le parti pris de s'intéresser à l'intimité de personnages dont la simple existence fût soufflé par L Histoire en marche s'affadit par la relative distance conservée. La focale employée apparait floue, incertaine, comme si l'auteur n'avait jamais su correctement établir le degré de familiarité à employer pour cette entreprise.

L'ensemble restant cependant très bien mené, jamais son côté sérieux ne tombant dans l'austérité, garantissant une lecture fluide, remplissant avec succès sa délicate mission de nous conter un si gros pan d'Histoire mondiale, ses relatifs défauts étant aussi gage de qualité, l'équilibre vie privée / vie publique — si périlleux à tenir — se portant ici comme un charme ( haaaa… le flou hamiltonien… ).

Reste que ce roman manque d'une « magie » qu'aurait pu y insuffler par exemple un Albert Sánchez Piñol, ou un Max Aub, Guerre d'Espagne oblige ; toutefois, je m'associe à tous ceux qui vous en recommande la lecture : les canons du roman historique réussi y étant largement réunis.
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Bon , comme j'ai lu ce livre il y a quelques temps , je vais en résumer l'essence et non la trame chronologique .
Il s'agit d'une oeuvre monumentale qui relate la vie de Léon Trotski , de sa disgrâce à son exécution. Mais sans doute, cela serait trop simple et Leonardo Padura s'attache aussi à nous décrire la vie de son assassin , ainsi que l'évolution de la mouvance trotskyste à travers le monde ou encore la stratégie de Staline.

On plonge dans un monde de paranoïa , de lutte , de conviction, de trahison .
Un monde où la foi dans la cause l'emporte sur l'amour , où la trahison est partout où les intérêts de la mouvance sont en jeu.

Un livre référence sans aucun doute mais un livre qui se mérite . 800 pages avec une foultitude de personnages , des références à foison , rendant l'ouvrage à peu de choses près exhaustif sur cette période de la vie de Léon Trotski.
L'auteur , en plaçant une partie de l'énigme sur son ile , Cuba , revient également sur le délabrement de ce pays où l'émigration devient l'activité essentielle : "Que le dernier à partir pense à éteindre le phare ".
Le travail de l'écrivain , du biographe , est exceptionnel et mérite à lui seul quelques étoiles .
Je garderai la cinquième car je ne m'attendais pas à un livre si dense . Mais la mise en place des derniers jours de Trotski, l'immersion dans la tête des principaux protagonistes et le travail de l'historien / écrivain sont remarquables .
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Il y a quelques semaines , j'ai lu la biographie de Trotsky par Robert Service , j'ai aimé mais sans plus , et puis , je lis ' L'homme qui aimait les chiens ' , un livre fascinant qui est certes une biographie romancée mais tellement bien écrite , il y a des détails pertinents et surtout un réel talent , on apprends pleins de choses mais de façon passionnante .
Il y a même un détail que j'avais noté chez Robert Service , il dit que Georges Simenon est Français , tandis que Léonardo Padura lui rend bien sa nationalité de belge .
Nous voilà parti dans un voyage dans le temps et l'espace , en effet , nous sommes en Espagne pendant la tragique guerre civile , puis en URSS tout le long du règne du Tsar rouge , c'est-à-dire Staline , puis dans Cuba aux prises avec les restrictions encore augmentées par la fin ' du grand frère '.
J'ai découvert qu'à Cuba être homosexuel était un délit , je ne savais pas que la censure était si importante .
J'ai appris beaucoup sur les années de la guerre civile en Espagne , et surtout sur cette pieuvre monstrueuse qu'était le communisme Stalinien , sur toutes ces personnes sacrifiées au nom de l'idéal . Et puis que reste -t-il quand cet idéal s'effondre , que de vies gâchées pour rien .
Par un procédé original ; l'auteur ose un parallèle entre Trotsky et son meurtrier Ramon Mercadès , tous deux seront poursuivis toute leur vie , et seront apatrides .
Avec les portraits de Caridad et d' Africa , on touche à la passion destructrice qui anime ces passionnées d'une cause , elles renoncent à tous , même à leurs enfants .
Mais aussi , je garde en tête la plage cubaine avec les deux Barzoïs .
Un auteur qui me donne envie de le découvrir un peu plus .
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Qui est l'homme qui aimait les chiens? Car personne ne les déteste dans ce roman. Ni Trotski, éternel errant, explorant chaque interstice du piège qui se referme sur lui pour exister encore politiquement, tandis que Staline écrabouille ceux qui le soutiennent encore, et d'abord ses enfants. Ni Ramón Mercader, idéaliste aux idéaux agonisants, qui tue Trotski comme Lorenzaccio tue Philippe de Médicis, parce qu'il n'est plus que ce meurtre pour justifier sa propre existence. Ni Iván l'écrivain d'autant plus raté qu'il n'écrit plus depuis que l'art doit être le fer de lance de la révolution.
« L'homme qui aimait les chiens » est d'abord une nouvelle de Chandler qui donna son nom à un prix que Padura obtint quelques années avant la parution de ce roman. le braqueur à l'origine de ce titre justifie ses crimes par l'amour qu'il voue à une tendre jeune fille. « Elle n'était plus là, dis-je. Tu étais juste assoiffé de sang. Et si tu n'avais pas gardé ce chien jusqu'à ce qu'il tue un homme, ton protecteur n'aurait pas été poussé par la peur à te dénoncer.
— J'aime les chiens, dit Saint posément. Je suis un brave type en dehors du boulot mais il ne faut pas trop me marcher sur les pieds. »
Dans le roman de Padura, les chiens ne tuent pas. Mais les hommes s'y trouvent aussi de complaisantes excuses pour sauver une révolution qui leur fait les yeux doux et qu'ils invoquent moins pour justifier leur soif de sang que leur désir d'être quelqu'un. Chantres d'un communisme égalitaire, Mercader, comme Trotski, veulent pourtant marquer L'Histoire et s'élever au-dessus du vulgum pecus. Car les chiens du titre sont des lévriers borzois, chiens de race, chiens des rois et des tsars, seuls et uniques vestiges d'un sacre qui n'eut pas lieu.
Padura tient la chronique précise de ses deux personnages. Il ne nous épargne aucun détail, aussi inflexible dans sa quête de la vérité qu'un chef-décorateur sur un film en costumes. S'il ensevelit Trotski et Mercader sous le poids de l'histoire, c'est pour mieux les maudire. Et notre coeur, à nous lecteurs, ne s'émeut que pour Iván, narrateur malgré lui, héraut mezzo voce d'une génération sacrifiée.
« Car le rôle d'Iván, c'est de représenter la masse, la foule condamnée à l'anonymat [...]. Lui, [la compassion], il la mérite totalement : il la mérite comme toutes les victimes, comme toutes les créatures tragiques dont le destin est commandé par des forces supérieures qui les dépassent et les manipulent au point de les anéantir. [...] Que Trotski aille se faire foutre avec son fanatisme obsessionnel et son complexe de personnage historique, s'il croyait que les tragédies personnelles n'existaient pas et qu'il n'y avait que des changements d'étapes sociales et supra-humaines. Et les personnes, alors? »
Les personnes ont trouvé refuge dans le roman. Trotski et Mercader ne seront que des personnages historiques, des entrées d'encyclopédie dont nous retiendrons peut-être le nom mais qui resteront des figures de cire, à nos coeurs indifférents.
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Plutôt que « L'homme qui aimait les chiens» on pourrait dire les hommes qui aimaient les chiens car les protagonistes principaux de ce roman sont tous reliés, entre autre, par leur amour des chiens, et cet amour est un point d'ancrage pour leurs vies errantes, leurs vies volées et éclatées. Il leur permet de rester fidèles à eux-même, de garder un peu de leur âme.
« C'était la chronique même de l'avilissement d'un rêve et un témoignage sur l'un des crimes les plus abjects jamais commis, non seulement parce qu'il affectait le destin de Trotski, après tout concurrent de ce jeu pour le pouvoir et protagoniste de nombreuses atrocités historiques, mais aussi celui de millions de gens entraînés -- malgré eux, bien souvent sans que personne ne se souciât de leurs désirs -- par le ressac de l'histoire et la folie de leurs maîtres déguisés en bienfaiteurs, en messies, en élus, en héritiers de la nécessité historique et de la dialectique incontournable de la lutte des classes.» p 373
Cette réflexion que se fait Ivan, le narrateur cubain de cette longue histoire, résume bien ce que ce roman de Padura nous fait vivre, dans une démonstration et selon une construction sans faille. 

C'est dans un climat de peur où règnent le mensonge et la délation que tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire vont voir leur vie et celle de leur proches détruites. La manipulation est reine et le manipulateur suprême est Staline qui perfectionne son oeuvre d'effacement de la mémoire. 

A travers la nasse mise en place, dès le début de l'exil de Trotski, qui se refermera lentement sur lui et sa famille, après que chaque maillon ait été forgé et soudé à un autre, nous revisitons l'histoire du XXème siècle où des millions d'êtres vont être broyés. L'idéal révolutionnaire qui a fait se soulever des millions de personnes a été détourné au profit du pouvoir bureaucratique et totalitaire d'un seul. Que ce soit ceux qui ont été tués comme opposants ou déclarés comme tels, ou ceux qui ont tué en se croyant justifiés par leur participation à l'avènement de ce rêve de société égalitaire, ils auront au final tous été cyniquement dupés, laminés après avoir perdu toute individualité. Et au-delà de la révolte et du dégoût que peut susciter ce gâchis on ne peut s'empêcher de ressentir une grande compassion devant tant de souffrance.

Comme Ivan le narrateur, qui s'efforce de rassembler tout ce que Jaime Lopez, l'homme aux deux Barzoï, rencontré sur la plage, lui a confié de la vie de Ramon Mercader l'assassin de Trotski, le lecteur va vouloir savoir, comprendre, tenter de découvrir et démêler le vrai du faux. Et Padura réussit à nous tenir en haleine au long des sept cents pages de ce roman qui, loin d'être rébarbatif devient de plus en plus passionnant. Une histoire aux multiples ramifications qui ne trouvera son épilogue tragique qu'en 2004.
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Après plus de 70 critiques déjà publiées, je ne souhaite pas faire mon intéressant.
Je me limiterai donc à, succinctement :
1) exprimer mon ressenti ;
2) poser un constat ;
3) émettre un petit bémol.
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1) Ayant précédemment savouré ses délicieux polars cubains mettant en scène Mario Conde son héros récurrent, je suis littéralement tombé sous le charme d'un Leonardo Padura au sommet de son art en observateur lucide, sensible et impartial des tourments historiques de ce court vingtième siècle ;
2) N'est-il cependant pas à craindre que ce roman soigneusement documenté (trop pour certains : il faut effectivement s'accrocher à de solides références historiques et idéologiques pour ne pas être largué), soucieux du moindre détail, d'une crédibilité à toute épreuve (j'en connais modestement un bout sur la vie et les idées de Léon Trotsky pour en juger) ne fasse plus guère écho auprès d'une génération post chute du mur de Berlin bien éloignée de cette époque où le fond de l'air était rouge ... (du moins nous fûmes nombreux à le croire) ? ;
3) Comme d'autres avant moi, raison pour laquelle je ne lui ai pas octroyé une cinquième étoile, je n'ai pas été convaincu par le portrait qu'il nous propose de Sylvia Ageloff (militante trotskyste états-unienne séduite par Mercader afin d'approcher l'entourage du "Vieux") :
a) inutilement caricatural quant à sa supposée naïveté ;
b) tendancieux eu égard à sa prétendue insignifiance intellectuelle et politique ;
c) sottement misogyne à propos de son physique péremptoirement jugé disgracieux.
Force est d'ailleurs de constater que Leonardo Padura ne fait généralement pas dans la nuance avec ses personnages féminins (Caridad del Río Hernández : mère atrocement castratrice de Mercader ainsi que le grand amour espagnol de ce dernier - África de las Heras : d'une extrême froideur affective et idéologiquement possédée).
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En commençant la lecture de cet ouvrage, je n'avais pas pris conscience que j'allais lire une oeuvre monumentale. de plus, je pensais plus à une oeuvre fictive basé sur des faits réels. S'il est évident que la rencontre entre le personnage central du livre et "l'homme qui aimait les chiens" est une pure invention, le reste relève plus d'un document historique aux allures de roman richement documenté. Afin de bien comprendre la part du vrai et du faux, je me suis renseigné au fur et à mesure de la lecture sur les événements relatés dans le récit pour me rendre compte qu'il concordait parfaitement à la réalité. L'auteur est un merveilleux conteur qui allie faits historiques et romance d'une manière subtile et bougrement efficace. Un vrai voyage dans le temps, un véritable plongeon dans les affres d'une période trouble, marquée par la peur, les menaces, les prisons, les tortures et, au final, la mort.
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Ce roman très intéressant regroupe, en fait trois récits : l'exil de Trotsky après son bannissement d'URSS pour s'être opposé à Staline et à la bureaucratie du régime ; la guerre d'Espagne où nous rencontrons Ramon Mercader, activiste communiste espagnol qui suivra une formation pour devenir l'assassin de Trotsky ; enfin l'histoire d'un écrivain cubain raté, qui sera à l'origine de ce récit.
"Les trois histoires ne sont pas parallèles mais consécutives, l'une est la conséquence de l'autre", souligne Padura. Cette subtilité, qui rétablit la continuité historique au-delà du procédé narratif, est tranquillement à contre-courant de l'histoire officielle en vogue à La Havane. A entendre les Cubains, le stalinisme était un problème purement européen, qui ne les touchait guère. "Staline a fondé le seul modèle socialiste réellement existant, et à Cuba nous l'avons appliqué, sans pour autant répéter ses crimes".
A noter que Mercader, après avoir été libéré de prison en 1960, part pour l'URSS où il est fait Héros de l'Union soviétique et chevalier de l'Ordre de Lénine, puis passe le reste de sa vie à Cuba où il travaille pour le KGB et comme conseiller de Fidel Castro. Il aurait été inspecteur des prisons castristes.
Commentaire de Jorge Semprun : « Admirable parabole d'une vie militante, n'est-il pas vrai ? Des combats de la guerre civile espagnole à l'inspection des cellules d'isolement dans les prisons de Fidel Castro, en passant par les secrets puants de l'appareil de sécurité russe : toute une vie de fidélité. »
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Un excellent roman historique, d'une grande densité : bien que basé essentiellement sur les affres du régime soviétique sous Staline (dont le point central reste l'organisation de l'assassinat de Trotsky), j'y ai découvert et appris de nombreux éléments, sur la guerre d'Espagne et l'arrivée de Franco au pouvoir, sur la situation au Mexique dans les années trente, sur la situation à Cuba des années soixante-dix jusqu'aux années 2000. L'Histoire du communisme dans ces différents pays y est traité avec beaucoup de précision historique, même si nous restons dans le roman.
Les aspects psychologiques des personnages sont approfondis, les personnalités sont réalistes, pas des héros, juste des êtres humains remplis de doutes, de peurs, de regrets, de fausses certitudes aussi.
Une lecture qui ne m'a pas laissée indifférente, puisqu'au contraire elle m'a poussée à me poser des questions, et m'a donné l'envie de faire de plus amples recherches sur certains points historiques abordés dans le roman.
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Un très beau livre, touffu. Trois destins. Celui de Trotsky dans l'exil et la désespérance de l'homme qui voudrait encore être acteur, qui erre de Russie en Turquie, de Turquie en Norvège et de Norvège au Mexique et qui ne cesse de vouloir encore être acteur sans plus être capable de l'être, voyant sa famille décimée par les assassinats commandités par Staline et voyant ses soutiens l'abandonner. Il ne lui reste que l'écriture comme combat et sa femme comme ultime fidélité, nonobstant son aventure avec Frida Kalau. Il sait qu'inexorablement il a rendez-vous avec son assassinat. le destin de Ramon Mercader. Jeune communiste espagnol, manipulé par sa mère – légèrement incestueuse et trouble – et son mentor aux noms changeants. Homme malléable, façonné aux fins de devenir l'assassin de Trotski, allant jusqu'à, sous un nom d'emprunt d'un Belge, à vivre une relation « amoureuse » avec une femme qui le dégoûte mais qui lui permettra d'accéder au vieux. Puis ce sera 20 ans de prison au Mexique, une vie vide à Moscou avec la conscience aiguë d'avoir perdu sa vie dans une méprise dont il est plus victime encore qu'acteur. Celui du narrateur, l'homme qui a rencontré l'homme qui aimait les chiens sur une plage de la Havane et qui comprend progressivement que c'est bien Ramon Mercader vieillissant sinon mourant à qui il est confié d'en raconter l'histoire. Un narrateur qui se voulait écrivain et qui est devenu gardien d'une clinique vétérinaire avec une vie figée dans l'abolition des libertés (et l'homophobie) qui règne à Cuba. Bref, un grand roman sur la désillusion sans concession du communisme.
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