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Critique de Philemont


Tout le roman est construit comme un conte. On y trouve de nombreuses références à ce genre de récits, leur structure y est respectée, ainsi que leurs conventions et leur rythme. Cela étant, on pourrait parler de parodie dans la mesure où beaucoup de personnages classiques des contes sont caricaturés dans leur médiocrité. Les fées sont les garantes du maintien d'un ordre social totalement injuste, les chevaliers sont soit totalement stupides, soit des profiteurs invétérés, les femmes ne peuvent s'élever dans la société qu'en usant et abusant de leur corps… Bref je me demande si Michel Pagel n'a pas voulu non seulement parodier les contes de fées, mais également illustrer les côtés les plus bas de notre propre société…
L'ambiance du roman rappelle également les tragédies shakespeariennes. Michel Pagel ne se gêne d'ailleurs pas pour citer en version originale certains passages des tragédies bien connues de Shakespeare en introduction de chaque époque. Mais le point commun entre Shakespeare et Pagel s'arrête aux intrigues et empoisonnements divers qui émaillent le roman…
La technique littéraire du conte me semble très bien rendue dans la première époque du roman, où l'on est spectateur de l'enfance de la princesse Rowena, et où l'on apprend comment elle va être amenée à se révolter contre les usages de la société de Fuinör. le récit est vif et, si tant est que l'on ait déjà une appétence pour les contes, on prendra beaucoup de plaisir à la lecture de cette première époque.
En revanche, dans les trois autres époques, le rythme extrêmement rapide du récit montre ses limites dans un roman d'une telle taille (573 pages dans l'édition J'ai Lu). Des personnages centraux sont ainsi éliminés purement et simplement avant même que l'auteur ait eu le temps de développer les aspects de son caractère, et ainsi de nous en apprendre un peu plus sur les lois de Fuinör. de même les scènes de batailles, qui décident classiquement de l'orientation que va prendre la vie de tel ou tel personnage, ou de la société tout entière, sont trop vite expédiées. C'est ainsi que l'on a parfois l'impression qu'il nous manque de nombreux éléments pour comprendre toutes les vicissitudes de Fuinör.
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