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Critique de Gwen21


Gwen21
12 septembre 2017
Je connaissais Marcel Pagnol romancier, je le découvre ici dramaturge, et avec quel plaisir !

Est-ce d'avoir eu devant les yeux l'image de Fernandel, à la physionomie si expressive, dans le rôle de Topaze qui m'a fait passer un si bon moment ? Cela a sans aucun doute largement contribué à me projeter dans la pièce, moi qui crains toujours de lire une pièce plutôt que de la voir jouer. Mais, au-delà de cela, il y a indéniablement le talent de l'auteur qui manie avec brio les éléments du vaudeville sans tomber dans ses pièges éculés, et le réinvente complètement.

Oui, on retrouve le business man, la belle maîtresse, le colérique, la fine mouche, l'idiot manipulable, le camarade, etc. Oui, l'humour est là mais moins potache, plus lourd de sens, masquant adroitement l'ironie et la satire. Ici, Pagnol dénonce l'impossibilité et l'inutilité d'être un honnête homme puisque tout est voué à la corruption, les meilleurs sentiments fondant comme neige au soleil devant l'attraction magnétique de l'argent et du pouvoir qu'il procure.

Topaze, modeste professeur dévoué à sa vocation et à ses élèves, ne rêvant pas de plus grande gloire que les palmes académiques en récompense d'un travail assidu, homme simple et au coeur bon, désarmant de naïveté, tombe entre les mains de "gens normaux", manipulateurs, menteurs et tricheurs. Il se frotte à la ruse, à l'escroquerie, au crime... et se rend compte que ce qu'il considérait comme la marge constitue en réalité la majorité de la société.

Donnée pour la première fois en 1928, alors que les Années Folles froufroutaient encore gaiement au son des bouchons de Champagne qu'on sable à la clarté artificielle des night clubs, la pièce de Pagnol offrait au public une satire plutôt complaisante qui prêtait à sourire et, pourquoi pas, à réfléchir.


Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge 1914/1968 - 2017
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