Ce tome fait suite à Un nouveau départ qu'il est préférable d'avoir lu avant, même si ce n'est pas indispensable. Il comprend les épisodes 7 à 12 de la série mensuelle, initialement parus en 2010.
Sur une planète lointaine, une race expansionniste vient de remporter la victoire sur leurs ennemis de toujours en stérilisant l'ensemble de la population. Ils n'ont plus qu'à attendre l'extinction de cette race en voie de disparition. Vartox (le chez de cette race) dispose des moyens scientifiques pour remédier à cette stérilisation : il lui suffit de trouver une nouvelle compagne. Ses savants lui ont choisi un panel de compagnes potentielles et il choisit Power Girl. Sur terre, la superhéroïne callipyge et gironde se bat contre le Blue Snowman avec l'aide de Dr. Midnite. Vartox arrive en plein milieu du combat et commence à faire sa cour, sans aucune subtilité. Il a ramené avec lui une grosse bébête (IX Negaspike) extraterrestre capable de dévorer une galaxie, planète par planète qu'il se propose de terrasser en combat singulier pour prouver sa valeur (et il parle de lui à la troisième personne du singulier comme tout mégalomaniaque qui se respecte).
Une fois venu à bout de ce prétendant encombrant, Power Girl doit encore affronter le photographe indélicat qui l'a mitraillée pendant qu'elle se changeait compromettant ainsi son identité secrète, puis confronter Satanna qui n'a pas supporté que Power Girl mette un terme aux agissements de son chéri Ultra-Humanite (qui n'est pas si neutralisé que ça). Heureusement Power Girl peut compter sur l'aide de Terra (Atlee, pas Tara Markov). Et après tout ça, il lui faudra encore surmonter l'épreuve de trouver un nom adapté pour son chat.
L'équipe créatrice est la même que pour le premier tome :
Justin Gray et
Jimmy Palmiotti pour le scénario, et
Amanda Conner pour les dessins. Gray et Palmiotti continuent de mêler une histoire de superhéros à l'ancienne avec des touches d'humour basées sur le physique avantageux de Power Girl. le lecteur est donc plongé dans un récit avec une tonalité plus enfantine qu'adulte (renforcée par les dessins mignons, voire carrément kawaï), avec des blagues à caractère sexuel (Vartox en string, Satanna payant de sa personne pour obtenir ce qu'elle veut de Sivana, Terra en train de changer de vêtements, etc.). Ce décalage entraîne l'histoire sur la voie du second degré très sympathique, et 100% divertissement sans aucune prétention.
Comme précédemment, Gray et Palmiotti prennent en compte leurs priorités. Tout d'abord raconter une histoire qui se tient : mission remplie, toutes les intrigues secondaires sont résolues à la fin du tome; Ensuite, faire souffler un vent de bonne humeur à l'unisson du caractère de Kara Zor El : mission remplie, les blagues sont drôles, même si elles flirtent parfois avec le mauvais goût. Enfin toucher la corde sensible du lecteur : mission remplie au-delà du raisonnable avec Power Girl visitant une boutique de comics au bras d'un collectionneur (limite démagogique). Et comme ces messieurs sont vraiment très forts, ils réussissent également à faire avancer la situation de Karen Starr.
C'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé les dessins d'
Amanda Conner. Cette dame a choisi de persévérer avec le même style très rond. Elle met en avant les atouts physiques de Power Girl (quelle poitrine !) de manière très décomplexée. En fait elle est dépeinte comme une femme qui a conscience de ses charmes, qui ne cherche pas à les minimiser, mais qui a choisi de les mettre en avant pour troubler les criminels mâles facilement déconcentrés (d'un autre coté, moi aussi je préfère ça aux chauves souris de Batman).
Le lecteur peut quand même être un peu surpris que Terra qui semble beaucoup plus jeune soit presque aussi généreusement dotée par la nature. du coup, même la séquence qui met en scène Power Girl dans le plus simple appareil ne ressort pas comme un artifice destiné à émoustiller les jeunes lecteurs, mais plus comme une situation logique vu le personnage. Satanna a aussi droit à quelques scènes qui font ressortir son caractère et son amoralité, ainsi que son sens de la mode (une vraie fashion victime). N'allez pas croire pour autant qu'il n'y en a que pour les femmes.
Amanda Conner dessine Vartox de façon à le rendre à la fois irrésistible et touchant, ridicule et imbu de sa propre personnalité, de telle manière qu'il est bien difficile de ne pas l'aimer tout en le détestant cordialement. Même les décors ne résistent pas au savoir faire d'
Amanda Conner. L'intérieur du vaisseau de Vartox est inventif et accueillant et j'aurai bien aimé pouvoir visiter la cité de Terra avec les filles. Impossible de terminer sans mentionner les moues toujours aussi irrésistibles des personnages.
Ce deuxième tome est un complément parfait au premier avec une vraie histoire, et toujours autant de bonne humeur sans chichi. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et c'est une nouvelle équipe qui a pris le relais pour les épisodes suivants.