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Critique de miriam



Comme il était difficile d'être une femme dans les îles grecques au 19ème siècle !
Yannou, berçant sa petite fille malade, « découvrait qu'elle n'avait jamais fait que vivre dans la servitude. Jeune fille, elle avait été la domestique de ses parents. Une fois mariée, elle était devenue l'esclave de son mari – et pourtant, par l'effet de son propre caractère et de la faiblesse de l'autre, elle en était en même temps la tutrice. »
Loin de présenter les femmes comme le sexe faible l'auteur met en scène des fortes personnalités. Yannou a élevé de nombreux enfants, c'est elle qui a construit de ses mains sa maison, elle connaît aussi les herbes de la montagne. On fait appel à elle pour soigner. Pour sortir son fils meurtrier de prison, elle a quitté son île, convaincu la mère de la victime de l'accompagner …. Parce que Yannou, perpétue aussi la malédiction de naître femme, elle pardonne tout à son vaurien de fils qui l'a traînée dans la rue, qui a même poignardé sa soeur. Que n'a-t-elle trouvé l'herbe à faire les garçons ?
Mettre au monde des filles est une malédiction pour la famille en raison de la dot : pour marier une fille, il faut lui donner une maison, un champ, une olivaie… Comment marier plusieurs filles quand on est pauvre sur une île aride ?
« Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » formule-t-elle en secret.
« Que peut-on faire d'utile pour les pauvres ? le plus grand cadeau serait d'avoir à leur donne, pardon mon Dieu ! L'herbe à rendre stérile… »
Yannou se réjouissait même de la mort des petites filles pour qui la dot n'aura coûté qu'une paire de drap pour faire le linceul. Mais de là les faire mourir….

La deuxième partie du livre est une poursuite haletante entre les gendarmes qui ont des soupçons à la suite d'une noyade suspecte et Yannou qui connait la montagne et les bergers. Eprouve-t-elle des remords ? Certes, oui, au début, mais elle poursuit sa funèbre mission persuadée également de la justesse de ses actes. Sa course s'arrêtera « au milieu du chemin entre la justice des hommes et la justice de Dieu »

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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