Citations sur Les petites filles et la mort (11)
- Tu ne sais pas combien de fois les femmes donnent l'exemple! Dans pas mal de circonstance elle font preuve de beaucoup de courage.
Jeune fille, elle avait été la domestique de ses parents. Une fois mariée, elle était devenue l'esclave de son mari - et pourtant, par l'effet de son propre caractère et de la faiblesse de l'autre, elle était en même temps sa tutrice. Quand ses enfants étaient nés, elle s'était faite leur servante ; et maintenant qu'ils avaient à leur tour des enfants, voici qu'elle se retrouvait asservie à ses petits-enfants.
Après s'être un peu attardée dans l'olivaie, elle se leva et se mit en route, se retourna sans cesse, comme pour dire un dernier adieu à ses arbres, et s'éloigna enfin. Elle atteignit le fond de la ravine et se mit à gravir l'autre versant, comme elle l'avait fait mainte et mainte fois. Son panier passé au coude gauche, tenant son canif dans la main droite, elle se baissait à chaque pas, dans tous les endroits qu'elle connaissait, et cherchait des carlines, des pissenlits, du cerfeuil et du fenouil sauvages pour remplir son panier et pour faire, le samedi de la Saint-Lazare, une galette qu'elle mangerait avec ses filles et dont elle offrirait aussi à ses voisines, à charge de revanche.
La somme que Khadoula avait volée en plusieurs fois à ses parents, et qui s'élevait à environ quatre cents piastres, la monnaie de l'époque, elle la tint soigneusement cachée pendant de longues années. Et pour parvenir à construire sa maison elle l'augmenta grâce à son industrie. Elle était travailleuse et pleine de savoir-faire. Autant que le lui permettaient les soucis qu'elle avait pour élever tant d'enfants qui se succédaient sans arrêt, elle travaillait chez les autres. Mais dans les villages il n'est pas de spécialistes, chacun exerce plusieurs métiers. Et de même qu'un épicier de campagne est simultanément mercier, pharmacien et même usurier, rien n'empêchait une ouvrière habile dans le tissage, comme était Francoyannou, d'être en même temps sage-femme et rebouteuse et d'exercer encore d'autres métiers - il suffisait qu'elle fût habile. Et Francoyannou était habile entre toutes les femmes.
- Tu ne sais pas combien de fois les femmes donnent l'exemple ! Dans pas mal de circonstances elles font preuve de beaucoup de courage.
"Que peut-on bien faire d'utile pour les pauvres? Le plus grand cadeau qu'on pourrait leur faire, ce serait d'avoir à leur donner, pardon mon Dieu! de l'herbe à rendre stérile. Ou à la rigueur de l'herbe à faire des garçons, ajouta-t-elle... Les pauvres ne font que des filles. Celle-là doit bien en avoir cinq ou six à présent. Et je ne sais pas s'il en est morte une seule... Elles ont la vie dure!"
Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ?
Jeune fille, elle avait été la domestique de ses parents. Une fois mariée, elle était devenue l'esclave de son mari - et pourtant, par l'effet de son propre caractère et de la faiblesse de l'autre, elle était en même temps sa tutrice. Quand ses enfants étaient nés, elle s'était faite leur servante ; et maintenant qu'ils avaient à leur tour des enfants, voici qu'elle se retrouvait asservie à ses petits-enfants.
(à propos des prêtres)
Comme ils étaient heureux ces hommes qui dès leur tendre jeunesse, et comme par une inspiration divine, avaient compris quelle était la meilleure action qu'ils pouvaient faire : de ne pas donner la vie à d'autres malheureux [...] La philosophie, ils l'avaient reçue pour ainsi dire en héritage, sans avoir à se tourmenter l'esprit pour la "recherche de la vérité", laquelle ne se trouve jamais.
Oh, ainsi... rien n'est tout à fait ce qu'il paraît être, mais quelque chose d'entièrement différent - et plus souvent le contraire. Et si le chagrin est joie et si la mort est vie et résurrection, alors le malheur est bonheur et la maladie santé. Et tous ces fléaux, si atroces en apparence, qui fauchent avant l'heures les nouveau-nés, la variole, la scarlatine, le croup et les autres maladies, ne sont-ils pas plutôt de grands bonheurs, des caresses affectueuses que font les ailes des anges, qui se réjouissent dans les cieux quand ils accueillent l'âme des petits enfants ?