Acheté directement à l'auteur sur un salon par ma compagne, j'ai commencé à lire ce roman qui paraissait prometteur.
Il est indéniable que Fabrice Papillon a effectué de nombreuses recherches pour son roman. de même il est évident que ses précédents travaux scientifiques ont influencé l'écriture de ce roman, mais le résultat est tordu.
Les recherches sont un point positif mais aussi un point noir du roman. L'auteur case toutes ses connaissances sans les intégrer intelligement dans son récit, on se prend des tartines d'explication ce qui rend très artificiel tous les échanges entre les personnages. D'ailleurs ces derniers ne sont absolument pas crédibles, changent de personnalité sans raison, d'avis, etc. Marie, une des protagonistes principales passe de la timide à l'assurée, puis de l'intelligence supérieure à une demeurée profonde. Mais s'il s'agissait du seul souci... Aucun personnage n'est attachant tellement ils sont plats. Ce roman n'est en fait qu'une longue explication du délire tordu de l'auteur qui semble rêver d'être castré.
Nonobstant les subtiles analogies entre mal et mâle, l'idée que les femmes, avant la montée de la religion catholique étaient émancipées semble bien imprégnée dans l'esprit de l'auteur (ce qui est faux). Ce qui pose problème, c'est que tantôt ces affirmations sortent de la bouche de personnages, caricaturés à outrance (les antagonistes sont d'un ridicule rarement croisé) et tantôt, viennent du discours du narrateur omniscient, ce qui laisse confus lorsqu'on se demande ce que pense réellement l'auteur, ce qui fait que j'ai été incapable de déterminer si la fin était heureuse ou terrible (selon ses standards).
Je pourrais m'épancher sur la grossièreté de ce livre ( notamment à un moment un cameo peu reluisant de
Dan Brown, à qui on compare l'auteur d'ailleurs), le dénigrement de scientifiques ayant bien existé , les personnages masculins complétement neuneu dès qu'ils aperçoivent une femme, les personnages non francophones qui ont le droit à des interjections insupportables dans leur langue maternelle du genre "leave me alone" dans un dialogue écrit en français,
Leonard de Vinci vegan ou
Voltaire menstruophile, la sublime phrase : une myriade de connexion synaptique constella l'encéphale de la jeune femme,comme autant d'engrenages nanometriques qui tournoyaient à la visite de la lumière (contexte : le personnage surintelligent déduis que des chrétiens ont massacré Hypathie, ce qui lui a été dit 1 paragraphe plus haut)
Je m'attendais à un bon roman féministe et réfléchi, mais il s'agit plutôt d'un mauvaise tentative de drague surfant sur la mode du #metoo/balancetonporc qui déssert la cause,
le dernier hyver est surtout un codex d'une idéologie toxique.