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Critique de Marpesse


Le livre commence dans un hôpital psychiatrique où séjourne un homme affreux, un milliardaire misanthrope qui a parcouru le monde : Gog. Ses notes ont été retrouvées et elles sont livrées au lecteur, sans être chronologiques. Seront indiqués à chaque fois le lieu et la date (mais pas l'année).
On a donc une suite de textes courts qui s'apparentent à des nouvelles, souvent à chute. Gog raconte ses rencontres des personnages éminents (Shaw, Freud, Gandhi, etc.) Il fait la connaissance de gens bizarres, dont un vendeur qui lui donne l'idée de se constituer une thanatotèque (faite d'objets confectionnés à partir de corps humains, de squelettes, de reliques...), un savant qui prône le retour de l'homme à la bestialité, un autre qui lui expose ce qu'est la FOM, une organisation qui se propose de déblayer l'humanité... Chaque histoire est empreinte de choses fantastiques, incongrues, et surtout pas bien pensantes.
Gog expérimentera ce qu'est "nager dans l'or", mais c'est détestable, selon lui : on étouffe! Il visitera les palais d'un curieux noble Espagnol (dont l'un renferme les corps immuables des ancêtres) ; il tentera de collectionner les Géants, les sosies des grands hommes, pour se rabattre sur une collection de coeurs de cochons, qui lui rappellent ceux des hommes. Il livre les rêves de Cosmocrator, à qui le monde ne suffit pas ; il plaint le bourreau à la retraite qui n'a plus que quelques bêtes à égorger depuis qu'il est au service de Gog ; un médecin lui conseillera de se soigner par le mal, car la santé est toujours louche. Il déplore la pédocratie, c'est-à-dire que l'esprit enfantin se soit emparé de toutes choses, ainsi que l'impudeur qu'ont les hommes à manger en public quand ils se cachent pour faire leurs besoins (tiens, tiens, Bunuel n'est pas loin...).
Même si certaines nouvelles sont un peu trop techniques ou philosophiques, le livre de Papini est d'une grande originalité et très bien écrit. C'est un drôle de voyage, loin des conventions. Dommage que la dernière ligne soit d'un optimisme qui contredit l'ensemble... Je ne l'aurais pas gardé pour la fin. Maldoror aurait agi autrement.

Pour finir, l'édition parue chez Attila, illustrée par Rémi, est belle. Un petit dessin, à chaque fois, entame les histoires.
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