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Critique de SBys


La marche, un thème qui a la cote. Les petites anthologies, dictionnaires en tout genre, bibliothèques autour de la marche paraissent à intervalles réguliers depuis maintenant une dizaine d'années. Presque à chaque fois, nous avons droit à un florilège de courts extraits, comme si ceux qui aimaient la marche n'avaient pas suffisamment de patience, ou n'avaient pas le temps de s'arrêter pour lire un texte de plus de 10 pages ! Des petits livres, abordables, que l'on traine dans sa poche pendant sa flânerie, sans avoir néanmoins la moindre intention de les lire, seulement regarder deux pages assis sur un banc, ou pendant que l'on attend son café.
Le dernier de la famille : Flâner à Paris. Une petite anthologie littéraire du XIXe siècle. On doit dire que plusieurs efforts ont été faits pour ne pas tomber dans la facilité que l'on retrouve généralement dans ce genre d'ouvrage. D'abord, le titre, la courte introduction de Thierry Paquot et les textes rassemblés m'ont semblé amener un point intéressant, celui de ne pas faire un amalgame de toutes les figure de marcheur possibles. Ce livre se concentre sur le flâneur, cherchant à le distinguer du badaud, du promeneur ou du touriste. La flânerie, c'est à Paris, au XIXe siècle, quelques mots de plus sur Walter Benjamin n'aurait certainement pas nui à la lecture. Autre point qui mérite d'être soulevé, c'est que plusieurs des textes présentés se retrouvent dans leur intégralité, ce qui permet de retrouver une autre vitesse de lecture. Ces textes permettent d'approfondir le sujet, quitte à faire quelques détours. Parce qu'il faut le dire, les courts extraits passent souvent à côté de son lecteur, comme les très courts extraits de Louis-Sébastien Mercier, tellement coupés que l'on ne comprend pas ce qu'ils veulent bien dire sur la flânerie. Comme si les fulgurances qu'avaient repérées les éditeurs s'étaient perdues en chemin, nous laissant pantois à la fin de l'extrait.
Les textes plus longs, en entier, permettent d'aborder plusieurs points de vue sur la flânerie. Dans la théorie de la démarche De Balzac, on peut très bien s'imaginer qu'il s'agit d'observations tirées des flâneries du grand écrivain ; tandis que la Physiologie du flâneur d'Huart, le regard moqueur de l'auteur se place à l'extérieur, cherchant avec sa prose incisive à définir les traits mêmes du flâneur. Et, dans une autre série de textes, ceux-ci décrivent les dispositifs urbains qui entourent le flâneur : réverbères, boulevards, trottoirs, bitume, « nature acclimatée ».
Au fil des textes, le lecteur herborise, ne sachant pas ce qu'il va découvrir, pour au final, avoir une image fragmentée, mais plus ou moins complète du flâneur.
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