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Critique de anniefrance


Longtemps j'ai voulu écrire sur l'horreur que vit un "mélancolique" car je ne trouvais pas ce livre dans les publications. J'ai trouvé Noiville (La donation) Sizun, de Vigan Rien ne s'oppose à la nuit mais elle parlaient de leurs mères et toutes les trois se suicident. Parmi les livres lus certains m'ont parlé, curieusement le Trente sixième dessous de Daninos (on ne s'y attend pas, comme pour Gilles Paris) d'autres m'ont paru superficiels: je n'y ai pas trouvé ce que j'espérais: c'est le cas de ce livre: Certains coeurs lâchent pour trois fois rien; l'auteur semble pourtant sincère et dit bien qu'une dépression est chaque fois différente et pourtant il en a vécu huit avec séjour en hôpital psychiatrique. L'auteur parle de ses bons moments comme des mauvais; il a un mari compréhensif mais comme les dépressions surviennent après chaque livre, Laurent lui suggère d'arrêter d'écrire (d'autant qu'il aime son métier d'attaché de presse et qu'il le fait bien), il en crèverait, pense l'auteur.
Entre deux dépressions, il a la chance de vivre normalement et de supporter la menace d'une épée de Damoclès.
Pourquoi suis-je déçue comme je l'ai été par le livre de P.Labro, qui lui aussi est tombé sept fois pour se relever huit.
Quelques phrases de Carrière : Yoga, m'ont parues plus justes.
Mais c'est un livre sur Althusser (et son drame) et surtout Face aux Ténèbres de W. Styron (auteur également du terrible Choix de Sophie) qui ont rendus toute la souffrance et la culpabilité qui mènent souvent à des tentatives de suicide.
Pour Labro, c'est la broyeuse, pour Paris, c'est la bête. Ce dernier semble espérer que ce sera la dernière . La première vous tombe dessus sans crier gare et c'est la pire dans la mesure où on ne sait pas que ça s'arrête! Les suivantes ne sont pas moins douloureuses car on oublie que ça s'arrête aussi étrangement que c'est venu mais il y a les médicaments et l'aide médicale: brusquement le goût revient, la peur disparaît (mais comment être sûr que c'est la dernière?) S'il s'agit de psychose maniaco-dépressive (appelée désormais bipolarité: ça doit moins effrayer?) les psychiatres vous font aimablement savoir qu'il y aura des récidives; ici, seul le mot mélancolie (au sens médical du terme) est prononcé. On a tout pour être heureux, tel est le refrain de l'entourage qui ajoute qu'il faut se secouer que ce n'est pas mortel (en quoi il est inconscient de pousser au suicide). On recherche les causes: ici, c'est la relation au père violent qui l'a frappé sans retenue et qui l'a traité de "merde". Est-ce la lettre qu'il écrit enfin à son père qui lui donne la certitude de ne plus retomber; que c'est la résurrection?
Je ne m'explique pas pourquoi je suis déçue (Marie Desplechin m'a dit un jour: tu n'as qu'à l'écrire toi-même!) mais Styron l'a fait dans un livre très court mais qui a touché juste.
Le livre de Paris se termine par la longue liste de ce qu'il aime, près de cinq pages qui se terminent par "écrire". Bouffée d'oxygène!
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