La Pyramide de glace n'a pas besoin de résumé, étant donné que le 4ème de couverture explique toute l'intrigue et met même sur la piste du coupable. Cela a peu d'importance puisque le but (en partie) de cette lecture est de retrouver les ingrédients qui ont fait de Nicolas le Floch ce qu'il est : ouverture de corps à la basse-geôle par Samson et Semacgus, appui de le Noir et chausse-trappes de Sartine, mollesse de
Louis XVI et "cavalier de Compiègne" de
Marie-Antoinette, repos à Fausse-repose, et dîners gargantuesques rue de Montmartre, sans oublier la faune parisienne, les interrogatoires plus ou moins musclés, les nombreux kilomètres parcourus à pieds, à cheval, en carriole et les passe d'armes verbales entre grands de ce monde.
Comme pour les séries (policières, télé, etc), JF Parot allie les éléments nécessaires pour maintenir l'intérêt d'un roman à l'autre : suffisamment de repères dans les personnages, leurs relations, les décors, qui permettent de se sentir à l'aise entre amis, suffisamment de nouveauté à travers
L Histoire et l'évolution des personnages. Il en va ainsi dans
La Pyramide de glace, où l'hiver sibérien de 1784 et le compte à rebours révolutionnaire donnent de l'épaisseur à l'intrigue, et où le vieillissement de Nicolas, bien que pas encore physique, est de plus en plus marqué par un certain aveuglement (la dispute avec Bourdeau, son côté plus royaliste que le roi en exergue) face aux changements du monde qui l'entoure, mais aussi dans une nostalgie de plus en plus prégnante, qu'il s'agisse de sa relation avec Aimée, de son fils Louis ou de sa jeunesse bretonne. Et à chaque fois de se demander, qui dans l'entourage Nicolas tirera son chapeau le premier.