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Critique de SZRAMOWO


Jean-Pierre Parra, en écrivant Catalina, las Herrerias, a fait oeuvre de mémoire.
L'histoire qu'il raconte est celle de ses ancêtres espagnols originaires du Sud Est de l'Espagne, plus précisément la province d'Almeria et le village de las Herrerias.
Cette région est connue pour son relief lunaire, sa beauté sauvage, et la désespérance qu'elle a installée siècle après siècle au coeur de ses habitants successifs qui l'ont fuit, pour l'Algérie, pour la France ou l'Amérique latine.
En 1844, un filon de galène argentifère est découvert à El Jaroso.
La nouvelle fait le tour de la contrée et enflamme l'imagination de paysans pauvres qui se voient, donnée par le ciel, la possibilité d'accéder à la fortune.
Bien entendu, cet espoir se révèle être une illusion, très rapidement les industriels, notamment Belges, (comme Luis Siret l'industriel archéologue qui apparait dans le roman), Français, Anglais et Allemands, s'emparent de cette aubaine minérale...
L'exploitation industrielle de la mine mettra en difficultés les pionniers des premières découvertes, des entrepreneurs individuels, confrontés à des problèmes techniques qu'ils ne peuvent résoudre (le forage des puits, l'envahissement des galeries par l'eau, elles sont en effet situées sous le niveau de la mer) et aux contraintes de transport des minerais.
Une compagnie française crée un téléphérique à bennes entre Bedar et Garrucha (un port de la région) et expédie le minerai vers les industries de transformation en dehors de l'Espagne.
Les premiers pionniers perdent leur liberté et deviennent salariés aux conditions souvent inhumaines de l'époque.
Avec la première guerre mondiale, suites aux crises de 1890 et 1902, la mine s'avère ne plus être rentable.
Jean-Pierre Parra raconte la vie quotidienne d'une famille, la sienne, confrontée à cette perte d'indépendance et tenue d'accepter les conditions salariales de l'époque, notamment le versement de la paye sous forme de crédits auprès de l'épicerie du patron. il décrit la pratique du canuto :
un morceau de roseau est coupé en deux dans le sens de la longueur, le commerçant et le client en conserve chacun une partie, à chaque achat une encoche est faite mesurant ainsi le crédit restant à courir.
Maria Josefa est seule. Son mari Diego est parti en Amérique du Sud depuis six mois et, elle accouche à vingt-neuf ans de son 5ème enfant, Catalina qui vient au monde en l'absence de son père.
Maria Josefa est nourrice chez Rosa, la fille du patron.
Le roman décrit cette relation particulière, de jeunes mamans proches par le lait que boivent leurs enfants respectifs, mais a des lieux l'une de l'autre du fait de leur position sociale.
Cette région d'Espagne est celle où furent tournés les western de Sergio Leone, notamment il était une fois dans l'ouest.

J'ai beaucoup aimé ce livre, parce que ma famille a les mêmes origines, mais son histoire est différente, je la raconte dans "les golondrinas"
http://www.babelio.com/livres/Nuez-Golondrinas/645514

Dans son roman Un coeur cousu, Carole Martinez, prix Goncourt des lycéens 2011, dont les ancêtres ont également la même origine, raconte une histoire familiale qui se situe dans la région.
http://www.babelio.com/livres/Martinez-Le-coeur-cousu/32825

Pour les lecteurs intéressés, ci dessous le lien vers la thèse d'Andres Sanchez Picon sur les mines de la région (en espagnol)

http://www.um.es/hisminas/wp-content/uploads/2012/06/Sanchez-Picon-Mineria-del-levante-03.pdf

Des adresses de sites avec des photos des mines, un effort est fait aujourd'hui pour mettre en valeur ce patrimoine industriel :
http://www.mutum.net/minasdeoro/la-foto-1-12/
http://www.degata.com/fr/html/pueblos/rodalquilar.htm
http://www.todopueblos.com/los-lobos-almeria/fotos/http://blogbedar.blog.com.es/2013/07/16/las-7-maravillas-de-bedar-me-ha-llamado-atencion-lo-16241505/
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