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Critique de thedoc


thedoc
19 septembre 2023
Le jour où son père lui apprend qu'il va mourir bientôt, Panayotis Pascot, jeune chroniqueur et humoriste, décide de se mettre à écrire. Il est temps pour lui de tout déballer, de se vider, de cracher ces mots qu'il retient en lui depuis trop longtemps. Il écrit alors sur les relations compliquées qu'il entretient avec ce père justement, sur la très difficile acceptation de son homosexualité et sur la profonde dépression qu'il a traversée.

Dans « La prochaine fois que tu mordras la poussière », Panayotis Pascot partage avec son lecteur un récit très personnel, voire impudique. Dans ses confessions intimes, le jeune homme de 25 ans déballe sa toute jeune vie, un peu en vrac, de manière urgente et tranchante. le point d'origine de ce récit, c'est donc son père. Un père taiseux et dominant, à la vision ancienne de ce que doit être un homme : ne pas pleurer, ne pas montrer ses faiblesses.
Une masculinité toxique mal vécue par un Panayotis enfant, très sensible, qui a peur que ses parents meurent la nuit et qui plus tard, adolescent, mettra très longtemps à comprendre qu'il aime les hommes. Car non, chez lui, un homme aime une femme, un point c'est tout. C'est ensuite la culpabilité et la honte qui domineront ses relations sentimentales et sexuelles.
Comme tous les hyper sensibles, Panayotis Pascot a beaucoup de mal à exprimer ses émotions et à s'ouvrir aux autres. Et la dépression « mélancolique », comme dit son médecin, est là. Longue, usante, minante, paranoïaque, insidieuse, dangereuse. Mortelle.

C'est un texte plein de souffrance et de non-dits mais aussi un témoignage touchant, poétique, drôle sur la vie de ce jeune chroniqueur qui en fin de compte, pourrait ressembler à celles de beaucoup d'autres jeunes adultes. Car à travers ce récit hautement intime se dévoile aussi le portrait d'une génération mal dans sa peau. Relations avec les parents, sexualité, dépression... ça, malheureusement, ce n'est pas nouveau, c'est universel aujourd'hui.

Enfin, un mot sur le style, décousu certes, mais qui nous offre de beaux moments d ‘émotion comme cette façon d'appeler ses compagnons « Le Bonheur » ou « La vie ». Cela permet tout de suite de cerner ce jeune homme qui, à travers ses compagnons, entrevoit justement un bonheur ou une vie qu'il aimerait atteindre.

Le lecteur adhérera ou pas à ce récit cathartique. On peut rester spectateur ou être touché, difficile à dire. Pour ma part, Panayotis Pascot m'a touchée par son courage de se mettre ainsi à nu et de dévoiler toute sa fragilité.
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