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Critique de FeyGirl


J'ai vu et revu le (magnifique) film de David Lean, j'ai donc entamé la lecture du roman avec La Chanson de Lara dans la tête. J'avais évidemment un a priori très positif en commençant le récit !

Dès les premiers paragraphes, j'ai su que j'avais en main un grand ouvrage. Un style à part que seuls quelques auteurs talentueux possèdent ; cette écriture « à l'ancienne » qui se développe et qui rend les longueurs digestes. Parce qu'en effet ce livre recèle des longueurs, que ce soit des descriptions fouillées, des considérations philosophiques ou encore des dialogues de plusieurs pages. Mais je n'ai jamais soupiré pendant ma lecture.

Le roman est bien plus touffu que le film, et met en scène de nombreux protagonistes secondaires qui n'ont pas été repris dans l'adaptation cinématographique. Je ne peux donc que le recommander aux amoureux du film ! Cette profusion de personnages amplifie la profondeur de la fresque historique qui démarre avec le vingtième siècle et qui emporte les hommes dans les soubresauts de la guerre mondiale, de la révolution russe, de la guerre civile et des débuts de l'empire soviétique. Les destins sont balayés par le vent de l'histoire, les innocents sont pris au piège des événements qui détruisent les êtres.

On devine assez facilement que Iouri Jivago est Boris Pasternak, quand il observe le monde autour de lui et tente d'en tirer des leçons philosophiques, auxquelles je n'ai pas toujours adhéré. le Docteur regarde aussi les morts autour de lui, que ce soit à cause de la guerre, des exécutions sommaires ou de la famine. Il voit le pire de la nature humaine, mais également sa simple faiblesse, la plupart des hommes autour de lui espérant seulement survivre. On comprend assez facilement pourquoi ce roman ne pouvait pas être publié dans l'empire soviétique, car les récits concernant la guerre civile sont une suite de manoeuvres liées à des ambitions personnelles aveugles, des lâchetés et de trop nombreuses morts inutiles.

Le film est surtout connu pour être une grande histoire d'amour, et bien évidemment nous la retrouvons dans le livre, même s'il existe quelques différences dans le caractère des protagonistes. Je ne vais pas les lister, car ce serait rébarbatif, mais je trouve que David Lean a dessiné des hommes et des femmes qui ont une psychologie plus réaliste et cohérente que leurs modèles dans le roman.

En effet, la seule critique que je porterais à la fresque du prix Nobel Boris Pasternak est que les motivations des personnages qu'il décrit m'ont parfois laissée perplexe tant elles sont déroutantes. Heureusement, ce défaut est mineur tellement le livre est grandiose : un témoignage sur une période remplie de fureur et un grand roman d'amour.

Challenge Livre Historique
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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